“La préparation de Rêveur a été complètement différente”, Kevin Staut

Si Philippe Guerdat communiquera le nom du couple réserviste pour les Jeux équestres mondiaux dans la journée, on imagine mal comment il pourrait se passer de son pilier Kevin Staut dans une équipe de France au nouveau visage. De tous les championnats depuis bientôt dix saisons, le champion olympique par équipes de Rio de Janeiro a foulé ce matin la piste de Tryon sur son fidèle Rêveur de Hurtebise*HDC à l’occasion de la warm up. À la veille du coup d’envoi de l’échéance de l’année, Kevin Staut a pris le temps de répondre à nos questions. Entretien. 



Ici lors de l'inspection vétérinaire à Tryon, Rêveur de Hurtebise*HDC a bénéficié d'un programme à la carte avant l'échéance mondiale.

Ici lors de l'inspection vétérinaire à Tryon, Rêveur de Hurtebise*HDC a bénéficié d'un programme à la carte avant l'échéance mondiale.

© Sportfot

GRANDPRIX-Replay.com : Comment s’est déroulée votre installation à Tryon et que pensez-vous des infrastructures ? 
Kevin Staut : Par rapport à tout ce que l’on avait entendu avant de venir et à propos des conditions météorologiques annoncées en Europe, on avait de quoi être inquiets. Très honnêtement, hormis dimanche où il a plu, les sols ont toujours été praticables. Les chevaux sont très bien logés dans les écuries. La seule chose que l’on a à gérer, ce sont les différences de températures ; le matin il fait bon et dès que le soleil sort il fait très lourd et humide. Je pense toutefois que c’est plus difficile à supporter pour nous cavaliers du Nord de la France que pour les chevaux. D’un point de vue musculaire, ces conditions ne sont pas gênantes pour eux, et c’est même mieux que le contraire. Pour ce qui est des infrastructures, il n’y a pas grand-chose à redire. À cause des différents incidents auxquels les organisateurs ont dû faire face, (l’ouragan Florence est venu perturber la première semaine de compétition, ndlr) ils ont été pris de court en début de championnat avec les autres disciplines. Organiser des Jeux équestres mondiaux est quelque chose de lourd, donc je pense que l’on peut avoir un peu d’indulgence vis-à-vis de cela. 
 
GPR. : Quel est votre sentiment après avoir foulé le stade principal pour la première fois ce matin ? 
K.S. : Nous avons pu regarder les warm up de plusieurs nations ce matin et tous les chevaux semblent très bien sauter sur cette piste. Je pense que le sol est très bon. Cela montre aussi que tous les couples sélectionnés – et pas uniquement en France – sont en forme. On était impatients de commencer à sauter, cela fait quatre jours que l’on est arrivés et les journées sont longues quand on n’a qu’un seul cheval. À cause des annulations des autres disciplines, on n’a pas vraiment pu se divertir... Maintenant, on entre dans le vif du sujet et la compétition commence donc l’impatience prédomine.


“L’objectif est clair, c’est la qualification olympique”

Aux côtés d'un groupe largement renouvelé, Kevin Staut est le seul Français à avoir participé à la médaille d'or par équipes des Jeux de Rio de Janeiro.

Aux côtés d'un groupe largement renouvelé, Kevin Staut est le seul Français à avoir participé à la médaille d'or par équipes des Jeux de Rio de Janeiro.

© Sportfot

GPR. : Rêveur de Hurtebise*HDC participera cette semaine à son cinquième championnat consécutif. Maintenant qu’il a dix-sept ans, l’avez-vous préparé de la même manière qu’auparavant ?
K.S. : La préparation a été complètement différente, il n’a par exemple pas participé au stage de préparation. Par rapport aux autres chevaux français pour lesquels il s’agira du premier championnat, et qui avaient davantage besoin de rentrer dans le vif du sujet, on compte sur son expérience. Quand Philippe (Guerdat, le sélectionneur national, ndlr), Emmanuele et Armand (Perron-Pette, les propriétaires du fils de Kashmir van’t Shuttershof, ndlr) et moi avons pris la décision d’emmener Rêveur ici, on s’est dit que l’une des clés serait la gestion en amont du championnat. On ne voulait pas lui mettre une pression supplémentaire car il est tellement compétitif et connait son job. Ça ne servait à rien d’en rajouter dans l’entrainement et dans la période de préparation. 
 
GPR. : Si vous n’avez manqué aucun championnat depuis votre médaille d’or individuelle à Windsor en 2009, il s’agit d’une première pour vos coéquipiers Alexandra Francart, Thierry Rozier, Nicolas Delmotte et Alexis Deroubaix. Quelle est l’ambiance au sein du groupe ?  
K.S. : C’est très agréable ! Ce sont tous des excellents cavaliers avec de très bons chevaux. Je les connaissais déjà bien, mais pas dans une configuration de championnat. On s’est retrouvés avant de partir et cela fait maintenant quatre jours que l’on est sans cesse ensembles, dans un hôtel où il n’y a d’ailleurs pas d’autres cavaliers. On est juste entre nous et c’est très agréable, cela permet de connaitre les gens dans un autre contexte. Ce sang neuf, on en a besoin dans l’équitation en France. Tous sont vraiment bons, et cela permet d’entrevoir un potentiel bon résultat ; quel qu’il soit, leur arrivée aura été bénéfique.
 
GPR. : Quel est l’objectif ? 
K.S. : L’objectif est clair, c’est la qualification olympique. Il s’agit d’un but national et cela me semble réaliste. Certaines équipes sont très fortes, notamment grâce à leur expérience en championnat. En ce qui nous concerne, c’est peut-être un peu tôt pour espérer une médaille mais dans notre sport les surprises peuvent arriver. Sans parler d’outsider, je pense que notre équipe est solide. 
 
GPR. : Parmi les équipes étrangères, lesquelles redoutez-vous le plus ? 
K.S. : Je pense particulièrement à l’Allemagne, l’Irlande, et les États-Unis. Quatre ou cinq équipes sont pour moi un peu au-dessus du lot de par la qualité des cavaliers, des chevaux, et l’expérience de l’ensemble du groupe.