L’année 2018 est en passe de devenir celle d’Olivier Robert. Hissé au rang de pilier de l’équipe de France avec Eros, auteur du seul double sans-faute de la Coupe des nations Longines de Sopot dimanche dernier et vainqueur de celle de Saint-Gall sans même entrer en piste, performant en CSI 3, 4 et 5* avec Tempo de Paban, Forest Gump 29, Quenelle du Py, Cache Va et Vangog du Mas Garnier, treizième du Grand Prix de France Longines de La Baule, il est devenu champion de France Pro Élite avec Vivaldi des Meneaux, cet après-midi à Fontainebleau, où s’achève le Master Pro de saut d’obstacles. Médaillé d’or pour la première fois de sa carrière à quarante-deux ans, l’Aquitain est en train d’acquérir une nouvelle dimension, un nouveau statut et une nouvelle carrure qu’il mérite sincèrement. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, il devrait prochainement être père pour la deuxième fois de sa vie. Aussi, après le Longines Global Champions Tour de Monte-Carlo le week-end prochain, il s’offrira quelques jours de repos… avant de prendre part au prestigieux CSIO 5* d’Aix-la-Chapelle – encore une belle première – fin juillet.
 
Cet après-midi, comme l’on pouvait s’y attendre avec ce diable de Jean-Philippe Desmaret, les sans-faute, et plus encore les doubles sans-faute, ont payé dans une finale en deux manches comparable à un Grand Prix CSI 3*, voire 4*, un peu moins impressionnante que celle de l’an passé, compte tenu d’un plateau un poil plus faible. Pour preuve, les deux seuls cavaliers qui ont réussi cette prouesse, Olivier Robert et Mathieu Billot, ont été médaillés d’or et d’argent avec Vivaldi et Quel Filou 13. En tout, il n’y a eu que quatre tours sans pénalité en première manche et cinq dans la seconde, qui semblait pourtant plus aisée.

Dure conclusion pour Jacques Helmlinger et Jean-Luc Mourier

Dans le money-time du premier acte, le Normand et l’Aquitain ont été les premiers à frapper, imités par Raphaël Goehrs et Max Thirouin avec le très prometteur Victorio des Frotards et la très plaisante Utopie Villelongue. En revanche, ce n’est pas passé pour Alexis Gautier, sacré en 2010 et 2011, qui a abandonné après plusieurs fautes alors qu’il était septième au provisoire avec Siroco de Coquerie… Ni pour Marc Dilasser et Indigo Blue Biolley, cinquièmes au provisoire et piégés sur la rivière et l’oxer 7. Ni pour Jean-Luc Mourier et Souvienstoi Lariviera, deuxièmes et battus… sur la rivière et l’antépénultième obstacle du tracé. Ni encore pour Jacques Helmlinger et Tonic des Mets, en tête depuis hier, qui ont renversé la dernière barre. Dure loi que celle des championnats…
 
Dix-neuf paires sont revenues disputer la seconde manche. Parmi ceux qui n’avaient plus rien à jouer au général, on a vu de beaux tours à commencer par ceux d’Aurélien Leroy, désormais plus engagé en jumping qu’en complet et auteur d’un probant sans-faute avec Jackson, un jeune fils d’Epleaser van’t Heike, d’Émeric George, qui a terminé ce Master Pro en demi-teinte sur une très bonne note avec Chopin des Hayettes, de Kevin Gauthier, parfait avec Twist de la Butte, ou encore de Marie Demonte, seule femme encore en piste, pénalisée d’un point seulement avec Vega de la Roche.

Une faute mais une médaille quand même pour Max Thirouin

Dans la moitié haute du tableau, on a vu Nicolas Delmotte et le jeune Urvoso du Roch fauter sur un vertical 3 qui n’appelait pas vraiment les chevaux à s’employer, Marc Dilasser, champion de France en 2016, buter sur l’oxer 4b, placé à la sortie du premier double, avec Indigo Blue Biolley, et Harold Boisset se faire piéger sur l’oxer sur bidet 8 avec T’Obetty du Domaine. Et cette dernière manche s’est avérée cruelle pour Jean-Luc Mourier, qui a concédé pas moins de trois fautes avec un Souvienstoi visiblement fatigué…
 
Bruno Garez, lui, a fini sans avoir renversé le moindre obstacle avec le jeune United Sunheup, pénalisé de deux points en première manche puis d’un seulement dans la seconde, ce qui lui a offert une belle sixième place finale. Après le double sans-faute de Mathieu Billot, Jaques Helmlinger a hésité à l’abord du dernier oxer, ce qui lui a coûté quatre points et l’a relégué à la cinquième place. Après le tour parfait d’Olivier Robert, très applaudi par le public bellifontain, il ne restait plus que deux hommes en lice. Raphaël Goehrs, excellent tout au long du week-end, n’a pas cessé de parler à son cheval – «Lâche rien», lui a-t-il dit à mi-parcours – mais n’a pu éviter une faute sur le délicat vertical d’entrée du second double placé en 7 qui l’a fait reculer à une frustrante mais tout de même méritoire quatrième place. Cette fois, Max Thirouin, dans la même position de force que l’an passé, n’a pas échoué sur le dernier obstacle, mais commis la même faute sur le vertical 7a, ce qui ne l’a pas empêché de repartir avec une médaille de bronze bien méritée.
 
Les résultats de la finale
Le classement final du championnat de France Pro Élite

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