''J'avais axé toute ma saison sur les Jeux de Tryon'', Simon Delestre

Signataire du premier doublé du Grand Prix 3* de Megève le week-end dernier avec Chesall Zimequest, Simon Delestre vit une saison 2018 haute en rebondissements. Au détour de l'interview, le Lorrain confiait ce matin à GRANDPRIX qu'il devait faire une croix sur les Jeux équestres mondiaux de Tryon avec Hermès Ryan des Hayettes, à la suite d'un choix fait par son propriétaire. Le cavalier s'est confié et nous a parlés de son piquet de chevaux.



GRANDPRIX-Replay.com : Vous rentrez du CSI 3* de Megève, où vous avez remporté le Grand Prix avec Chesall Zimequest pour la deuxième fois d'affilée. Comment avez-vous vécu ce beau week-end ?
Simon Delestre :
 C'était un bon week-end, où j'avais emmené Filou et Chesall, et Conbelleza, une jeune jument de huit ans. Filou avait couru le CSI 5* de Chantilly il y a deux semaines, mais je voulais effectuer quelques réglages d'embouchures donc je l'ai emmené à Megève. Le premier jour, je l'ai monté avec un mors simple, mais ça n'allait pas, j'étais trop emmené. J'ai choisi de faire entre les deux ensuite, et il a très bien sauté. Chesall était génial. Quand il est comme ça, rien ne peut lui arriver et je prends beaucoup de plaisir à le monter ! Autant quand je dois vraiment compter sur lui, il ne répond pas toujours présent à 100 % (il peut lui arriver de s'arrêter, ndlr), mais par contre, il a une qualité que peu de chevaux ont. Quand il est vraiment avec moi, il est difficile à battre ! Il a gagné une épreuve dans chacun de nos trois derniers concours. C'est formidable, et j'espère qu'il va continuer sur ce chemin-là !

GPR : Comment se portent vos écuries en ce moment ?
S.D. :
 Tout le monde va bien ! Ryan va sauter la semaine prochaine à Londres, Chadino reviendra au CSI 5* de Valkenswaard début août. Et là, je viens d'arriver au CSI 5* de Berlin avec Sultan et Filou ! 

GPR : Filou Carlo Zimequest semble beaucoup progresser depuis ces dernières semaines. Que pensez-vous de son évolution ?
S.D. :
 Au niveau du potentiel, je pense qu'il pourra être mon cheval de tête dans deux ans. C'est un cheval extraordinaire, qui a toutes les capacités requises. Il n'a que neuf ans et a encore besoin de s'aguerrir et de prendre de l'expérience. Comme tous les chevaux qui sont dans l'extrême qualité, il faut prendre son temps. Il reste encore du travail à faire, mais il est sur la bonne voie.

GPR : Sultan de Beaufour également, qui a fait sensation lors de la Coupe des nations du CSIO 5* de Rome. Comment jugez-vous son potentiel ?
S.D. :
 Sultan a un cursus différent de mes autres chevaux. Il a dix ans, et était auparavant monté par son propriétaire sur des épreuves à 1,40m et 1,45m. C'est un changement de système complet pour lui, donc c'est vrai qu'il y a des hauts et des bas parce que nous apprenons encore à nous découvrir à chaque concours. Il est très respectueux. Il peut être un peu fougueux de temps en temps, comme à Estoril où il a sauté de manière formidable le premier jour mais j'avais mis un mors un peu plus doux que d'habitude et j'avais complètement perdu le controle le lendemain ! C'est encore des réglages à effectuer en compétition. Il va être prêt dans quelques mois et sera réglé aux boutons la saison prochaine.

GPR : Vous vous attelez aussi à la formation de Conbelleza, une jument de huit ans qui était montée par votre cavalier. Comment évolue-t-elle ?
S.D. :
 C'est une jument talentueuse de huit ans, que j'ai depuis plus de deux ans et demi dans mes écuries. Elle était montée par mon cavalier dans le cursus des Jeunes Chevaux, que je ne coure pas souvent. En début d'année de huit ans, comme Filou, j'ai commencé à la monter régulièrement. Je trouve que le milieu d'année de huit ans est le bon moment pour commencer les compétitions internationales.


''Je n'ai pas d'autre cheval prêt pour Tryon'', Simon Delestre

Récent vainqueur du Grand Prix 5* d'Ascona avec Pénélope Leprevost, Gain Line est passé par les écuries de Simon Delestre.

Récent vainqueur du Grand Prix 5* d'Ascona avec Pénélope Leprevost, Gain Line est passé par les écuries de Simon Delestre.

© Scoopdyga

?GPR : Vous avez récemment perdu Gain Line,  propriété d'Oleksandr Onyshchenko et parti dans les écuries de Pénélope Leprevost. Comment avez-vous réorganisé vos écuries avec ce bon cheval de Grand Prix en moins ?
S.D. :
 J'ai un bon piquet de chevaux, donc c'est vrai que ça n'a pas été une catastrophe sportivement parlant. Mon système me permet d'éviter ce genre de problèmes. Mais c'est vrai que c'est un cheval que j'ai formé... Je me souviens que je le montais l'an dernier dans le Grand Prix 2* de Valkenswaard et nous étions éliminés parce que le cheval n'avait aucune expérience, et quand le cheval a commencé à bien tourner, il est parti... Ils l'ont récupéré avec tout le fruit du travail accompli ! Ce ne sont pas forcément des choses que l'on apprécie, mais c'est la vie de cavalier et c'est bien le choix du propriétaire !

GPR : Les Jeux équestres mondiaux de Tryon approchent à grands pas. Vous êtes évidemment en première ligne pour y participer. Comment se passe la préparation de Ryan ?
S.D. :
 Il y a justement un petit souci avec ça... Le propriétaire Philippe Berthol ne souhaite pas faire faire le déplacement à Ryan. C'est une lourde décision. Ce n'est pas la mienne, puisque j'avais axé toute ma saison sur cette échéance. Le cheval, et émotionnellement le propriétaire, ont eu du mal à se remettre du scénario connu aux Jeux de Rio. Le cheval n'a pas repris l'avion depuis Rio et le propriétaire n'a pas envie de prendre ce risque. Ryan a plus d'âge et s'il lui arrivait un pépin supplémentaire, ce serait sûrement la fin de sa carrière. Je peux comprendre Philippe (Berthol, dont la réaction est à retrouver ici ndlr), et cela ne change rien par rapport à la confiance que j'ai en lui. C'est un ami de la famille.

GPR : Envisagez-vous de partir à Tryon avec Chadino ou Sultan de Beaufour, ou tirez-vous un trait sur l'échéance ?
S.D. :
 Non, je pense que je n'ai pas d'autre cheval prêt pour l'échéance cette année. Sultan n'a pas encore assez d'expérience et Filou n'a que neuf ans. De toute façon, Philippe (Guerdat, le sélectionneur, ndlr) ne m'enverrait pas avec l'un d'eux, ce qui est bien normal ! Ce n'est que partie remise.