ChM Bouthieb : un cheval euthanasié après des complications métaboliques
Un deuxième cheval ayant participé aux Mondiaux d’endurance de Bouthieb, la semaine passée aux Émirats arabes unis, est mort. Le groupe Clean Endurance l’a annoncé sur les réseaux sociaux après avoir mené de premières investigations et obtenu confirmation de cette infiormation auprès de la Fédération équestre internationale (FEI). Il s’agit de Sahwat al Wahhab AH, une jument de dix ans ayant fini l’épreuve de 160km à la trente-deuxième place avec le Jordanien Ali Subhi Abed Aburabi’E à moins de 15 km/h de moyenne. “Nous sommes profondément attristés de la mort d’un deuxième cheval après les championnats du monde d’endurance de Bouthieb. La FEI répondra prochainement à notre question, à savoir si ce décès sera enregistré comme une blessure catastrophique dans les résultats officiels de la compétition, ce qui donnerait lieu à des points de pénalité infligés au cavalier et à l’entraîneur.” “La jument faisait partie de la famille et nous la traitions comme une reine. Nous avons pris la course très facilement... mais que faire?”, déplore le cavalier en commentaire de la publication de Clean Endurance.
Quant à la FEI, elle s’exprime en ces termes: “C’est avec une grande tristesse que nous annonçons que le cheval Sahwat al Wahhab AH, monté par le Jordanien Ali Subhi Abed Aburabi’E a été euthanasié le 28 février vers 19h heure locale des Émirats arabes unis. Sahwat al Wahhab AH avait terminé avec succès le parcours de 160km le 25 février et passé l’inspection vétérinaire finale. Tous les détails des inspections vétérinaires – il y avait huit inspections obligatoires tout au long de la journée (une pour chaque boucle et deux réinspections obligatoires supplémentaires pour tous les chevaux avant de commencer les cinq et sixième boucles) – sont disponibles avec les résultats dans l’onglet dédié à la fiche vétérinaire. Après l’épreuve, la jument a été présentée à l’équipe vétérinaire traitante de la FEI pour recevoir des perfusions optionnelles d’après-course, comme le permet le règlement. L’équipe vétérinaire traitante de la FEI a effectué des tests sanguins de routine qui ont suscité quelques inquiétudes initiales. Comme l’état clinique de la jument s’est détérioré, il a été décidé de l’envoyer au Dubai Equine Hospital (DEH) plus tard dans la soirée du 25 février pour des traitements supplémentaires. Des progrès initiaux ont été réalisés au DEH, mais malgré une prise en charge intensive pendant plusieurs jours, l’état de la jument s’est malheureusement détérioré et il a été convenu, à la lumière du pronostic sans espoir et pour éviter toute souffrance supplémentaire, que la jument soit euthanasiée sans cruauté. Conformément au règlement vétérinaire de la FEI, une autopsie complète est en cours et d’autres échantillons seront prélevés sur le cheval.”
La communauté de l’endurance, française notamment, prend très au sérieux et à cœur ces mauvaises nouvelles, qui entachent forcément la réussite d’un événement semblant pourtant avoir été correctement organisé. “Tout a été fait pour garantir le bien-être des chevaux avant, pendant et après l’épreuve”, assure un cavalier préférant conserver l’anonymat. “Il est dur et injuste de voir ainsi notre discipline pointée du doigt dans son ensemble. Avant de tirer des conclusions hâtives, il faut attendre de connaître les résultats des autopsies des deux chevaux morts. Certains chevaux peuvent mourir du fait de malformations ou anomalies indétectables par les vétérinaires ou de causes totalement imprévisibles, dont les accidents cardiaques. De très nombreux équidés impliqués dans ces Mondiaux ont dû voyager en camion, en avion, puis à nouveau en camion, ce qui implique une logistique précise et un grand professionnalisme de la part des soigneurs. Malheureusement, toutes les fédérations ne disposent pas des compétences nécessaires.”
Il semble aussi – hélas – que les nouveaux règlements encadrant la pratique de l’endurance, n’aient pas vraiment réglé les problèmes qu’ils devaient solutionner, à commencer par la possibilité ouverte à des cavaliers pas suffisamment aguerris techniquement de pouvoir prendre part à une telle compétition. Une fois encore, la Fédération équestre internationale (FEI) devra donc se remettre au travail, en s’entourant de personnes chevronnées, pour essayer d’améliorer les choses. Enfin, il faut bien admettre que le risque zéro n’existe pas avec des êtres vivants, humains ou équins, même parfaitement entraînés pour performer le jour J. Pour des raisons directement ou non liées à sa pratique, le sport, quel qu’il soit, impliquera toujours des risques vitaux pour n’importe quel athlète concerné.