Breido Graf zu Rantzau, ancien président de la Fédération allemande, s’est éteint
Breido Graf zu Rantzau, président de la Fédération équestre allemande pendant seize ans, est décédé le 6 novembre à l’âge de soixante-treize ans des suites d’une maladie. Graf zu Rantzau avait vu le jour le 25 octobre 1949 à Breitenburg, un centre politique et culturel du Schleswig-Holstein depuis le 16e siècle. Diplômé en gestion d’entreprise, il avait été élu vice-président de la Fédération équestre allemande en 2001, puis président quatre ans plus tard. Il avait occupé ce poste majeur jusqu’à son retrait en 2021, date à laquelle il a été nommé président honoraire. Ses années de mandat furent intenses compte tenu des importantes divergences d’opinion entre l’organisation faîtière et ses associations membres, au niveau des Länder. Breido Graf zu Rantzau avait fait preuve d’un grand engagement pour trouver des solutions et il démontra sa capacité à aborder de front les questions controversées.
Son mandat avait coïncidé avec de grands événements sportifs tels que les très réussis Jeux équestres mondiaux de 2006 à Aix-la-Chapelle ou encore les Jeux olympiques et paralympiques de 2008, dont les épreuves équestres s’étaient déroulées à Hong Kong. Les sports équestres y avaient été plongés dans la tourmente à la suite de cas de dopage et de médication injustifiée survenus lors de ces Jeux. Sous la direction du Graf zu Rantzau, une commission d’enquête impartiale avait été mise en place, et toutes les équipes fédérales dissoutes dans l’attente d’un audit des événements, et un ensemble complet de mesures antidopage avait été mis en place au niveau national. Au niveau international, il restera comme un champion infatigable du sport propre, ce qu’il a clamé plusieurs fois lors d’interventions intransigeantes à l’occasion de plusieurs assemblées générales de la Fédération équestre internationale.
En tant que président de la Fédération allemande, il était très conscient des nombreuses questions sociales et politiques auxquelles le sport est confronté. En 2013, il était devenu l’un des pères fondateurs de la Stiftung Deutscher Spitzenpferdesport (Fondation allemande des chevaux de sport de haut niveau), pour laquelle il avait sans relâche collecté des fonds. Il s’était fait le champion du sport pour tous, avait fait campagne contre l’introduction d’un impôt sur les chevaux et encouragé la prévention des violences sexuelles et de la consommation excessive d’alcool.
Avant de s’engager dans l’administration sportive et même pendant ses années de présidence de la Fédération nationale, Breido Graf zu Rantzau fut un cavalier à succès, ayant concouru jusqu’à l’âge de soixante ans. En 1965, il s’était classé troisième du championnat d’Allemagne Juniors de dressage. Après ce succès, il était rapidement passé au saut d’obstacles, remportant une médaille d’argent aux Championnats d’Allemagne Juniors de 1967 et une médaille d’or aux championnats d’Europe Juniors la même année. En 1985, vingt ans après son premier grand succès, il avait terminé cinquième du Derby allemand de saut d’obstacles à Hambourg. L’année suivante, il avait obtenu l’or par équipes aux championnats allemands de saut d’obstacles. Il avait également remporté de nombreux succès en compétitions internationales, représentant notamment l’Allemagne lors de trois Coupes des nations.
Breido Graf zu Rantzau était également un éleveur renommé, ayant produit plus de soixante chevaux de sport enregistrés, dont certains ont connu un succès international. De 1986 à 2007, il avait présidé l’Association des éleveurs du Holstein et de 1999 à 2005 et officié en tant que vice-président de la Fédération mondiale de l’élevage de chevaux de sport (WBFSH).
“Breido était une forte personnalité, très honnête et toujours directe”, déclare Ingmar de Vos, président de la FEI. “C’était un vrai cavalier animé d’une grande passion pour les sports équestres et l’élevage. Il a fait de la Fédération équestre allemande l’organisation moderne et dynamique qu’elle est aujourd’hui. Je suis particulièrement reconnaissant à Breido pour tout son soutien. Sans lui, je ne serais pas où j’en suis aujourd’hui. Nos pensées vont à sa famille et à ses amis et nous nous souviendrons de lui comme d’un grand homme.”