''McLain Ward a une vraie chance de médaille individuelle'', Patrice Delaveau

Dans deux heures, la finale individuelle de saut d'obstacles des Jeux équestres mondiaux de Tryon lancera son coup d'envoi. Cette ultime épreuve, Patrice Delaveau y a déjà goûté lors des JEM de Normandie il y a quatre ans, avant de devenir vice-champion du monde sur le fabuleux Orient Express*HDC. Le Normand a revenu sur cette journée et a dressé ses pronostics pour GrandPrix-Replay.



GrandPrix-Replay : Comment avez-vous trouvé ces débuts de championnats du monde, notamment la finale par équipes ?
Patrice Delaveau :
La finale par équipes était asez grosse, notamment la première manche avec le double en fin de parcours, qui a posé énormément de problèmes techniques. C'était un poil plus facile avant-hier. Nous avons vu quand même des couples un peu outsiders ou qui n'étaient pas les meilleurs du moment, réaliser de beaux parcours. La seconde était jouable pour pas mal de chevaux, mais la première était difficile, éprouvante pour les chevaux, d'autant plus avec la chaleur! 

GPR : Qu'avez-vous pensé de la performance de l'équipe de France ?
P.D. :
Le résultat n'était pas très bon. J'avais un espoir pour la seconde manche, et je pensais peut-être que nous arriverions à remonter dans les six premiers, malheureusement ça n'a pas joué en notre faveur... Je pense que le cheval de Nicolas (Delmotte, Ilex VP, ndlr) et celui d'Alexandra (Francart, Volnay du Boisdeville, ndlr) ne sautaient pas aussi bien que le reste de la saison. Après, honnêtement, je ne veux pas faire plus de commentaires. Nous n'avons pas eu de chance, nous sommes passés à côté et ça n'a pas marché.

GPR : La finale individuelle commencera dans quelques heures. Avez-vous des favoris ?
P.D. :
Je pense que McLain Ward a encore déroulé un championnat fantastique et qu'il a une vraie chance de médaille. Simone Blum, qui est en tête du classement individuel, a fait de superbes parcours. Je pense qu'elle peut tenir jusqu'au bout! Max Kühner, qui est deuxième du classement, a été plutôt discret cette année. Il fait un championnat fantastique, mais je ne sais pas s'il va réussir à tenir la distance. Clooney, le cheval de Martin Fuchs, a vraiment très très bien sauté depuis le début. Ils ont été tellement malchanceux dans l'épreuve par équipes! Je pense qu'il a une carte à jouer. Son coéquipier Steve Guerdat a été superbe également avec Bianca, mais a écopé de plusieurs fautes un peu bêtes... J'ai peur que malheureusement ce soit un petit peu juste pour un podium. 
Alexis fait un championnat fantastique jusqu'à maintenant! Cela va être difficile d'accrocher un podium parce qu'il est loin de la tête. S'il arrive à faire deux belles manches aujourd'hui, peut-être qu'il peut jouer un top 5. Ce serait vraiment une belle récompense et ce serait mérité!


"Après un jour de repos, la pression nerveuse se relâche"

GPR : Vous avez vécu cette finale individuelle il y a quatre ans avant votre titre de vice-champion du monde aux Jeux équestres mondiaux de Normandie à Caen. Comment gère-t-on sa préparation après un jour de repos?
P.D. :
 Nous avions assez bien géré notre jour de repos. Cela dépend de la récupération de chaque cheval, et nous n'en sommes pas maîtres! Quant au cavalier, c'est à lui de savoir s'il préfère rester au calme et comment rester concentré. Je pense que les chevaux ont véritablement souffert de la chaleur, c'est un paramètre supplémentaire, et il faudra voir comment l'organisme repart 48 heures après. Hier, les chevaux avaient l'air trempés de sueur à la télévision, et l'organisme en prend un sacré coup. Après un jour de repos, tous les muscles se relâchent, la pression nerveuse aussi, et pour certains chevaux c'est très difficile de repartir. Cela peut-être un peu délicat pour certains.
Un cheval comme Timon d'Aure (la monture d'Alexis Deroubaix, ndlr), cela ne devrait pas lui poser trop de problèmes à mon avis, puisqu'il a beaucoup de sang et qu'il est très en forme depuis le début de la semaine. Pour des chevaux un peu plus froids, ça sera peut-être plus difficile. 

GPR : Est-ce dur pour un cavalier médaillé deux jours auparavant de se remettre dans la compétition individuelle ?
P.D. :
 C'est moins dur que si on prend une bonne claque! (rires) En général, les cavaliers restent concentrés sur la montante, et arrivent avec une pleine confiance! Souvent, après la remise des médailles, les cavaliers se couchent tard et font la fête. Le lendemain, ils peuvent quand même se reposer pendant le jour de repos. C'est un avantage par rapport à ceux qui ont terminé quatrièmes ou cinquièmes, qui viennent de passer une mauvaise nuit et qui n'ont que ça en tête... Je dis ça par rapport aux Suisses notamment. On les voyait tous médaillés d'or, et ils ont dû passer une mauvaise soirée...