Mathieu Laveau décroche un deuxième titre en Pro 1 à Fontainebleau

Déjà sacré dans cette catégorie en 2013 avec Lambre du Chêne, Mathieu Laveau est redevenu champion de France Pro 1 ce matin à Fontainebleau. Juché sur le jeune Vinvin de Leveaux, le trentenaire établi en Alsace a finalement devancé Mathieu Bourdon, en tête depuis la Chasse avec Play Boy du Tertre, et Jérémy Le Roy, médaillé de bronze sur Razzia des Sables.



Le championnat Pro 1 a été le premier à livrer son verdict ce matin à Fontainebleau, où s’achève ce soir une nouvelle édition du Master Pro de saut d’obstacles. Et Mathieu Bourdon ne l’a finalement pas emporté. En tête depuis la Chasse avec le très plaisant et expérimenté Play Boy du Tertre (Dollar du Mûrier x Le Tot de Semilly), le jeune Breton de vingt-cinq ans a concédé une faute sur le même oxer dans chacune des deux manches de la finale, disputée sur le Grand Parquet, celui-ci étant placé en descente à la sortie du premier double en seconde manche. Le fils d’Alain Bourdon peut toutefois se satisfaire d’une première médaille dans ces championnats de France. «Je suis forcément déçu, vu que j’étais devant depuis le début de ce championnat et que je visais la victoire. Après, une médaille reste une médaille, et je préfère voir l’évolution du couple que je forme avec ce cheval, qui est né à la maison et que je monte depuis neuf ans. C’est lui qui m’a permis de débuter à 1,30m quand j’avais seize ans. Mon père l’avait récupéré pendant deux ans quand j’étais parti à l’étranger, puis je l’ai retrouvé quand lui a connu des soucis de santé. »
« Les combinaisons restent notre péché mignon. D’habitude, Play Boy prend beaucoup de trajectoire et je suis obligé de l’asseoir et d’aborder les combinaisons très tranquillement. Là, il était si relâché et j’ai abordé ce double tellement tranquillement que je me suis retrouvé trop grand… Il nous reste donc de petites choses à travailler, mais je suis tout de même satisfait du parcours. C’était compliqué à monter, mais Play Boy n’est pas monté en chauffe et moi je n’ai pas lâché. Je travaille beaucoup sur mon mental. Tous les échecs sont formateurs, alors nous reviendrons l’an prochain avec l’objectif de décrocher l’or», a promis le cavalier installé à Fougères, en Ille-et-Vilaine.


« La continuation d’une bonne saison », Jérémy Le Roy

Jérémy Le Roy est lui aussi passé tout près du titre avec l’excellente Razzia des Sables, mais une faute sur l’ultime vertical aux couleurs de CWD, sponsor de ce championnat, a coûté l’or au Francilien et à sa fille de Zandor Z, finalement médaillés de bronze. «C’est la continuation d’une bonne saison. Ma jument se comporte bien et de façon régulière. Elle a du sang et du fond, ce qui lui a permis de tenir les trois jours sans souci. J’étais venu ici en me disant que j’avais des chances de réussir quelque chose, d’autant que Razzia saute toujours très bien sur le Grand Parquet. Maintenant, nous allons continuer notre chemin en CSI 2 et 3*. À 1,45m, elle est vraiment très performante. Et je ne lui fais sauter 1,50m qu’une fois de temps en temps. Nous nous rendrons donc à Vichy, puis reviendrons ici pour les deux CSI 2* de GRANDPRIX CLASSIC Summer Tour», s’est exprimé le cavalier installé à Dourdan, dans l’Essonne.


« Après la Chasse, je me suis dit que le championnat était déjà plié », Mathieu Laveau

Finalement, ce championnat a donc sacré Mathieu Laveau, qui s’était déjà imposé en Pro 1 en 2013 avec la toute bonne Lambre du Chêne. Le pilote de trente-deux ans, seulement vingt-deuxième de la Chasse, a tenu bon jusqu’au bout, ne concédant qu’un point de temps dans chaque manche de la finale avec Vinvin de Levaux, un prometteur mâle de neuf ans par Bamako de Muze et une mère par Conterno Grande né dans les Vosges chez Julien Covini. Une très belle performance pour ce très sérieux et élégant cavalier installé à Hoerdt, en Alsace, où il loue une douzaine de boxes dans l’écurie de course du grand-père de sa compagne Cynthia Luck, fondatrice et directrice d’Alexandra Ledermann Sportswear.
«Je suis très heureux évidemment. Par rapport à 2013, c’est très différent, car Lambre avait déjà beaucoup d’expérience et de très gros parcours dans les jambes. Je la connaissais par cœur. Là, je gagne avec un cheval de neuf ans que j’ai récupéré en 2016. Il avait réussi une très belle carrière sur le Cycle classique (avec Loïc Peter et Éric Lelièvre, ndlr). Quand son naisseur me l’a confié, on nous disait qu’il n’avait peut-être pas suffisamment de moyens. J’ai beaucoup travaillé au départ pour que nous parvenions à former un couple. Et finalement, il franchit tous les paliers les uns après les autres. Je l’avais déjà engagé ici l’an passé pour lui donner de l’expérience. Depuis deux mois, je rencontrais des petits soucis de réglage. Vinvin se contractait et j’en perdais le contrôle. J’ai changé plusieurs fois d’embouchures, etc. C’était vraisemblablement psychologique. Et il y a trois semaines à Rosières-aux-Salines, nous avons terminé cinquièmes de notre premier Grand Prix à 1,50m, où il a semblé retrouver toute sa confiance en lui.
« Ici, il a encore montré de très belles choses. Ce n’est clairement pas le cheval le plus rapide du plateau – tout l’inverse de Lambre. Même si les écarts étaient faibles, en terminant vingt-deuxième de la Chasse, je me suis dit que le championnat était déjà plié, et finalement je me retrouve médaillé d’or après trois très bons parcours! Je n’ai aucune idée de son potentiel. En tout cas, il se balade à 1,50m. Un jour, il sera commercialisé, comme tous les chevaux que je forme.» Compte tenu de ce qu’il a montré ce week-end, sa cote a dû augmenter!
 
Les résultats de la finale
Le classement final du championnat Pro 1