Beezie Madden a tenu le choc à Bercy… évidemment !

Beezie Madden a remporté la deuxième finale de la Coupe du monde Longines de sa carrière, cet après-midi à l’AccorHotels Arena de Paris. Comme l’on pouvait s’y attendre, l’Américaine a parfaitement supporté la pression avec son excellent Breitling LS. Au terme de deux superbes manches, elle a devancé son compatriote Devin Ryan, deuxième et révélation de cette compétition avec Eddie Blue. La troisième place est revenue au favori suédois Henrik von Eckermann, en selle sur Toveks Mary Lou. Roger-Yves Bost, le meilleur tricolore, a terminé treizième avec Sangria du Coty.



Devin Ryan s'est révélé au public européen ce week-end avec Eddie Blue.

Devin Ryan s'est révélé au public européen ce week-end avec Eddie Blue.

© Scoopdyga

Il y a une semaine encore, qui aurait parié sur un doublé américain dans cette quarantième finale de la Coupe du monde Longines, qui s’est achevée cet après-midi à l’AccorHotels Arena de Paris ? Bien sûr, une victoire des États-Unis n’a rien d’exceptionnel dans cette compétition qui a si souvent souri aux cavaliers de l’Oncle Sam, mais l’on attendait plutôt McLain Ward, tenant du titre avec HH Azur Garden’s Horses. Du reste, ce couple s’est finalement classé quatrième. Bien sûr, on pouvait compter sur Beezie Madden, lauréate de la finale de Göteborg en 2013 avec Simon. Mais Breitling LS vivait ici son premier grand championnat, ce qui n’est jamais évident. Le couple aura donc tenu le choc, remportant la Chasse et le Grand Prix de vendredi, avant de concéder sa première faute cet après-midi en seconde manche, sans conséquence sur le résultat final.
 
En revanche, bien malin qui aurait misé sur une deuxième place de Devin Ryan, totalement inconnu en Europe, qui plus est avec un cheval de neuf ans, nommé Eddie Blue. Aux États-Unis, ce cavalier installé dans le New Jersey est surtout connu pour avoir été suspendu six mois en 2016 pour violation des règles inhérentes au bien-être des chevaux. Même s’il a depuis purgé sa peine, cela gâche un peu la belle impression de cette surprise. Brillant depuis jeudi, en tout cas, le couple n’a pas renversé le moindre obstacle lors de cette finale. Et il n’a pas volé sa deuxième place.
 
Au terme d’un superbe événement parisien, le public, qui a garni en grand nombre les tribunes de cette immense arène, a pu vivre deux très belles manches, parfaitement orchestrées, une fois encore, par l’Espagnol Santiago Varela. À voir le résultat de son travail, on comprend bien pourquoi la Fédération équestre internationale le choisit si souvent pour ses grands événements, en tant que chef de piste ou délégué technique. Il vient d’ailleurs d’être désigné course designer des Jeux olympiques de Tokyo, programmés en 2020.


Prometteur pour Bosty et Kevin Staut

Beezie Madden s'est montrée impériale aujourd'hui encore avec Breitling LS.

Beezie Madden s'est montrée impériale aujourd'hui encore avec Breitling LS.

© Scoopdyga

Vingt-neuf cavaliers, donc quatre Français, étaient au départ de cette ultime épreuve. Julien Épaillard a conclu sa première finale avec un tour à huit points, pour deux fautes sur l’oxer 2 et le vertical 11b, du milieu du triple. Pour autant, Usual Suspect d’Auge a laissé une bonne impression. Avec l’expérience, ce couple pourra sûrement encore progresser. Idem pour Kevin Staut et Silver II de Virton*HDC, battus sur les oxers 6b, de sortie du double, et 11a, d’entrée du triple. Un parcours formateur pour cette paire, dont on attendra beaucoup cet été. Pour Simon Delestre, cette épreuve s’est avérée bien plus compliquée, Chesall Zimequest ne semblant pas à son aise sur cette piste. Du reste, on a compté une faute sur le premier obstacle, une volte puis une faute sur le 2, puis une dernière faute sur le 11a. Roger-Yves Bost, lui, a alors nourri les espoirs du public avec un flamboyant sans-faute de Sangria du Coty.
 
Du côté des stars, ce premier acte n’a pas fait tant de dégâts. Ainsi, on retiendra les magnifiques sans-faute du Suisse Steve Guerdat, qui a réitéré en seconde manche avec la grande Bianca, de l’Allemand Daniel Deusser, très précis avec Cornet d’Amour, de l’Espagnol Eduardo Alvarez Aznar, très solide avec Rokfeller de Pléville, du Belge Pieter Devos, presque trop facile avec Espoir, de Devin Ryan, auteur du seul autre double clear round de l’épreuve, et enfin de Beezie Madden, qui a alors pris une belle option sur la victoire. Seul le Néerlandais Harrie Smolders, huitième au général, a souffert, encaissant deux fautes avec Emerald, sur les obstacles 11b et 12. Montant un Admara 2 à l’attitude bien moins spectaculaire que vendredi, le Colombien Carlos Lopez Lizarazo, lui, a échoué sur le vertical sur bidet placé en 9 et concédé un point de temps.


Dur finish pour Henrik von Eckermann

Comme l'an passé, Henrik von Eckermann a terminé troisième avec Toveks Mary Lou.

Comme l'an passé, Henrik von Eckermann a terminé troisième avec Toveks Mary Lou.

© Scoopdyga

De fait, la seconde manche s’est avérée bien plus sélective. Cette fois, l’Allemand Marcus Ehning, qui avait déjà tout perdu, s’est rappelé aux bons souvenirs du public parisien, en se promenant avec son puissant Cornado NRW. Il s’est finalement classé douzième de cette finale, juste derrière Steve Guerdat et le Suédois Douglas Lindelöw, onzième avec Zacramento, battu deux fois dans cette manche, sur les verticaux 4 et 8. Daniel Deusser, lui, n’a concédé qu’un point, terminant huitième au général. Ne cédant que deux points de temps, Lopez s’est classé septième. Hélas, Bosty, seul Français à être reparti, a un peu perdu Sangria dans la courbe entre l’oxer 7 et le vertical 8 sur bidet. Ayant également lâché un point de temps, la paire a conclu sa finale au treizième rang.
 
Olivier Philippaerts, lui, a terminé la première finale de sa carrière à une très belle cinquième place, n’ayant fauté que sur l’oxer 9a d’entrée du double avec H&M Legend of Love. Même faute pour Ward et Azur, quatrièmes donc. Pieter Devos et Espoir, qu’on pensait insubmersibles, se sont finalement inclinés sur les oxers 6c et 11. Dans la foulée, Devin Ryan a mis la pression sur ses concurrents avec son second clear round. Et Henrik von Eckermann a succombé à cette pression dès le vertical 2 avec Toveks Mary Lou. Déjà troisième l’an dernier, le Suédois a dû se contenter du même rang – il n’a pas fini de regretter sa faute. Dès lors, Beezie Madden s’est retrouvée avec cinq points de marge. Elle en a consommé quatre en butant sur le vertical 6b, mais pas un de plus. Elle a alors pu pleinement savourer un second succès amplement mérité!
 
Le classement général de la finale
Les résultats de l’épreuve
Le parcours de la première manche
Le parcours de la seconde manche