Patrice Delaveau s’offre son troisième Grand Prix de La Baule

Cet après-midi à La Baule, ce n’était pas jour de Coupe des nations comme il en était la tradition jusqu’alors, mais le Grand Prix Longines. Au terme d’une première manche corsée et d’un barrage à sept, c’est la Marseillaise qui a retenti grâce à la magnifique performance de Patrice Delaveau et Aquila*HDC. Le couple a supplanté Kent Farrington sur Gazelle et Gudrun Patteet associée à Sea Coast Just The Music. 



Premier Grand Prix de CSI 5* pour Sea Coast Just The Music, et premier podium !

Premier Grand Prix de CSI 5* pour Sea Coast Just The Music, et premier podium !

© Scoopdyga

Après s’être imposé avec Polydore en 1990 et Orient Express*HDC en 2013, Patrice Delaveau a inscrit cet après-midi et pour la troisième fois son nom au palmarès du Grand Prix Longines de La Baule. Débutée à 14h, cette épreuve a donné du fil à retordre aux quarante-huit partants, et le parcours de Frédéric Cottier a causé de nombreuses fautes, mais aucune catastrophe. En somme, un dosage juste qui a offert aux tribunes combles un sacré spectacle. 

Première à s’élancer, Gudrun Patteet a délivré une véritable démonstration sur Sea Coast Just The Music, un hongre de neuf ans par Tornedo FCS qui a impressionné son monde. Il s’agissait par ailleurs de son tout premier Grand Prix de ce niveau, puisque son expérience du haut niveau se limitait jusqu’alors à un Grand Prix CSI 3*. Si cette déconcertante facilité aurait pu laisser envisager un barrage fleuve, il n’en a finalement rien été. Au final, seul six autres couples ont réussi à franchir la ligne d’arrivée sans la moindre pénalité. Parmi eux, Patrice Delaveau et Aquila*HDC, auteurs d’un très beau parcours sans sursis. À leur suite, le numéro deux mondial Kent Farrington, de retour en compétition depuis la semaine dernière après une longue convalescence, a lui aussi trouvé la clé du sans-faute grâce à sa métronome Gazelle. Renommé Gaudi, l’alezan né Sire de la Tour Vidal a également mené Paola Amilibia, une habituée du concours baulois, jusqu’au barrage, comme l’a fait Chaqui Z pour Shane Sweetnam. Parmi les sans-fautes de ce premier acte, on retiendra notamment la démonstration de Pedro Veniss et son sublime Quabri de l’Isle, insolents de facilité. Et puis, que dire du parcours de Thierry Rozier ? Il pourrait simplement être résumé par le poing levé et le grand sourire du Barbizonnais en fin de course, ravi du comportement de Venezia d’Ecaussinnes, magistrale !
 
En revanche ça n’est pas passé pour Nicolas Delmotte et Ilex VP, qui se sont faits piéger sur les très fautifs n°3 et double n°13. Ce troisième obstacle a également été fatal à Olivier Robert, qui a tout de même réalisé une démonstration sur Vangog du Mas Garnier. Un couple à suivre de près ! Malgré un bon début de parcours sur le formidable Utamaro d’Ecaussines, William Whitaker a laissé la redoutable palanque n°9 à terre et le vertical qui suivait la rivière. Le saut en longueur n’a d’ailleurs été qu’une formalité aujourd’hui ! Pour Simon Delestre et Sultan de Beaufour, le parcours s’est aussi soldé par huit points. Mais il faut noter qu’il s’agit pour le bai d’une toute première expérience à ce niveau, et son comportement présage de belles choses pour la suite. Même bilan pour Quedge Deene, la fille d’Elan de la Cour de quatorze ans, que le Normand ne monte ici que pour la deuxième fois en compétition internationale. 


Même Kent Farrington et sa Gazelle n’ont rien pu faire

Quelle détermination, et quelle performance pour Thierry Rozier !

Quelle détermination, et quelle performance pour Thierry Rozier !

© Scoopdyga

Ouvreuse du barrage, Gudrun Patteet a réitéré un sans-faute sur Just The Music, avec autant de facilité qu’au tour initial. Ils ont même imposé un chronomètre de référence sérieux de 39“70. Patrice Delaveau n’a pas laissé la Belge profiter de ce leadership provisoire puisqu’il a aussitôt abaissé ce temps à 38“58, au mérite de belles prises de risques, en particulier sur la dernière ligne. Le Normand a demandé à son fils d’Odivius de treize ans le tout pour le tout jusqu’à l’ultime obstacle, n’hésitant pas à le talonner avec vigueur, ce qui donne des images pour le moins… épiques ! 
Sérieux prétendant à la victoire, le numéro deux mondial Kent Farrington s’est ensuite élancé et n’a rien perdu de sa compétitivité malgré un repos forcé de plusieurs mois. Dès son entrée en piste, le du staff français s’est crispé, attendant avec angoisse de connaitre le résultat de l’Américain, que chacun savait menaçant pour une victoire tricolore. Malgré une belle fluidité, le Californien et sa baie ont terminé à sept dixièmes du duo français. Pour les champions d’Europe par équipes Shane Sweetnam et Chaqui Z, une faute les a relégués à la quatrième place finale, tandis que pour Pedro Veniss et le fils de Kannan, le vertical n°3 a été fatal. Le Brésilien est finalement sixième devant Paola Amilibia sur Gaudi et le numéro un mondial Harrie Smolders associé à Zinius. 
 
Avant que Thierry Rozier ne s’élance, la victoire était dans tous les cas promise à la France. Et même si le Barbizonnais s’est fait piéger sur l’ultime obstacle, son bonheur de prendre la cinquième place de ce Grand Prix sur l’agile Venezia n’a pas été feint. Quinze ans après sa dernière venue à La Baule, le digne représentant de la dynastie Rozier a savouré sa formidable performance avec son entourage, ému aux larmes. 
 
La couverture de numéro un et la couronne de fleurs est donc revenue à Aquila*HDC aujourd’hui, le formidable alezan brûlé de Patrice Delaveau qui permettait déjà à son cavalier de remporter le Grand Prix du Longines Masters de Hong Kong en février. Aujourd’hui en Loire Atlantique, Patrice Delaveau a donc parachevé une belle trilogie, vingt-huit ans après son premier succès sur cette mythique piste en herbe. Une performance rêvée pour le public, qui a entonné la Marseillaise lors de la remise des prix. Une belle image. 

Les résultats ici 

La réaction de Patrice Delaveau ici 
La réaction de Kent Farrington ici 
La réaction de Gudrun Patteet ici
La réaction de Thierry Rozier ici 
La réaction d’Electra Niarchos, propriétaire de Venezia d’Ecaussines ici
La réaction de Virginie Blaise, groom de Venezia d’Ecaussines ici
La réaction de Frédéric Cottier ici