Erynn Ballard pourrait ne pas recevoir un prix de la Fédération canadienne
Une vidéo montrant Erynn Ballard en train de cravacher sévèrement un cheval en mars 2024 au World Equestrian Center d’Ocala, en Floride, circule depuis décembre 2024 sur les réseaux sociaux. Canada Hippique, la Fédération équestre canadienne, qui avait désigné en début semaine Erynn Ballard comme son équitante de l’année 2024, a déclaré mercredi avoir “mis en pause le prix” le temps d’enquêter sur la vidéo. “Jusqu’à cette semaine, Erynn Ballard n’avait aucune idée qu’elle avait été nommée ou qu’elle était considérée pour le titre d’athlète de l’année de Canada Hippique, donc tout cela a été une surprise”, a écrit le porte-parole de la cavalière dans un courriel envoyé à nos confrères étatsuniens de The Chronicle of The Horse. “Erynn Ballard considère son travail quotidien et son interaction avec les chevaux comme l’une des plus grandes bénédictions de sa vie. En plus de vingt-cinq ans d’activité professionnelle dans le monde du cheval, elle n’a jamais été réprimandée, avertie, conseillée, sanctionnée par un carton jaune, enquêtée ou disciplinée – de manière formelle ou informelle – par une association sportive, un juge ou un fonctionnaire. La vidéo en question, un extrait édité d’un parcours beaucoup plus long, a fait l’objet d’une enquête et d’un examen par la Fédération étatsunienne, qui a déterminé qu’aucune mesure disciplinaire n’était justifiée.”
La Fédération équestre américaine (USEF) a confirmé que la vidéo, un clip d’environ trente secondes tiré d’un parcours à 1,30m dans laquelle Erynn Ballard a été éliminée alors qu’elle montait le cheval d’un client, avait été signalée et avait fait l’objet d’une enquête. L’USEF n’a pris aucune mesure disciplinaire à l’encontre de la cavalière de l’Ontario, qui a représenté le Canada aux Jeux olympiques de Paris 2024, aux championnats du monde de 2022 à Herning et aux Jeux équestres mondiaux de 2018 à Tryon. Dans la vidéo, Erynn Ballard frappe le cheval cinq fois au total, une fois avant et plusieurs fois après un obstacle, avant de sortir de piste. Le porte-parole de la cavalière a déclaré que l’incident montré dans la vidéo a commencé lorsque la jument n’a pas voulu entrer en piste et s’est déroulé alors qu’elle essayait de continuer son parcours. Le porte-parole a noté qu’aucun des officiels présents sur place, commissaires au paddock et juges, ne lui a dit qu’elle s’était comportée de manière abusive.
Si disant victime de harcèlement en ligne et menacée de violence, la cavalière reconnaît qu’elle aurait pu mieux agir, mais en appelle au respect de sa personne. “Elle a réagi sur le moment à ce qui se passait avec le cheval”, argue son porte-parole. “Comme l’ont reconnu les personnes présentes sur place et dans le cadre du processus d’examen ultérieur, la vidéo ne représentait pas toute la séquence des événements. L’affaire a fait l’objet d’une enquête. Bien que la procédure formelle ait pu être résolue sans mesure disciplinaire, il est évident qu’Erynn Ballard s’est interrogée et reconnaît qu’elle aurait dû adopter une approche différente de la situation. Cependant, il n’est pas justifié de prendre ce moment pour affirmer sans équivoque qu’elle est une maltraitante d’animaux qui mérite d’être éviscérée publiquement. Début 2025, elle a pris conscience qu’elle était l’objet d’un ‘tueur à gages’. […] Erynn Ballard aime les chevaux, continuera à veiller à leur bien-être et à leur sécurité, et continuera à accepter les responsabilités liées à l’équitation et à la gestion des animaux.”
La Fédération canadienne s’est exprimée mercredi sur les réseaux sociaux: “Nous sommes conscients des préoccupations concernant une vidéo impliquant la lauréate de notre prix de l’équitant de l’année. La vidéo est en cours d’examen conformément à nos politiques de sécurité dans le sport, qui sont administrées par notre processus indépendant de traitement des plaintes par des tiers. Nous comprenons qu’il s’agit d’une préoccupation pour notre communauté et nous voulons vous assurer que nous nous engageons à garantir un processus équitable, respectueux et approfondi. À la lumière de ces préoccupations et par respect pour l’intégrité de nos prix et de notre communauté, nous avons décidé de suspendre l’attribution du prix en attendant l’issue de la procédure en cours.” Erynn Ballard avait déjà gagné ce même prix en 2006.
