Inès Joly manque le doublé de peu dans le Grand Prix de Rabat et s’incline devant Ramzy al-Duhami
Le Grand Prix du CSIO 4*-W de Rabat a bien failli se terminer comme celui du CSI 4*-W de Tétouan! Lauréate de la première étape du Morocco Royal Tour la semaine passée, Inès Joly est passée tout près de réaliser le doublé ce soir dans la capitale du Maroc. Cette fois-ci en selle sur Ambassador, la Rhônalpine a dû s’incliner pour près de vingt centièmes de seconde devant le Saoudien Ramzy al-Duhami, victorieux avec Untouchable 32. La Belge Marine Scauflaire a complété le podium avec son jeune Cuba Libre de Nevada de dix ans.
“C’est finalement la première fois que je disputais un barrage en jouant le jeu du chronomètre, car la dernière fois (au CSI 5* de Monte-Carlo, où elle s’était imposée devant Max Kühner, ndlr) nous n’étions que deux! Aujourd’hui, nous n’avons pas eu d’autre choix que de tout risquer!”, sourit Inès Joly, qui savoure sa deuxième place dans le Grand Prix labellisé Coupe du monde du CSIO 4*-W de Rabat (lire sa réaction complète ici). Ce soir, la Rhônalpine de vingt-sept ans aurait pu signer un splendide doublé, ayant triomphé la semaine dernière dans l’épreuve phare du CSI 4*-W de Tétouan, première étape du Morocco Royal Tour, aux rênes de Bandit Savoie. Et poursuivre sur sa lancée entamée début juillet au Longines Global Champions Tour de Monte-Carlo, où elle avait remporté le Grand Prix à 1,60m à la surprise générale…
Hélas pour elle, l’amazone a dû se contenter d’une belle deuxième place pour près de vingt centièmes de seconde de différence. Pourtant, la cavalière d’Ambassador, qui avait déjà signé une première manche parfaite, a tout donné en seconde, sachant que la victoire serait bien méritée pour celui ou celle qui arriverait à battre ses dix-sept concurrents (!). Bien partie, elle a malheureusement dû composer avec un petit trébuchement de son hongre de dix ans, lui empêchant de prendre l’option pour aller sauter le vertical numéro 3. “Sans ça, j’aurais sûrement pu le battre”, confirme-t-elle.
Ramzy al-Duhami fait la fierté de l’Arabie saoudite, qui réalise une razzia en deux jours!
Ce léger contre-temps du côté d’Inès Joly et Ambassador a profité à Ramzy al-Duhami, qui a réussi à prendre cette option sans encombre en selle sur Untouchable 32, “qui n’est pas la jument la plus rapide du monde”, dit son cavalier (lire sa réaction ici), qui était bien obligé de soigner son dessin s'il voulait être plus rapide. Signataire d’un tour initial sans faute sur le parcours construit avec brio par l’Italien Elio Travagliati, le Saoudien a déroulé un barrage très rapide sans en donner l’impression. Le couple, qui avait notamment pris le départ des Jeux olympiques de Paris début août, a franchi la ligne d’arrivée en 43’’53 - contre 43’’75 pour Inès Joly, qui était jusque-là la tête des opérations. Une victoire qui fait du bien au Saoudien, qui a fait retentir son hymne national pour la troisième fois du week-end - Abdullah al-Sharbatly ayant gagné les deux épreuves d'ouverture hier -, et à tous ses coéquipiers. Il ne s’agissait pas d’une Coupe des nations, certes, mais on a ressenti un esprit d’équipe et une fierté dans le clan arabe qui est rare à ce niveau!
Marine Scauflaire est venue compléter ce trio de tête majoritairement féminin. Accompagnée de Cuba Libre de Nevada, son fils de Charlekijn Van T&L de dix ans, la Belge a signé le troisième meilleur double sans-faute sur les six qui ont été réalisés.
Jeanne Sadran signe le meilleur barrage à quatre points, Antoine Ermann le meilleur de la première manche
Après avoir déroulé une superbe première manche, où le duo qu’elle forme avec Kosmo van Hof Ter Boone a survolé les difficultés, Jeanne Sadran était motivée pour briller au barrage! Encouragée par son père, qui vit toujours très intensément les parcours de sa fille sur le kiss and cry, ainsi que son coach Simon Delestre, la Toulousaine a déroulé un très beau début de barrage, mais n’a pu empêcher une faute en fin de parcours… “Pas de regret”, lui lance Olivier Sadran en sortie de piste. Le patron des écuries Chev’el peut également se satisfaire d’Antoine Ermann, qui a très bien monté Odin van’t Hanegoor au tour initial mais n’a pu empêcher une faute. Le jeune homme aurait terminé bien placé s’il n’y avait pas eu autant de sans-faute, puisqu’il a réalisé la meilleure prestation pénalisée de quatre points. Dix-neuvième, il a devancé Alix Ragot, qui a péché sur le délicat vertical 8 en bout de ligne avec Qh Sole Mio Santo Antonio. Même score pour le Suisse Bryan Balsiger et PSG Starlight, ou encore la Grecque Ioli Mytilineou sur L’Artiste de Toxandra, qui faisaient pourtant partie des plus aguerris.
Les deux autres Français au départ, Charles-Henri Fermé et Simon Delestre, ont décidé de jeter l’éponge avant la fin de l’épreuve, alors qu’ils étaient associés à Artiste de l’Abbaye et Olga van de Kruishoeve. Ils tenteront, sans aucun doute, de faire mieux dans la Coupe des nations de dimanche, dans laquelle la France partira en quatrième position.