L’Italie a de la ressource et du panache !

L’équipe italienne de saut d’obstacles a conservé son titre dans sa Coupe des nations, celle de l’enchanteur CSIO 5* de Rome, cet après-midi sur le gazon flambant neuf de l’immortelle Piazza di Siena. Sans aligner ses cavaliers les mieux classés, la Squadra Azzurra s’est imposée avec une barre d’avance sur une forte équipe américaine et une excellente réserve suisse. Au terme d’une épreuve un peu folle, la France, elle, a finalement été éliminée…



L’ESSENTIEL


L’an passé, la victoire de l’Italie était assez attendue dans cette épreuve, celle qu’elle chérit par-dessus tout, même si la concurrence était d’un très haut niveau sur la Piazza di Siena. Attendue parce que la Squadra Azzura surfait sur les vagues de succès de Lorenzo de Luca et Alberto Zorzi, salariés respectifs des puissantes écuries de Stephan Conter et Ian Tops, et que Piergiorgio Bucci était alors au sommet de son art avec Casallo Z. Après trente-deux ans de disette, les Transalpins avaient enfin fait retentir leur hymne dans cette arène naturelle mythique du saut d’obstacles. Mais qui l’eût cru cette année? Ils avaient forcément à cœur de faire honneur au gazon flambant neuf qui a remplacé l’ancienne piste en sable et aux nouveaux aménagements ayant rendu tout son lustre à un CSIO 5* de Rome qui a bien failli disparaître il y a quelques années. Cependant, face à une concurrence d’un fort bon niveau, notamment du côté des États-Unis, et sans les trois cavaliers précédemment cités, on ne donnait pas cher de leurs chances de succès. Et pourtant ils l’ont fait!

L’Italie a donc fait preuve de ressource, à en juger par le double sans-faute sublime et rageur de Luca Marziani et Tokyo du Soleil et à l’après-midi presque parfaite (zéro puis quatre points) de la championne d’Italie en titre, Giulia Martinengo-Marquet, associée à Verdine SZ. Sans oublier le premier sans-faute essentiel – et moins gracieux – d’Emanuele Gaudiano avec Caspar 232. Toutefois, lorsque celui-ci a dû poser pied à terre en seconde manche, après un refus spectaculaire devant l’oxer 8, tout aurait pu s’effondrer, mais l’Italie a su faire preuve de panache. Alors que ses scores n’avaient pas compté l’an passé, le capitaine de cette équipe, Bruno Chimirri, a délivré les siens avec Tower Mouche, lors d’un dernier parcours dont ces Coupes des nations gardent jalousement le secret. L’un de ses compatriotes a sauté du Kiss and Cry pour se prosterner à ses pieds tandis que tout le stade a chaviré de bonheur. Quelle émotion!
Jusqu’au bout les États-Unis et la Suisse, qui présentait pourtant une équipe B, ont cru pouvoir déstabiliser la nation hôte, mais rien n’y a fait. Malgré les superbes doubles sans-faute de McLain Ward et Janika Sprunger, associés à HH Azur Garden’s Horses et Bacardi VDL, ils ont dû s’avouer vaincus d’une faute, les plus marquantes étant peut-être celles concédées à la rivière par deux patrons du circuit, Beezie Madden et Steve Guerdat, juchés sur l’excellent Coach et le très prometteur Alamo.
 


LES BLEUS

 
Des montagnes russes. Voilà ce qui qualifie le mieux la performance des Français dans cette Coupe. Au terme d’une première manche très moyenne, ils ne pointaient qu’au huitième rang malgré le sans-faute de Roger-Yves Bost et Sangria du Coty. On a ainsi compté quatre points pour Kevin Staut et Equador van’t Roosakker, sa dernière recrue, sur le piégeux vertical 7b placé au milieu du triple par ce diable d’Uliano Vezzani. En selle sur Sultan de Beaufour, un cheval qu’il monte depuis le début de l’année, Simon Delestre s’en est sorti avec douze points, ayant fauté le vertical 5a d’entrée du double, le même 7b et le vertical final 12. Enfin, Alexandra Paillot a concédé deux fautes avec Tonio la Goutelle, sur l’oxer 5b de sortie du double et toujours le maudit 7b.

En seconde manche, on attendait une réaction d’orgueil. Elle est venue de Simon et Alexandra, auteurs de deux sans-faute impeccables. Celui de la Picarde est même à placer parmi les tout meilleurs parcours de l’épreuve. Hélas, Sangria s’était – a priori légèrement – blessée au pied de l’antérieur gauche. Examinée par Jérôme Thévenot, le fidèle vétérinaire de l’équipe, elle n’est logiquement pas repartie. Dans un tel cas, tous les scores comptent et il faut absolument terminer ses parcours. Kevin Staut aurait sûrement aimé montré la voie à ses coéquipiers, voire corriger sa faute de la première manche. Hélas, le Normand a subi une terrible élimination, consécutive à deux refus d’Equador devant l’oxer 7a. Des refus difficiles à analyser, sinon par l’inexpérience de ce couple qui passait là son premier vrai test après avoir fait connaissance à Fontainebleau dans le cadre de GRANDPRIX CLASSIC Spring Break. Autant dire que la France et son sélectionneur Philippe Guerdat, qui a répondu comme toujours aux questions de GrandPrix-replay.com, vont devoir se remettre au travail.
 


LES TOPS ET LE FLOP


LES TOPS. Six couples ont bouclé cette Coupe des nations moins technique mais plus haute et épaisse que celle dessinée par Frédéric Cottier dimanche dernier à La Baule. Outre les trois déjà cités, saluons celui de Malin Baryard-Johnsson, à qui ce concours réussit souvent. Associée à H&M Indiana, jument qui avait déjà sauté la Coupe des nations Longines du CSIO 5* de Šamorín (quatre puis huit points), la Suédoise a encore fait étalage de sa finesse et sa vista. Saluons aussi les très beaux parcours de Coco Bongo et du Canadien Éric Lamaze, pourtant éliminé ce matin avec la géniale Fine Lady 5 dans une épreuve à 1,50m. Après avoir tant manqué à son équipe à La Baule, le Québécois lui a, cette fois, permis de se hisser à une belle quatrième place, ex aequo avec l’Allemagne et la Suède. Et saluons enfin le double clear round… du numéro un mondial bien sûr! Presque aussi aisément qu’avec Don VHP à La Baule, Harrie Smolders s’est promené sur le gazon romain avec Capital Colnardo, son quatrième ou cinquième cheval de Grand Prix! Voilà un homme à qui rien ne peut arriver en ce moment!
 
LE FLOP. Invitée ici au mérite de sa victoire – la première de son histoire – dans la Coupe des nations de l’Officiel des Émirats arabes unis, en début d’année à Abou Dabi, la Nouvelle-Zélande n’a pas fait le poids aujourd’hui. Même si elle termine devant la France, éliminée, la petite nation australe a encore du pain sur la planche en vue des Jeux équestres mondiaux de Tryon. Si elle a terminé l’épreuve avec un sans-faute, tout de même, réussi par Daniel Meech et Fine, on ne peut pas occulter les deux parcours très difficiles de Lisa Cubitt et RLE Legoland, pénalisés de vingt puis vingt-deux points. Dur…
 
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