CCI 5*-L Elkton: Pierre Le Goupil entre sélectivité et accessibilité
Vingt-quatre chevaux sont attendus cette semaine au départ du CCI5*-L d’Elkton, dans le Maryland (États-Unis), soit un de plus qu’en 2024. L’an passé, seuls huit couples étaient venus à bout de ce cross particulièrement exigeant et figuraient au classement final.
Succédant au Britannique Ian Stark pour la conception du cross, Pierre Le Goupil a mené sa préparation dans l’optique d’une “transition plus qu’une révolution”.
“Cette année, la météo a permis de conserver un sol plus souple”, constate le chef de piste des Jeux de Paris 2024. “À travers cette édition, j’aimerais faire passer un message aux cavaliers : le parcours est réalisable, d’un point de vue physique comme technique. L’objectif est d’attirer davantage de couples les prochaines années, tout en maintenant les standards d’un cinq étoiles”.
S’il tient à honorer “le travail formidable” de son prédécesseur, Le Goupil reconnaît la nécessité d’ajuster la difficulté pour rester attractif. “Le concours doit continuer d’évoluer, ce serait le cas même si Ian était resté en poste. Les scores étaient un peu élevés l’an dernier, il faut moduler ce niveau d’exigence pour qu’il ne joue pas contre l’événement. Le Kentucky Three-Day Event a lui-même connu des ajustements avant d’atteindre sa maturité. Cela demande du temps”.
Atout majeur pour un concours complet, le terrain vallonné de Fair Hill teste nécessairement la condition physique des chevaux. “Le facteur fitness est inhérent à ce parcours. À nous de l’adoucir sans le dénaturer. C’est toute la difficulté pour les chefs de piste : la frontière entre ‘trop’ et ‘pas assez’ est ténue”.
Cette année, l’épreuve de fond exploitera dès le départ le dénivelé habituellement réservé aux épreuves jeunes chevaux. Un tracé issu d’une volonté sportive, qui s’est révélé avantageux d’un point de vue logistique. “Les organisateurs ont accueilli cette proposition avec enthousiasme”, salue Pierre Le Goupil, évoquant des synergies exaltantes.
En étroite collaboration avec Ian Stark, resté à ses côtés pour les derniers réglages, Pierre Le Goupil apprécie “l’immense honneur” de pouvoir compter sur l’expérience, la connaissance du site et des concurrents nord-américains de son aîné. “Nous verrons dans quelques jours si l’équilibre est trouvé”.