Il y a six ans déjà, Mathieu Billot avait gagné la deuxième édition du Grand Prix Longines de la région Normandie, épreuve reine du Longines Deauville Classic, le très bel événement estival normand de GRANDPRIX Events. Ce 19 août 2018, il s’était imposé en selle sur Shiva d’Amaury (SF, For Pleasure x Lando), qui lui avait permis d’obtenir une première sélection en grands championnats l’été précédent à l’occasion des Européens Longines de Göteborg. Au terme d’un barrage à neuf, il avait partagé les honneurs avec le Britannique Guy Williams, deuxième sur Rouge de Ravel, et… Kevin Staut, troisième avec Vendôme d’Anchat*HDC. Les années passent, les générations se renouvellent – un peu – mais les champions restent, serait-on tenté de penser.

Cet après-midi, sur la carrière d’honneur du Pôle international du cheval Longines, entourée d’un public aussi nombreux qu’enthousiaste, Mathieu Billot a inscrit une deuxième fois son nom au palmarès de cette belle épreuve, devenue un objectif incontournable pour nombre de grands et très grands cavaliers. À domicile, le Deauvillais s’est cette fois imposé sur Lord de Muze (BWP, Nabab de Rêve x For Pleasure), déjà troisième en juin du Grand Prix Longines du CSI 5* de Cannes. “Depuis son retour à la compétition après sa longue convalescence, Lord de Muze ne rate rien. Après Cannes, il s’est classé deux fois au CSI 3* de Megève et a gagné une épreuve au CSI 3* du Normandie Horse Show, la semaine dernière à Saint-Lô. Je suis très heureux de pouvoir monter un tel cheval et ravi de cette victoire, dans une épreuve particulièrement sélective”, s’est réjoui le Calvadosien en sortie de piste. “Il y a six ans, le Longines Deauville Classic était encore un CSI 3*. Désormais, c’est un CSI 4* très couru, ce qui rend cette victoire encore plus belle. Et je tiens à remercier de sa confiance et de sa fidélité la famille Batailler, propriétaire de Lord… et de Shiva!”

Avant de pouvoir jouer la victoire au barrage, il fallait d’abord s’extirper d’un tour initial fort sélectif, puisque seuls cinq couples, soit 10% des partants, y sont parvenus. Classique dans son tracé et ses enchaînements, le parcours imaginé par le Néerlandais Louis Konickx, chef de piste parmi les plus expérimentés au monde, n’en a pas moins posé de vraies questions techniques aux cavaliers. Le temps imparti, serré, a également joué son rôle, privant de finale au chronomètre Alexa Ferrer et l’Irlandais Billy Twomey, pénalisés d’un point sur Vitalhorse Naïade d’Elsendam (Z, Nabab de Rêve x Quattro B), sixième aujourd’hui et lauréate du Grand Prix CSI 3* de Saint-Lô il y a une semaine, et Chat Botté ED (Z, Casall x Darco), septième, mais aussi le Belge Nathan Budd et la Rhônalpine Mégane Moissonnier, punis de deux points avec les prometteurs Touardo Blue (Z, Toulon x Arko III) et Crooner Tame (SF, Conrad x Quincy), huit et neuvièmes. Crédités de rapides tours fautifs à quatre points, le Luxembourgeois Victor Bettendorf, le Sud-Africain Oliver Lazarus et le Chartrain Alix Ragot se sont classés dix, onze et douzième avec Foxy de la Roque (SF, Armitages Boy x Kannan), victorieuse vendredi du Prix Defender, Conbalthago PS (OS, Contendros x Baloubet du Rouet) et QH Sole Mio Santo Antonio (SWB, Canvas Plus x Diabeau).

Pénélope Leprevost gagne le challenge des haras d’Authuit

Ouvreur du barrage, Pedro Veniss a pris une option osée à l’abord du double oxer-vertical avec Nimrod de Muze Imperio Egipcio (Z, Nabab de Rêve x Tinka’s Boy), éliminé il y a dix jours de la qualificative par équipes des JO de Paris 2024 dans des conditions extrêmement litigieuses après la découverte d’une microgoutte de sang sur un flanc. Le Brésilien, troisième jeudi du Prix Hermès Sellier, a fauté sur le vertical de sortie de cette combinaison, terminant cinquième. Dans la foulée, Mathieu Billot et Lord de Muze, issu comme Nimrod du fabuleux élevage flamand de Joris de Brabander, ont avalé le parcours réduit à pleins gaz, mais sans prendre ladite option, établissant un temps de référence bien difficile à battre. Cédric Hurel et Fantasio Floreval (Z, Florian de la Vie x Clinton), champions de France en titre et vainqueurs ici même l’an passé du Grand Prix Sotheby’s International Realty du CSIO 3* de Deauville, s’y sont essayés, mais ont buté sur l’entrée du double, se classant quatrièmes.

Seuls Darragh Kenny et Kevin Staut, associés à Eddy Blue (OS, Eldorado van de Zeshoek x Chacco-Blue) et Dialou Blue PS (OS x Tailormade Diarado’s Boy x Chacco-Blue), premier et deuxième de l’épreuve majeure de jeudi et provenant tous deux de l’élevage à grande échelle et à grand succès de l’Allemand Pau Schockemöhle, pouvaient encore priver Mathieu Billot de victoire. Mais il n’en fut rien. L’Irlandais a bouclé un excellent double sans-faute, mais a dû s’incliner d’une demi-seconde. Quant au Normand, lui aussi local de l’étape, il a fauté en début de tour sur le vertical 6 et a ensuite cherché à s’assurer la troisième place, ce qu’il a accompli en bon métronome. De quoi lui redonner le sourire après des Jeux olympiques ô combien frustrants, lors desquels Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie avait été recalé à la première inspection vétérinaire. Les années passent, les générations se renouvellent – un peu – mais les champions restent. Dès mardi, Kevin retrouvera l’équipe de France au CSIO 5* de Dublin, aux côtés de François-Xavier Boudant, Julien Gonin, Nina Mallevaey et Marie Pellegrin.

Pénélope Leprevost a également été rappelée à la remise des prix. Même si elle n’était pas parvenue à se qualifier pour ce Grand Prix, elle a finalement remporté le challenge des haras d’Authuit, réunissant les trois concours normands de GRANDPRIX Events, au mérite de sa régularité dans les épreuves majeures. Tout prochainement, elle pourra aller choisir un poulain dans les prés d’Alain Salzman, avec lequel sa fille, Éden Leprevost Blin-Lebreton, collabore déjà depuis quelques mois.

Les résultats
Le parcours
Le classement final du challenge des haras d’Authuit

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Revivez le barrage gagnant de Mathieu Billot et Lord de Muze