Beezie s’envole, Daniel, Marcus et Steve s’effondrent
Déjà victorieuse de la Chasse hier, Beezie Madden a enfoncé le clou ce soir à l’AccorHotels Arena de Paris, en remportant la deuxième épreuve de la finale de la Coupe du monde Longines, disputée sous la forme d’un Grand Prix. Dernière à s’élancer au barrage en selle sur Breitling LS, l’Américaine a devancé le Néerlandais Harrie Smolders et le Suédois Henrik von Eckermann, associés à Emerald et Toveks Mary Lou. En revanche, d’autres stars ont peiné. Et côté français, on retiendra la cinquième place de Kevin Staut.
Trente-six couples se sont élancés à l’assaut du deuxième parcours de Santiago Varela, qu’il convient de féliciter pour la qualité, le degré de difficulté, la technicité, la malice du tracé du tour initial, puis encore de celui du barrage, qui nécessitait toute l’attention des cavaliers. À ce stade, pour l’Espagnol, c’est un sans-faute, et le sport en sort gagnant. Les concurrents sont repartis dans l’ordre décroissant du classement de la Chasse. En début d’épreuve, après le sans-faute plutôt facile de Silver II de Virton*HDC et Kevin Staut, qui s’est formidablement relevé après sa désillusion d’hier avec Rêveur de Hurtebise*HDC, Julien Épaillard, lui, a concédé deux fautes, sur le vertical 1 et l’oxer 9a placé à l’entrée du triple, avec un Usual Suspect d’Auge encore un peu trop tendre pour un tel rendez-vous. Après le sans-faute, certes moins assuré, de Simon Delestre avec Chesall Zimequest, Roger-Yves Bost a, lui, manqué le barrage, mais seulement pour avoir dépassé le temps très court imparti par Varela. Pour le reste, sa volontaire Sangria du Coty s’est fort bien comportée en piste. Bref, globalement, devant des tribunes un peu plus garnies qu’hier, les Bleus ont présenté un bien meilleur visage.
Guerdat, Ehning et Deusser à la peine
On ne peut pas en dire autant de trois anciens vainqueurs de cette finale, qui ont perdu toute chance de nouveau succès pour cette fois. Déjà pénalisé d’une petite faute hier, Steve Guerdat, lauréat en 2015 et 2016, n’a pas pu franchir le triple avec sa généreuse Bianca. Ayant abordé l’entrée de cette combinaison d’un peu trop près, le Suisse s’est encastré sur le vertical 9b, heureusement sans conséquence pour sa monture. C’est d’autant plus rageant qu’elle sautait formidablement bien avant cet incident. Excellents hier avec leurs deux fils de Cornet Obolensky, Marcus Ehning, triple lauréat, et Daniel Deusser, vainqueur de la finale de Lyon en 2014, ont eux aussi souffert. À vrai dire, le premier nommé a péché pour les mêmes raisons que Steve Guerdat. Si Cornado NRW a pu s’extirper du triple, il en a tout de même renversé les deux premiers éléments, ainsi que le dernier obstacle du parcours. Pour le second nommé, l’hésitation de Cornet d’Amour devant l’entrée du double placé en 5, hésitation suivie d’une faute et d’un vrai stop, est plus compliquée à analyser. Peut-être le gris n’a-t-il pas goûté les barres très bariolées du premier ou les impressionnantes gargouilles du second élément de ce très bel obstacle aux couleurs de Notre-Dame de Paris.Si le barrage a finalement réuni neuf couples, on en a compté six autres avec un point de temps dépassé. Parmi ceux-là, on retiendra le parcours tristement spectaculaire du Colombien Carlos Lopez Lizarazo avec Admara 2, qui n’avait jamais tant jeté les postérieurs en arrière, au point que son cavalier a dû le pousser avant chaque saut. Le sport est ainsi fait… mais au moins la question a-t-elle été posée en conférence de presse. À noter que les commissaires au paddock ont éliminé – puisqu’on ne disqualifie plus automatiquement les cavaliers pour cela – l’Irlandais Denis Lynch, car des traces de sang ont été décelées sur All Star 5.
Un barrage passionnant
Relativement court, le barrage de cette épreuve ne comportait pas d’options flagrantes, mais des virages et des angles complexes qui ont empêché les cavaliers de lancer leur monture ventre à terre. Tant mieux. Parti en ouvreur, Kevin Staut a réitéré son sans-faute, se classant cinquième avec le très bon Silver. Il a devancé la très élégante Jamie Barge, sixième sur le fringant Luebbo. Simon Delestre, lui, était bien parti pour prendre la tête, mais il a renversé le dernier obstacle avec son Chesall. Pas de faute, en revanche, pour Harrie Smolders, auteur de deux tournants magnifiques avec le superbe Emerald, plus fort que jamais. Le Néerlandais s’est classé deuxième. Auteur d’un tour moins harmonieux mais sans faute aussi, le Belge Olivier Philippaerts a terminé quatrième sur H&M Legend of Love.On attendait la revanche de McLain Ward et HH Azur Garden’s Horses, les tenants du titre. Si leur chrono a été à la hauteur de leur réputation, ils ont renversé le vertical 9b placé à l’entrée du triple réduit en double. Ils ont dû se contenter du septième rang. Même faute pour le Suédois Douglas Lindelöw et Zacramento, huitièmes. Rien à signaler pour Hendrik von Eckermann, troisième, sinon que Mary Lou semblait quand même moins en verve qu’au premier tour et surtout qu’hier. Tiendra-t-elle le choc dimanche? Pour Breitling LS, la question de la résistance à l’enchaînement des efforts se pose aussi. Non pas qu’il qu’ait montré le moindre signe de faiblesse ce soir – il était aussi parfait qu’hier – mais le nouveau crack de Beezie Madden dispute ici son premier grand championnat. Voilà, au moins, de quoi nourrir un peu le suspense!
Le classement de l’épreuve
Le parcours de l’épreuve
Le classement général
Les réactions
Beezie Madden
Harrie Smolders
Henrik von Eckermann
Kevin Staut
Santiago Varela