Faute de Marseillaise, La Baule célèbre le premier sacre du Brésil!

Il fallait être sacrément clairvoyant pour imaginer un tel scénario! Au terme de deux manches fabuleuses, dans une ambiance de folie, le Brésil s’est offert sa toute première Coupe des nations Longines de La Baule, aujourd’hui au stade François-André. Les Auriverdes ont devancé les Pays-Bas et la Suisse. La France, elle, a dû se contenter de la septième place après avoir pourtant montré de bonnes choses. Retour sur une après-midi pas comme les autres.



L’ESSENTIEL

Pedro Veniss a scellé la victoire des siens au mérite d’un merveilleux sans-faute avec le génial Quabri de l’Isle.

Pedro Veniss a scellé la victoire des siens au mérite d’un merveilleux sans-faute avec le génial Quabri de l’Isle.

© Scoopdyga

Le Brésil s’est imposé pour la toute première fois de son histoire dans la Coupe des nations de La Baule, deuxième étape de la Division 1 européenne du nouveau circuit FEI Longines, cet après-midi au stade François-André, sous un magnifique soleil et devant des tribunes archi combles et enthousiastes. Une victoire magnifique pour les Sud-Américains, qui ont parfaitement entamé leur préparation aux Jeux équestres mondiaux de Tryon, programmés en septembre aux États-Unis.
 
Ce faisant, les Auriverdes ont fourni la preuve qu’ils ne se reposaient plus sur un groupe de cavaliers aussi restreint que par le passé. Ainsi, des quatre héros d’aujourd’hui, seul Pedro Veniss était aux Jeux olympiques de Rio il y a deux ans. Depuis son divorce d’avec Athina Onassis, Doda de Miranda a quitté l’Europe pour se réinstaller au Brésil, où son dernier concours remonte à un an… Stephan de Freitas Barcha est également rentré au pays après la vente de son génial Landpeter do Feroleto. Et, toujours présent au plus haut niveau pour sa part, Eduardo Menezes n’était pas là non plus. Sans oublier que Rodrigo Pessoa, leader de cette équipe pendant près de vingt ans, s’est retiré du haut niveau pour se consacrer à sa mission de sélectionneur de l’Irlande.
 
Cet après-midi, Pedro Paulo Lacerda, son nouveau chef d’équipe, a même pu se permettre de laisser sur le banc de touche un certain Pedro Junqueira Muylaert, vainqueur ici même du Grand Prix de France Longines l’an passé! Pour le Brésil, la série des Coupes des nations européennes se poursuivra dans deux semaines à Saint-Gall, avec une équipe que le sélectionneur promet totalement différente. Pour le compléter le tableau, ajoutons que Cassio Rivetti, qui a rendu ses chevaux et son passeport ukrainien à Oleksandr Onyshchenko à la sortie des JO de Rio, devrait pouvoir retrouver l’équipe brésilienne mi-août, et donc aux JEM. Il y a donc de la ressource dans ce pays!
 
Sur un nouveau terrain en herbe qui n’a cessé de s’améliorer au fil du concours, on a frissonné jusqu’au bout dans cette Coupe au scénario parfait, avec un parcours délicat et exigeant, un temps imparti impeccablement calculé par Frédéric Cottier et de bien belles équipes. De fait, Pedro Veniss, tout dernier cavalier à revenir en piste avec Quabri de l’Isle, l’un des chouchous du public français, avait le destin du Brésil entre ses mains. Après avoir un concédé un point de temps en première manche, le leader auriverde n’avait plus droit à la moindre pénalité, puisqu’un nouveau point lâché aurait provoqué un barrage avec les Pays-Bas. À cet instant, le génial pilote n’a rien laissé transparaître sur la pelouse. Clairvoyant, il a opportunément coupé sa trajectoire entre l’oxer 10 et le vertical 11 afin de franchir la ligne d’arrivée dans les temps. Une magnifique leçon d’équitation!
 
Le Brésil a également pu compter sur les deux tours à un point de Luiz Felipe de Azevedo Filho avec Chaccomo et le sans-faute et le tour à quatre points de Yuri Mansur sur Vitiki, un cheval qu’il ne monte que depuis novembre dernier et qui évoluait précédemment à 1,30m. Bien que les scores de Felipe Amaral et Germanico T, fautifs à deux reprises notamment à la rivière, n’aient pas compté, ce jeune couple, qui semble suivre la même trajectoire que le précédent, a montré de bonnes choses.

L'article se poursuit sous la photo de l'équipe brésilienne.


LES BLEUS

Victorieux vendredi du Grand Prix de France Longines, Patrice Delaveau et Aquila*HDC ont offert un beau sans-faute à la France, après avoir lâché cinq points en première manche.

Victorieux vendredi du Grand Prix de France Longines, Patrice Delaveau et Aquila*HDC ont offert un beau sans-faute à la France, après avoir lâché cinq points en première manche.

© Scoopdyga

 Alors que les deux autres équipes que l’on pouvait attendre sur le podium, à savoir les Pays-Bas et la Suisse, ont finalement tenu leurs promesses, terminant deuxièmes et troisième, la France, elle, n’a terminé que septième devant son public. Cruelle désillusion pour le quatuor de Philippe Guerdat qui, sans excès d’optimisme aucun, a pourtant montré de bonnes choses. Certes, il n’y a eu que deux sans-faute, œuvres de Simon Delestre sur Hermès Ryan des Hayettes en première manche puis de Patrice Delaveau et Aquila*HDC dans la seconde. Ces deux couples ont respectivement concédé neuf et cinq points lors de leur autre prestation, avec des fautes probablement évitables : le premier a mal négocié le délicat double vertical-oxer sur bidets placé en numéro 3, tandis que le second a péché comme de nombreux couples sur le vertical 8b placé au milieu du triple. En revanche, on ne pourra pas reprocher grand-chose à Nicolas Delmotte et Ilex VP, dont la faute en première manche sur le vertical 9 a été indiscutablement causée par un déferrage à la sortie du triple, et dont la faute en seconde manche sur l’oxer 8a a été pour le moins légère. Olivier Robert, lui, a bouclé deux bons tours avec Eros, pénalisé à deux reprises sur le maudit 8b ainsi que par le temps au premier acte et sur le vertical à palanque 11 au second.
 
Ces deux derniers couples auront l’occasion de faire mieux dans deux semaines à Saint-Gall, en Suisse, aux côtés de Mathieu Billot (Shiva d’Amaury), Benoît Cernin (Uitlanders du Ter) et Pénélope Leprevost (Vancouver de Lanlore), tandis qu’une équipe totalement différente se produira vendredi prochain à Rome, un CSIO 5* désormais hors du circuit FEI Longines. On y retrouvera Roger-Yves Bost (Sangria du Coty), Frédéric David (Baloussini), Simon Delestre (Chadino), Alexandra Paillot (Lumina) et Kevin Staut, qui s’y présentera avec Equador van’t Roosakker, sa dernière recrue.


LES TOPS ET FLOPS

Coup de chapeau aux trois meilleurs couples de cette épreuve: Maurice Tebbel avec Chacco’s Son, Harrie Smolders avec Don VHP, et Manuel Fernández Saro avec Cannavaro.

Coup de chapeau aux trois meilleurs couples de cette épreuve: Maurice Tebbel avec Chacco’s Son, Harrie Smolders avec Don VHP, et Manuel Fernández Saro avec Cannavaro.

© Scoopdyga

LES TOPS
Aujourd’hui, trois couples sont venus par deux fois à bout du parcours de Frédéric Cottier. Le premier a été le jeune Allemand Maurice Tebbel, excellent avec Chacco’s Son, déjà deuxième du Longines Global Champions de Hambourg samedi dernier. Malgré cet exploit, la Mannschaft a dû se contenter d’une modeste cinquième place. Le deuxième a été l’Espagnol Manuel Fernández Saro, auteur de deux prestations très propres avec Cannavaro 9, le crack de José Larocca, qui s’était révélé en terminant huitième des JO de 2016 sous la selle de l’Argentin Matías Albarracín. Cette paire a permis à l’Espagne de lutter longtemps pour la victoire, avant de terminer à une elle quatrième place. Le troisième, comme l’on pouvait s’y attendre, a été le Néerlandais Harrie Smolders, nouveau numéro un mondial, avec l’ultra régulier Don VHP, victorieux samedi dernier à Hambourg! À noter que ces trois paires se sont partagé une prime de 50.000 euros désormais offerte aux meilleures performances réalisées à chaque étape de la Division 1. En outre, un double sans-faute en Coupe des nations rapporte désormais 140 points au classement mondial, contre 130 jusqu’à l’an passé.
 
LE FLOP
Au-delà des quelques contreperformances individuelles, on peut attribuer un flop général au Canada. Il n’est pas question ici d’accabler des couples, voire des cavaliers, assez novices à ce niveau de compétition en Europe, mais plutôt de s’interroger sur la sélection elle-même. Quand un CSIO 5* comme celui de La Baule invite l’Érable à concourir par équipes, il est sûrement en droit d’attendre la présence d’un ou deux piliers, tels qu’Éric Lamaze ou Ian Millar. Certes, le second ne traverse presque plus jamais l’Atlantique, mais le premier est bien présent en Europe, puisqu’on l’a vu concourir à Madrid et Windsor ces deux derniers week-ends… Tiffany Foster, elle, était bien là, mais vraisemblablement pas avec ses meilleurs chevaux… Dommage. Quand on sait que la Belgique, la Grande-Bretagne et la Suède n’étaient pas présentes, cela fait un peu mal au cœur…

Les résultats ici
Le classement de la Division 1 européenne du circuit FEI Longines des Coupes des nations