Fiscalité : les courses en grève, le Fonds ÉPERON en suspens?

À l’appel des sociétés-mères des courses, France Galop et la Société d’encouragement à l’élevage du Trotteur Français, les courses prévues ce jeudi 7 novembre ont été annulées ou reportées. Elles ont appelé leurs adhérents à manifester contre le projet de surtaxation des paris hippiques envisagé dans le cadre du projet de loi de Finances de 2025. Cette grève des courses est une première historique, traduisant l’inquiétude de toute une filière, bénéficiant historiquement d’un cadre fiscal très avantageux, mais très pourvoyeuse d’emplois dans le monde rural. Par ailleurs, une partie de l’argent généré par les paris hippiques, récolté par le Pari Mutuel Urbain (PMU), contribue au fonctionnement de la filière de l’élevage de chevaux de sport, en abondant au budget de la Société hippique française (SHF), à hauteur de 3,5 millions d’euros sur les 4,2 millions de dotation distribués annuellement. À travers des subventions, le Fonds ÉPERON contribue également au développement de projets structurants pour l’équitation de sport et/ou de loisir. En 2022, l’enveloppe disponible s’est élevée à 9,6 millions d’euro. Parmi les structures aidées figurent la SHF, mais aussi la Société française des équidés de travail, le Salon du cheval d’Angers, Equita Lyon et Cheval Passion (Avignon), le Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (RESPE), la Fédération nationale des conseils des chevaux et ses conseils régionaux eux-mêmes. Le Fonds ÉPERON a aussi contribué à la création du campus équin de la Normandie Équine Vallée, dans le Calvados, l’aménagement du Pôle international des sports équestres au Haras national du Pin (Orne) ou encore la construction de structures équestres pérennes pour l’hébergement des chevaux au Parc départemental de l’Isle-Briand (Maine-et-Loire).

La fragilisation du Fonds ÉPERON aurait donc un effet non négligeable sur l’équitation et l’élevage de chevaux de sport. Pour l’heure, le Gouvernement, qui devrait faire adopter le budget de 2025 sans vote au Parlement, n’a pas indiqué s’il retiendrait ou non le projet de surtaxation des paris hippiques.