Aart Alberts : Hervé Moigne, Hans von Meijenfeldt et Marcel Alberts lui rendent hommage

À la suite de la publication de l’article annonçant le décès d’Aart Alberts, Hans von Meijenfeldt a souhaité rendre un nouvel hommage à l’éleveur néerlandais qui s’était installé dans l’Orne pour produire des Selle Français sous l’affixe des Fontaines. Ce texte est issu d’un échange avec Hervé Moigne, tandis que François de la Béraudière, compagnon d’amitié, se joint à cet ultime hommage: “Aart Alberts est né à Hilversum, dans la province de Hollande septentrionale, le 7 juillet 1938. Son père était employé vendeur dans une quincaillerie, sa mère était femme au foyer. Issu d’un milieu très modeste, Aart avait exercé le métier de maçon. Les chevaux, il les connaissait en tant qu’animaux de trait, tirant le chariot du livreur de lait à domicile. Deux choses furent décisives pour le reste de sa vie: la première fut son choix de fabriquer des carreaux en gré dont beaucoup de Néerlandais ont agrémenté leurs terrasses de jardin. La deuxième fut sa rencontre avec Joke, cavalière assidue. La petite fortune récoltée avec la vente de ses carreaux permit à Aart de réaliser le rêve de celle qui est devenue son épouse: acheter un élevage de chevaux. Ce fut en Normandie, au Bourg-Saint-Léonard, au lieu-dit Les Fontaines. Intervint alors une troisième décision qui fut la bonne: Aart décide d’acheter de la semence de Jus de Pomme. Cet investissement s’avéra très fructueux. Les succès de Jumpy des Fontaines et autres n’ont fait que confirmer ses choix.”

Hervé Moigne, ami proche, se rappelle sa rencontre avec Aart Alberts, en 1990 à Saint Malo: “Un homme jovial masquant à peine un grand sourire sous une énorme moustache sonna à ma porte. Avec un fort accent et par une formule lapidaire, il me demanda les origines de ma poulinière: Phaleine du Béar. Coup de foudre! Confiance, échanges, amitié réciproque avec Joke. Grande admiration pour ce couple, bienveillant avec moi et mon fils. Respect permanent pour Aart jusqu’à sa décision finale et définitive. Chagrin immense, vide absolu pour une amitié de trente-cinq ans.”

Hans von Meijenfeldt, traducteur, se souvient lui aussi de l’éleveur néerlandais: “Néerlandais de souche, installé en France de 1988 à 2013, j’ai connu Aart en ma qualité de traducteur-interprète, car il avait besoin d’une attestation médicale pour Joke. De fil en aiguille, et surtout grâce au fait que nous vivions qu’à vingt-cinq kilomètres de distance, je suis devenu son ‘homme à tout régler’, comme ses livrets, ses présentations, ses correspondances, ses affaires et ses litiges aux tribunaux. J’ai participé entre autres aux dîners des éleveurs au Haras du Pin, et je suis devenu un peu expert dans un domaine qui m’était auparavant inconnu. Nous sommes devenus des amis très proches, car comme seul le hasard peut en décider: une fois que je suis rentré aux Pays-Bas, Aart a vendu son haras et il est venu s’installer à… vingt-cinq kilomètres de mon domicile néerlandais. Son état de santé s’est dégradé en 2024, et j’ai pu cheminer à ses côtés jusqu’à la fin de sa vie. Ce fut un grand bonhomme et un cher ami, que nous n’oublierons pas.”

Marcel Alberts, son fils, raconte: “Depuis son retour aux Pays-Bas, je me suis de plus en plus occupé d’Aart. Je voyais bien que sa vie n’était plus la même et qu’il se sentait désormais sans utilité, aussi à cause du décès de Joke. Dès qu’il a su qu’il était atteint d’un cancer, il a pris ses dispositions. Quand il est décédé, j’ai trouvé sur sa table à manger quatorze faire-part, non envoyés, tant il était convaincu que sa disparition n’intéresserait personne. Aart a toujours fait ce qu’il voulait faire, sans se soucier de l’avis des autres. Il a suivi son propre chemin, jusqu’au bout…”

Aart Alberts posait ici aux côtés de Joke, son épouse. © Frédéric Monneron




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