Michèle George remporte son sixième titre alors que Demi Haerkens et Sanne Voets réalisent un doublé Oranje à Versailles

C'était au tour des cavaliers de Grade IV et V, où les difficultés techniques sont les plus importantes, de s’élancer aujourd'hui sur la piste de Versailles pour les Jeux paralympiques. Dans la première épreuve, Demi Haerkens et Sanne Voets ont offert un doublé aux Pays-Bas, tandis que la grandissime favorite Michèle George, qui représente la Belgique, s’est offert son sixième titre individuel en Grade V.



 

Après les cavaliers de Grades I, II et III hier, les para-dresseurs de Grades IV et V ont investi la piste de Versailles aujourd'hui pour disputer la première épreuve individuelle des Jeux paralympiques de Paris 2024. Toute première à s’élancer ce mercredi, la grande championne néerlandaise Sanne Voets a placé la barre haut en atteignant une moyenne de 76,528% avec son fidèle Demantur RS2, qui lui avait permis de remporter les deux titres individuels mis en jeu dans sa catégorie aux Jeux de Tokyo, il y a trois ans. Cette fois, celle qui est aussi septuple championne du monde et sextuple championne d’Europe a dû se contenter d’une belle médaille d’argent. 

En effet, comme aux Européens de Riesenbeck l’an passé, sa compatriote Demi Haerkens l’a devancée en compagnie d’EHL Daula. La cavalière de vingt-six ans s’est payé le luxe de s’offrir, en plus de son premier titre paralympique, un beau record personnel à 78,722% sur le Para Grand Prix A. “Je suis vraiment comblée et je ne réalise pas encore tout à fait tant c'était une belle reprise”, a réagi la représentante Oranje. “Je rêvais de réaliser une telle performance aux Jeux.” Après la contre-performance de la numéro une mondiale de la catégorie, Kate Shoemaker, fortement pénalisée par une grosse faute en fin de reprise, c'est l’Allemande Anna-Lena Niehues qui a décroché le bronze sur Quimbaya, avec un total de 75,222%. “J’ai été très surprise, et bien sûr ravie, de la facilité avec laquelle ma jument s’est habituée à l’ambiance”, a témoigné la cavalière germanique à sa sortie de piste.



Il faut dire que le public a semblé plus nombreux au rendez-vous aujourd'hui qu’hier, et qu'il s’est montré chaleureux, particulièrement avec les Français bien sûr. D’ailleurs, le Sultan d’Alexia Pittier, première Tricolore en piste ce mercredi, a pris peur des encouragements, qui se sont heureusement bien vite transformés en applaudissements silencieux, lorsqu'il est entré en piste. Pour autant, comme l’a expliqué sa cavalière, qui n’a jamais perdu sa concentration, le hongre de neuf ans a petit à petit réussi à se relâcher pour livrer une reprise évaluée à 70,806%, synonyme de huitième place et de qualification pour la Libre de samedi. “J’ai la chance d’être très connectée avec mon cheval, que je considère comme mon meilleur ami, donc tout ce qu’il vit, je le vis avec lui”, a notamment déclaré celle qui s’entraîne au haras de Champcueil. Pégase Mayenne (ex-Fidertanz For Rosi), lui, n’a pas été dérangé le moins du monde par l’ambiance. Au contraire, “il faut de telles pistes à mon cheval pour qu’il se présente au mieux”, a déclaré le cavalier du hongre, Vladimir Vinchon, qui vit ses troisièmes Jeux paralympiques. Celui à qui est consacré le dernier épisode du podcast Légendes cavalières a terminé quatrième aujourd'hui avec 72,889%, mais compte bien tout tenter pour décrocher une médaille samedi, dans la Libre.



Michèle George fidèle à son statut en Grade V

En tant que quintuple championne paralympique et après avoir décroché les deux médailles d’or individuelles mises en jeu dans sa catégorie à Tokyo en 2021, Michèle George était logiquement la grandissime favorite de la compétition avec Best Of 8, jument qu’elle avait déjà sellée au Japon il y a trois ans. La Belge a été fidèle à son statut et s’est imposée grâce à une reprise empreinte d’une grande maîtrise technique, qui lui a valu une moyenne de 76,692%. Alors qu’elle était un peu stressée en amont de la compétition quant aux réactions que pourrait avoir sa fille de Bonifatius, la cavalière de cinquante ans a imposé plus de trois de pourcentage de débours à la concurrence. En effet, l’Allemande Régine Mispelkamp a été sacrée vice-championne paralympique avec une moyenne de 73,231%. Elle disputait là ses deuxièmes Jeux paralympiques avec Highlander Delight’s après ceux de Tokyo, et a devancé la Britannique Sophie Wells. La triple championne paralympique par équipes avait sellé LJT Egebjergaards Samoa et a été évaluée à 72,257%.



Pour la Française Lisa Cez, les choses se sont moins bien passées que pour ses compatriotes. Très stressé par l’ambiance du stade versaillais, son Stallone de Hus ne s’est jamais complètement relâché. Il a notamment commis des fautes dans les changements de pied de ferme-à-ferme et a trottiné au pas. Le couple a récolté un score de 63,282%, synonyme de dix-septième et dernière place. “J’ai pris énormément de plaisir à participer à ces Jeux (non qualifiée pour la Libre de sa catégorie, la cavalière n’a pas non plus été choisie pour représenter la France dans l’épreuve par équipes, ndlr) et je ne retire donc que du positif de cette expérience, d’autant que j’ai formé mon cheval moi-même”, a notamment déclaré la cavalière.

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