André Mottais, professeur et cavalier, s’est éteint
André Mottais s’est éteint la semaine passée à l’âge de soixante-neuf ans. Mayennais d’origine, il a été inhumé mardi 21 février dans sa région d’adoption, entouré d’une foule nombreuse et recueillie. Père de trois enfants, il s’était vite établi dans le Saumurois où il avait été enseignant-écuyer du Cadre noir pendant quarante ans au sein des sections Jeunes Chevaux, courses et concours complet, tout en présentant également les Sauteurs pendant dix ans, avec un sens de l’équitation particulier puisque “tout lui paraissait simple alors qu’il pratiquait une équitation d’un niveau technique complexe”, salue Jean-Frank Girard, ancien écuyer du Cadre noir.
André Mottais était affectueusement surnommé “Dédé” ou “Momotte”, comme le rappelle Arnaud Boiteau. “On donne ces surnoms aux gens qu’on aime, à ceux avec qui la relation est toujours sincère et qui ont le rare privilège de faire l’unanimité aux yeux de leur entourage.” L’homme se consacrait pleinement à sa vocation d’enseignant. Nombre d’élèves passés en formation initiale ont pu suivre les conseils de celui qui était “conscient de n’être que le maillon d’une chaîne au profit des générations futures. Il s’investissait pleinement dans la formation de ses élèves avec une ardeur qui pouvait faire des miracles pour beaucoup, mais qui ne laissait pas place au dilettantisme”, dit encore Arnaud Boiteau. Sa collègue, Nadèje Bourdon évoque, “son énergie, son implication et son authenticité, qui ont fait de lui un écuyer et un homme exemplaire”.
André Mottais avait aussi accompli une brillante carrière de compétiteur en concours complet. À son actif, il faut retenir les performances avec Nommer Charrière et Inonyse Diable, Fellah III dans la Coupe des Alpes, mais aussi avec Kaiser d’Allez*ENE-HN, partenaire, entre autres, d’une belle et significative cinquième place au Mondial des six ans en 2004 au Lion-d’Angers. André Mottais avait aussi initié la formation d’Orage de Longuenée*ENE-HN, monture dont Héloïse Le Guern a profité de l’expérience pour briller en Pro 1 et surtout aux championnats d’Europe Jeunes.
Aujourd’hui, beaucoup de cavaliers se sentent orphelins de son enseignement et de sa présence, car il avait poursuivi sa vocation en proposant aussi de nombreux stages dans différentes régions, où il pratiquait une “pédagogie à la fois pragmatique et inoxydable dans la durée”, selon Jean-Frank Girard. Son ancien collègue, Alain Francqueville, rappelle que “sa personnalité était marquée par une grande discrétion, beaucoup de compétence et une pédagogie caractérisée par des expressions propres qui marquaient ses élèves comme ‘La Tête à niveau… et du gaz’ (titre d’un de ses livres paru en 2009, ndlr). Il restera, tant pour les écuyers que ses élèves, un excellent professeur”, et un pilier de l’équitation saumuroise.
GRANDPRIX exprime ses plus sincères condoléances à sa famille et à tous ceux qui ont connu et apprécié ce grand homme de cheval.