DÉBRIEF : Michel Robert décrypte la première manche par équipes de Tryon

Chaque jour, un expert analyse, pour GrandPrix-Replay, la compétition des Jeux équestres mondiaux de Tryon. En saut d'obstacles, ils seront plusieurs à partager leur précieuse expertise. Ce vendredi, c'est Michel Robert, ancien cavalier français de haut niveau de renom, qui revient sur la première manche de l'épreuve par équipes d'hier.



Un parcours très bien construit
"Il y a eu une grosse différence entre le parcours de la Chasse et le parcours d'hier! Le parcours s'est avéré très difficile, notamment l'ultime ligne avec ce double bleu vertical-oxer, en avant-dernier. Il a engendré pas mal de dégâts, et était difficile à négocier. L'oxer était très large, et en fin de parcours, les chevaux avaient déjà donné beaucoup d'efforts. Il n'y a eu que six sans-faute. Mais c'est un championnat du monde, c'est bien normal! Il faut bien faire une sélection."

L'équipe de France en difficulté
"J'aime beaucoup cette équipe de France. Je trouve que les quatre sont des excellents cavaliers, esthétiques, et qui ont un profond respect des chevaux. C'est forcément quelque chose qui m'intéresse beaucoup! Ils ont essayé de faire tout ce qu'il était possible de faire avec leurs chevaux. Bien sûr, Kevin Staut (qui n'a concédé qu'une faute sur la rivière, ndlr) a été présent encore une fois. Le cheval d'Alexandra Francart (Volnay du Boisdeville, qui a écopé de vingt points, ndlr) est encore un peu jeune et tendre à ce niveau de compétition. Et il en est de même pour les deux autres couples (Nicolas Delmotte avec Ilex VP et Alexis Deroubaix sur Timon d'Aure, ndlr), qui manquent encore un peu de métier, mais nous le savions avant de venir. Cette sélection était de toute manière la meilleure possible, nous n'avions pas vraiment beaucoup de choix non plus... J'espère quand même qu'ils auront une médaille ce soir, ce qui est techniquement encore possible!"

Que des cracks dans le classement individuel
"Il n'y a pas d'énorme surprise dans ce classement, mis à part Lorenzo de Luca et sa jeune jument Irenice Horta, avec qui il forme un duo depuis peu de temps. Il n'a pas tellement d'expérience avec elle. McLain Ward (avec Clinta, ndlr) a une nouvelle fois réalisé des parcours formidables... Si on met un grand cavalier sur un crack cheval, c'est tout de suite plus facile! L'inverse se prouve avec des cavaliers comme les Qataris, qui ont acheté des chevaux très cher mais qui ne sont pas présents à ces JEM et qui ne sont pas vraiment arrivés à réussir au plus haut niveau malgré beaucoup d'argent. Le sport reste le sport. Dans la qualité des chevaux, nous nous apercevons qu'il y a de plus en plus de chevaux exceptionnels, sans qu'il y en ait qui se démarquent vraiment, comme du temps de Jappeloup et de Flambeau (les légendaires montures de Pierre Durand et Frédéric Cottier, ndlr)."


"J'ai quand même un regret que je tiens à souligner"

Les absents, ou ceux qui ont misé sur les JEM?
"L'absence de Beezie Madden (réserviste avec Darry Lou, ndlr) est tout de même dommage, j'aurais bien aimé la voir, comme tout le monde, mais je n'en connais pas les raisons. Il manque quelques grands cavaliers aussi... C'est comme ça, ce sont les Jeux équestres mondiaux. Les réussites de Steve Guerdat et de Cian O'Connor sont juste l'illustration qu'ils ont mis la priorité sur cette échéance. Ils ont tout mis en oeuvre pour ces JEM depuis quasiment un an, ce qui n'est pas le cas d'autres cavaliers. Steve est un formidable préparateur!"

L'absence de la finale tournante
"J'ai quand même un petit regret que je tiens à souligner. Je suis assez triste qu'il n'y ait plus de finale tournante. C'était une épreuve magnifique et intéressante. Il y avait, je pense, une autre possibilité pour raccourcir le format en réduisant le nombre de parcours. Cela a été décidé autrement et il faut s'adapter, mais il y a quand même certains cavaliers et beaucoup de spectateurs qui regrettent déjà cette finale à quatre!"