Thomas Straumann : “Réfléchir à la manière dont nous pouvons améliorer notre sport de l’intérieur”
Lors des finales des Coupes du monde de dressage, voltige, et Longines de saut d’obstacles, début avril à Bâle, l’organisation R-Haltenswert, œuvrant pour le bien-être équin, diffusait en direct les images captées sur les pistes d’échauffement pendant l’événement. Elle avait aussi missionné des experts pour mener un “contrôle de qualité équestre” lors des phases de détente. À l’issue de l’événement, elle a publié un rapport assez préoccupant – sur lequel GRANDPRIX est revenu plus en détails dans le Baromètre du magazine 167, paru en juin – quant aux méthodes employées lors de l’échauffement des chevaux. Dans un entretien accordé début juillet à nos confrères de PferdeWoche, Thomas Straumann, président du Comité d’organisation des finales des Coupes du monde bâloises, s’est exprimé quant à cette initiative et la manière dont elle a été menée :
“Je suis toujours convaincu que l’idée d’origine de R-Haltenswert est très bonne, même s’il est sûr que l’initiative que nous avons mise en place avec cette organisation lors des finales des Coupes du monde a semblé un peu surprenante aux yeux de la Fédération équestre internationale (FEI) (d’ailleurs, juste avant l’ouverture de l’événement, celle-ci avait réaffirmé que ses commissaires et autres officiels étaient les seuls à pouvoir prendre des décisions ayant trait à ces finales, ndlr). Notre objectif n’était pas de montrer à la FEI ce qui ne fonctionnait pas, mais avant tout de proposer une plateforme à l’organisation afin qu’elle puisse se présenter, et d’entamer un dialogue sur les problématiques existantes dans les sports équestres – qui touchent le dressage en premier lieu, mais aussi le saut d’obstacles et toutes les autres disciplines. En tant qu’organisateurs, nous considérons avoir la responsabilité d’entreprendre dans ce domaine. […] Nos discussions avec R-Haltenswert nous avaient convaincues que leur présence nous offrirait une chance de nous montrer proactifs, et de ne pas attendre jusqu’à ce que nous devions réagir, ce qui est toujours un problème. […] Notre ambition est de réfléchir à la manière dont nous pouvons améliorer notre sport de l’intérieur dans le futur, tous ensemble, sans attendre que la pression venue de l‘extérieur soit si importante que cela soit trop tard pour le sauver. […] Je crois que notre initiative a pu lancer des discussions supplémentaires, et j’espère vraiment que le dialogue va se poursuivre entre R-Haltenswert et la FEI – de notre côté, en tant qu’organisateurs, nous ne sommes plus impliqués là-dedans. Pour sûr, la manière dont le rapport final a été publié, sans discussion préalable avec les dirigeants de la FEI, a été un peu maladroite. […] Son contenu est correct, et en cela, nous pouvons le soutenir, mais sa publication a entraîné des dégâts, qu’il s’agit maintenant de réparer.”