La Grande Semaine a sacré ses premiers champions lors des finales du Cycle libre

À l’occasion de la quarante-deuxième édition de la Grande Semaine de l’élevage de Fontainebleau, comme chaque année, bonne humeur et convivialité étaient de rigueur lors des finales du Cycle libre, qui ont rassemblé cinq cent soixante-six chevaux prétendants aux titres, montés par des cavaliers amateurs. Tour d’horizon de quatre jours d’épreuve.



Quatre ans Première Année : Kanaille de Maistre sacrée championne

Parmi les quarante-huit meilleurs des cent trois engagés retenus pour la finale, le titre est revenu à Kanaille de Maistre (SF, Cicave du Talus*GFE et Toscane d’Yaulne par Mylord Carthago), propriété de sa cavalière Élisa Mellet depuis six mois, après un coup de cœur chez son éleveur Éric Laurençot à Montagnol, en Savoie. La cavalière de dix-neuf ans, établie en Isère, est actuellement engagée dans une formation CS Jeunes Chevaux au lycée de Mancy à Lons-le-Saulnier et optera peut-être pour le Cycle classique en 2025. Son coach Dylan Sablon, installé à Vasselin, dans l’Isère, explique avoir repéré Kanaille depuis un moment. “J’aimais beaucoup sa qualité. Elle a du respect, de la bonne volonté et elle se montre très habile lorsqu’elle quitte le sol.” L’éleveur, qui compte sur deux juments et une ponette, acquiert régulièrement des poulains sous la mère en Normandie et les fait élever à Dangy, entre Saint-Lô et Coutances. Audrey Marie s’est octroyé les deux et troisième places avec deux montures nées chez Élodie Chanavat et François Vernay à Fontanes, dans la Loire: le mâle Kashmir des Cibaudes (SF, Andain du Thalie*Mail et Cadance de Boissaille par Ramiro des Cibaudes, PSF) et la femelle Kelstar Cibaudes (SF, Popstar Lozonais et Fit For Fun Cibaudes par Utrillo van de Heffinck, BWP). La cavalière de vingt et un ans, actuellement en apprentissage dans le cadre d’un CS Jeunes Chevaux, n’a pas boudé son plaisir et son émotion avec ses deux protégés, qu’elle a débourrés puis formés depuis septembre avant d’aborder cette première saison de compétition.



Cinq ans Première Année : Jackpot de Louma, le coup de cœur d’Eugénie

Le contingent des chevaux de cinq ans courant pour la première année, fort des trente-quatre meilleurs, sur quatre-vingt-quinze au départ de l’épreuve qualificative, a été dominé par Jackpot de Louma, un mâle né du croisement de Post It des Clotins (SF) et Love des Quarts (Po) par Origan Melody, né chez Julie Gindreau à Nalliers, en Vendée. Sa cavalière, Mélanie Morand, est installée à la Gourmette de Nantes, en Loire-Atlantique, avec son conjoint Davy Bouvier Chabot, à la tête d’une écurie d’une vingtaine de chevaux de sport. Elle a acquis le champion il y a quelques mois pour son élève, Eugénie Thibaud, seize ans, propriétaire depuis juin dernier, qui entre en classe de première. “Comme il était bien avancé dans le Cycle libre, nous avons poursuivi le circuit. Après avoir gagné le CIR du Lion-d’Angers, il confirme aujourd’hui”, s’est réjouie Mélanie. “Il est super compétitif, brave, volontaire, courageux, pratique et super attachant. Le Cycle libre correspond bien à des chevaux ayant pris du retard dans leur évolution. Nous avons préféré courir ce circuit plutôt que des épreuves de formation du Cycle classique. C’était aussi l’occasion de participer à un championnat sympa”, conclut-elle. “Nous cherchions un cheval qui me permette de progresser en compétition”, raconte Eugénie, ravie. “Mélanie et Davy ont trouvé Jackpot, que nous avons pu essayer pendant quelques jours, et j’ai été convaincue. C’est une aventure que je partage avec ma mère Anne-Cécile.” Si elle fait confiance à ses coachs pour terminer le formation de son protégé, Eugénie compte bien prendre le relais d’ici quelques semaines pour ses premières épreuves avec son nouveau partenaire.

La vice-championne, Java du Fort Vert (SF, Untouchable 27 (KWPN) et Nevada du Fort Vert par Alfa d’Elle), née chez Georges Alloo, a été confiée aux rênes de Julien Roussel, gagnant du Trophée Audevard pour avoir pointé en tête des six ans Troisième Année au 15 août. Le cavalier établi aux écuries de la Méroise, à Saint-Venant près de Béthune (Pas-de-Calais), a fait le déplacement avec sept chevaux de propriétaires qui reprendront les rênes de leur monture à la fin du circuit. “Je privilégie le Cycle libre car je n’ai pas le temps de concourir en semaine, ayant un centre équestre à gérer”, indique le cavalier. Le podium a été complété par le hongre Jazz Rose (SF, Eldorado d’Elle et Alizée Rose par Norway de la Lande), né chez Daniel Villain à Saint-Denis-le-Vêtu, dans la Manche, piloté par le garde républicain Cédric Maniglier, membre du deuxième escadron du régiment de Cavalerie basé au Quartier Carnot à Vincennes, très heureux de ce résultat avec cette jeune recrue qui a participé aux cérémonies du 8 Mai, au défilé du 14 Juillet, et à des patrouilles de sécurité publique dont certaines au stade équestre olympique de Versailles. 



Cinq ans Deuxième Année : Jely’Star de la Brume, un pur produit maison

La classe d’âge des cinq ans courant pour la deuxième année, forte de cent vingt-trois couples, dont quarante-trois se sont hissés en finale, a été remportée par la SF Jely’Star de la Brume (Hunters Scendro, Han et Valeur de la Cense par Newton de Kreisker), née chez sa cavalière Marine Hermal, établie à Raucourt (Meurthe-et-Moselle) entre Nancy et Metz. “C’est la première des trois femelles de Valeur de la Cense, que j’avais achetée à trois ans à Jacky Misteli en Normandie, et que j’ai formée de A à Z jusqu’aux épreuves à 1,40m. J’ai pratiqué des transferts d’embryons, et je m’en félicite car elle est malheureusement morte à l’âge de douze ans. J’ai également formé Jely’Star moi-même, personne d’autre n’est jamais monté dessus.” La cavalière, qui gère un élevage de vaches avec son conjoint, fait naître deux à quatre poulains par an. Jely’Star, qui avait couru quelques épreuves l’an dernier, mais pas la finale, les quatre ans de l’éleveuse retournant en pâture dès le mois de juin, participera au Cycle des six ans en 2025. En deuxième position, le hongre Jalakhani Pérelle (SF, Malito de Rêve SF et Umbra des Malais par Kannan, KWPN), né chez Franck Hériveaux à Saint-Fromond (Manche), était piloté par Raphaël Pretti, dix-sept ans, récent bachelier en section S, qui en est le propriétaire depuis octobre dernier. Le jeune homme s’engage dans une formation au BP JEPS au centre équestre et poney-club Lipica d’Ozoir la Ferrière (Seine-et-Marne), dirigé par Capucine Benoît, qui avait acquis Jalakhani Pérelle à l’âge de trois ans, avant de le débourrer et de débuter sa formation. À la tête de quatre-vingt-dix équidés, dont trente chevaux et une soixantaine de poneys, Capucine se disait ravie d’avoir formé le cavalier et le cheval. Le troisième de cette catégorie, Joris de Beuvry (SF, Diamond’s Dream et Scaramouche, AES, par Lauriston, Old), a concouru sous la selle de son naisseur, Pascal Deroullers, installé à Beuvry-la-Forêt (Nord), en charge de l’éducation des trois poulains qui voient le jour chaque année, et qui poursuit en parallèle des études d’ingénieur à l’Institut Mines Telecom de Douai. Le jeune homme compte bien continuer à monter à cheval lorsqu’il se sera inséré dans la vie professionnelle.



Six ans Deuxième Année : Intim d’Lara sacrée

Le lot des chevaux de six ans comptait cent seize engagés. Sur les trente-huit finalistes, le titre est revenu à Intim d’Lara, un mâle SF fils de Miami de Semilly et Péral de Roy par Mr Blue (KWPN), né chez Delphie Andrade Marques à Rancourt-sur-Ornain (Meuse) et confié aux rênes d’Amandine Streiff, vingt-cinq ans, sa propriétaire depuis deux ans, qui vit près de Saint-Avold (Moselle), vendeuse en sellerie et à la tête d’une petite écurie de valorisation. “C’était sa première saison de concours, j’ai préféré prendre le temps de le faire travailler avec Thibaut Weber (de l’élevage du Chalet à Woustviller ndlr), a commenté la cavalière, ravie de cette victoire. Médaillé d’argent, le hongre Cinto La Buissonne (Z, Casall, Holst et Geraldine van’t Lozerhof, BWP par Malito de Rêve) est né chez Caroline Faggianelli à Gréasque, dans les Bouches-du-Rhône. Il était aux commandes de sa propriétaire, Caroline Sahut, basée à Teilhède en Auvergne, où elle gère depuis un an l’écurie CS Jump, destinée à la valorisation et au commerce d’une quarantaine d’équidés. Caroline précise avoir privilégié le Cycle libre avec Cinto, qui a rejoint ses écuries il y a cinq mois, pour sa première saison de concours. “Il est très généreux, volontaire, et ne demande qu’à faire confiance, en dépit d’un passif très compliqué. L’an dernier, on pouvait à peine monter dessus. Je programmerai la saison Amateur de 2025 à son rythme, mais je prévois bien de le garder”, explique Caroline, ravie. La troisième place est revenue au mâle Illario Bo Regard (SF, Amant du Château*GFE et Unik Bo Regard, Old par Cordolon, Holst), né chez BO Regard à Beauregard-Baret, dans la Drôme et piloté par Anne-Marielle Durand, architecte de métier à Lyon, qui s’entraîne avec Axel Delord à Reyrieux (Ain). “Je l’ai acheté à quatre ans, saison durant laquelle il n’a rien fait. L’an dernier, Thomas Lévêque a remporté avec lui le championnat de France des cinq ans Autres Stud-books, et je l’ai récupéré à l’automne. Il est sérieux, il a confiance en lui, il est respectueux, il a un super équilibre et une bonne tête”, vante la propriétaire qui envisage d’aborder les épreuves à 1,15m en 2025.



Six ans Troisième Année : Injoye Fleuri, la belle histoire

Les plus expérimentés, âgés de six ans et rompus à l’exercice pour la troisième année, étaient au nombre de cent trente-deux. Seuls quarante-trois d’entre eux ont été retenus pour la finale, qui a clôturé cette édition 2024 et a couronnéInjoye Fleuri, SF issue du croisement entre For You Only du Riwan (Old) et Trentina de Vallière (SF, par Otto Mail), née chez Laurence et Joël Albert, célèbre bottier, à l’élevage du Val Fleuri à Vernoil-le-Fourrier (Maine-et-Loire), et montée par leur fille Lily. La jeune fille, qui s’engage dans une licence de biologie à Angers, n’a pas encore finalisé son projet pour 2025. “Injoye est hyper généreuse, elle cherche tout le temps à bien faire, et donne tout pour son cavalier. Ce titre est un accomplissement incroyable et une très belle histoire, parce que la jument est née à la maison et qu’on travaille avec des amis. On ne peut pas rêver mieux!”, se réjouit-elle. “Lily vient en stage à la maison à Sallertaine (Vendée) depuis qu’elle monte à poney”, relate Jérôme Proux, un coach ému et ravi. “Quand la jument avait quatre ans, elle est venue et elle a remporté le championnat. L’année suivante, elle est revenue, et elle s’est classée quatrième. Puis, cette année, elle est venue deux fois à la maison, et elle a gagné. Elle m’accorde toute sa confiance, et moi j’essaie de trouver les mots. Cette victoire est plus belle qu’une médaille olympique”, sourit Jérôme. La médaille d’argent a récompensé le mâle Djepett’o Seben (Z, Dominator 2000 Z et Fol o’Wyn Seben, SF par Clinton, Holst), né chez Seben à Botans, dans le territoire de Belfort. Il a brillé aux rênes de sa propriétaire depuis un an, Nelly Hennard, trente-neuf ans, manager administrative et logistique de métier, qui remercie ses coaches Romain Schneider, Julia Dallamano et Simon Lorrain avec lesquels elle s’entraîne quotidiennement à Frœningen (Bas-Rhin). En troisième position, on trouve Impératrice d’Amour (SF, Untouchable 27, KWPN et Ligne Royale par Prix d’Exellence), née chez Raoul Deschildre à Annœullin (Nord), et conduite par Jonathan Flament, cavalier de jeunes chevaux installé près de Valenciennes, qui explique avoir fait le choix du Cycle libre pour la première fois avec cette jument qui avait débuté sur le Cycle classique, mais dont l’évolution exigeait davantage de temps.

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