Chevaux mutilés : un homme de vingt-trois ans placé en détention provisoire en Normandie
Cinq ans après une vague prétendue de mutilations de chevaux, qui avait profondément ému le monde équestre, la peur a de nouveau gagné nombre de structures accueillant des chevaux depuis quelques mois, surtout en Seine-Maritime. Cette fois, les force de l’ordre pensent avoir mis hors d’état de nuire l’auteur présumé de plusieurs attaques violentes. Mercredi, un homme de vingt-trois ans a été placé en détention provisoire pour “sévices graves et cruauté ayant entraîné la mort” sur un animal et pour la détention d’armes de catégorie D, a annoncé le parquet du Havre lors d’une conférence de presse tenue hier. Il est soupçonné d’être l’auteur d’attaques visant des chevaux et poneys dans les secteurs du Havre et d'Yvetot. Quinze agressions, dont cinq mortelles, ont été répertoriées entre mai et fin juillet, selon le parquet du Havre.
La gendarmerie a mis en place des patrouilles afin de protéger les animaux et de rassurer les dirigeants des structures équestres de la région. L’enquête s’est accélérée grâce à la découverte de sang humain sur les lieux de la dernière agression, à Saint-Martin-du-Manoir, où l’auteur présumé des faits se serait “vraisemblablement blessé”, selon la procureure du Havre, Soizic Guillaume, dont les propos ont notamment été repris par France Télévisions. Des analyses ADN, commanditées en urgence, ont permis de confondre un individu enregistré au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). “Il a reconnu sa présence lors de la dernière attaque à Saint-Martin-du-Manoir, entre le 31 juillet et 1er août, et de celle du 26 au 27 juin à Saint-Vaast-Dieppedalle. Lors de cette dernière, un cheval appartenant à sa petite amie a été tué. Aucun conflit entre les partenaires n'avait alors été signalé”, ajoute la magistrate.
En garde à vue, l’homme n’a livré que des “explications très floues. Il ne peut pas expliquer ses agissements. Il dit avoir obéi à des pulsions”, dit encore Soizic Guillaume. “Pour l’ensemble des faits retenus, un élément important est qu’il y avait à chaque fois un procédé similaire: les équidés étaient victimes de lacérations, parfois jusqu’à huit centimètres. Il faut imaginer ce que ça fait: les photos sont parlantes et difficilement soutenables. Certains équidés avaient les yeux crevés, des fractures ou des écrasements liés à des coups portés. D’autres enquêtes sont en cours pour d’autres faits qui pourraient être reliés.”
Cette affaire devrait être jugée le 26 septembre 2025 à 13h30 au tribunal correctionnel du Havre.