“On a atteint la limite”, Kevin Staut

Voici la réaction de Kevin Staut à l’issue du troisième acte des Jeux équestres mondiaux de Tryon, qu’il a conclu avec trois fautes sur Rêveur de Hurtebise*HDC : 



“Le parcours était encore une fois très bien, il y a plus de sans-fautes qu’hier. Il y a un peu plus de fautes bêtes avec la pression qui pèse sur les équipes en tête. En ce qui me concerne, Rêveur a beaucoup donné les deux premiers jours. Il a été tellement généreux que je pense qu’aujourd’hui la marge d’erreur était moins importante. Ce qu’on peut dire c’est qu’il a fait un bon travail les deux premiers jours. L’idée de départ, ce n’était pas d’obtenir un classement individuel mais bien de servir l’équipe. Rêveur a rempli le contrat sur les deux premiers parcours. Autant je m’en veux pour la Chasse car l’erreur était vraiment pour moi et pour hier car la faute à la rivière aurait pu être évitée, autant je pense qu’aujourd’hui on a atteint la limite de ce qu’un cheval de dix-sept ans peut donner. Il n’était pas dans la difficulté techniquement mais un peu moins brillant que les deux premiers jours. Il a servi l’équipe avec deux bonnes manches, c’est ce que nous espérions avec mes propriétaires et Philippe Guerdat. Le contrat est rempli, même si ça parait ridicule de dire cela car je suis toujours dans la critique en général.
Que ce soit l’équipe ou moi, on a fait des résultats décevants mais c’est aussi représentatif de la position de la France dans les équipes mondiales. On n’est qu’à mi-épreuve mais avec un huit points qui compte (celui de Nicolas Delmotte, ndlr) et les autres équipes qui ont pris de l’avance, je ne pense pas qu’on puisse rentrer dans les six meilleures équipes (qui obtiendront leur ticket pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020, ndlr). Cela se jouera donc l’année prochaine (aux championnats d’Europe de Rotterdam et à la finale de Coupe des nations de Barcelone, ndlr), mais aussi dès maintenant. Quand on regarde les différents cavaliers français, l’état des lieux est assez clair : je pense qu’il faut se focaliser sur le sport de haut niveau. J’ai la chance d’avoir des propriétaires extraordinaires, Emmanuele et Armand Perron-Pette. Il faut aussi que les cavaliers français puissent avoir de bons chevaux, les conserver au plus haut niveau. On ne sera pas à une seule barre d’un podium ou de la qualification olympique ce soir. On sera plus loin que cela, et ce n’est pas un problème de qualité technique des cavaliers. Sans parler de mon cas, il y a dans notre équipe des couples en devenir maintenant il faut arriver à garder ces chevaux-là et les faire évoluer pour qu’ils soient là pour le championnat prochain. Déjà que l’on n’est pas très riches, il faut essayer de consolider cela. Je pense qu’il y a un problème et une réflexion à mener là-dessus. Je trouve que l’on est à notre niveau, on a fait le maximum et si l’on termine autour de la huitième ou dixième place, on est à notre place.”