Cheeky Wee Red, des hippodromes au Grand Prix
Il est des reconverstions de chevaux de course qui suscitent le respect, voire l’admiration. C’est le cas de Cheeky Wee Red, Pur-sang de quinze ans née et formée pour les courses de galop, qui évolue aujourd’hui au niveau Grand Prix en dressage. Cette histoire est aussi celle d’Alice Pullem, cavalière britannique qui a acheté cette jument pour seulement 600 livres Sterling, soit moins de 700 euros, pour en faire une partenaire de dressage. Toisant seulement 1,52m, Cheeky Wee Red a débuté au niveau Grand Prix le 25 mars non loin d’Aberdeen, au nord-est de l’Écosse, obtenant une modeste moyenne de 62,83% dans une épreuve où sa cavalière était la seule en lice.
Avant de découvrir les rectangles de dressage, Cheeky Wee Red a arpenté les hippodromes durant quatre saisons entre août 2010 et juin 2014. Après l’avoir rachetée, Alice Pullem s’est rapidement rendu compte des aptitudes de la petite alezane sur le plat. Alors qu’elle envisageait de la revendre, la cavalière britannique, qui comptait déjà sur High Fashion MFS (KWPN, Don Aqui x De Niro) et Jolijn T (KWPN, Everdale x Sorento), décide de conserver Cheeky Wee Red. Mieux encore, c’est avec celle qu’elle surnomme “Rosie” qu’elle s’est initiée au Grand Prix. “Si quelqu’un m’avait dit cela à nos débuts, je lui aurais ri au nez”, plaisante Alice Pullman dans un article publié par nos excellents confrères britanniques de Horse & Hound. “Au piaffer et au passage, je me suis revue admirant Valegro aux Jeux olympiques (médaillé d’or à Londres en 2012 et Rio de Janeiro en 2016, ndlr). C’était très émotionnel et juste incroyable Rosie n’est pas un cheval évident à travailler et cela n’a pas toujours été facile pour moi, mais elle pense pouvoir tout faire et m’a énormément appris sur l’entraînement des chevaux. Je n’ai jamais vécu de mauvaise séance avec elle.”
Élève d’Eilidh Grant et Pammy Hutton, Alice Pullem confie à H&H la plus grosse difficulté qu’elle a rencontrée avec Rosie: l’apprentissage de la pirouette. En effet, galoper sur place allait à l’encontre de tout ce que la jument avait appris dans sa formation aux courses. “Pammy a eu l’idée de s’entraîner comme en reining: galoper sur la ligne centrale, tourner et ressortir”, explique la cavalière, évoquant le plan mis en place par sa coach pour enseigner la figure à sa jument. “Ensuite, il s’est agi de ralentir et de finir plus proprement jusqu’à obtenir le résultat voulu.” Alice Pullem, n’hésite pas non plus à créditer son autre coach: “Eilidh ne nous entraîne pas pour que nous obtenions des 6 ou des 7, mais des 9 et 10”, souligne Alice. “Pammy et elle nous ont vraiment aidées.”
Pour Alice Pullem et Cheeky Wee Red, les Jeux olympiques de Paris sont encore loin, mais l’essentiel est ailleurs: ce couple offre un nouvel exemple de la polyvalence des Pur-sang, qui ont bien des choses à apprendre aux cavaliers de sport.
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