Harrie Smolders : “Je n’ai pas à avoir honte d’être deuxième”
Voici la réaction du Néerlandais Harrie Smolders, à nouveau deuxième de la finale de la Coupe du monde Longines d’Omaha avec le métronome Monaco :
“Je monte Monaco depuis qu’il a sept ans et il en a désormais quatorze. C’est un cheval vraiment extraordinaire. Si l’on se penche sur ses statistiques, la constance dont il fait preuve est étonnante ces dernières années. Il donne l’impression de s’améliorer sans cesse, même à cet âge. Je pense qu’aujourd’hui, il a probablement fait le meilleur parcours de sa vie ; il était encore mieux que l’année dernière à Leipzig, et termine encore une fois sur le podium, donc je suis ravi. Je remercie les écuries Evergate, ses propriétaires, de me confier ce cheval.
Comme l’a dit Henrik, je pense qu’il était le favori. King Edward est un cheval qui domine notre sport, mais pour gagner, il faut aussi gérer une pression différente. J’aurais aimé participer à un barrage parce que Monaco – comme nous l’avons vu ce matin lors de la visite vétérinaire – se sentait encore très bien. Compte-tenu de son niveau d’énergie et sa concentration, c’était probablement le jour où je pouvais rivaliser avec King Edward, mais je n’ai pas à avoir honte d’être deuxième et d’avoir un tel champion devant nous.
Monaco est un cheval qui retrouve très vite sa forme physique. Il a beaucoup d’énergie et de sang, mais il récupère aussi très vite. Comme Henrik, nous n’avons pas pris part au barrage (dans la nuit de jeudi à vendredi, le deuxième acte était une épreuve à barrage, ndlr). Malheureusement, j’ai également fait une faute le jeudi, mais comme nous les avons économisés, c’est probablement la raison pour laquelle nos chevaux ont été extraordinaires aujourd’hui.
J’étais septième [avant l’ultime acte], mais j’avais cinq points de pénalité. J’ai donc fait confiance au chef de piste aujourd’hui, qui m’a dit qu’il allait construire quelque chose de technique et de difficile. Nous avons dit au chef d’équipe Jos Lansink que celui qui signerait un double sans-faute serait probablement le vainqueur. Finalement, il n’y a eu qu’un seul double sans-faute (l’Irlandais Denis Lynch sur Brooklyn Heights, finalement septième, ndlr). J’aurais aimé être celui-là. Passer de la septième à la deuxième place est un grand accomplissement pour moi. […] Pour faire la différence, il faut connaître une journée extraordinaire.
Nous avons fait tellement de belles choses. Bien sûr, plus vous faites de grandes choses, plus vous avez d’attentes. Nous savons tous à quel point les choses sont éphémères, même avec un grand cheval comme celui-ci. […] Je pense que je suis au sommet de ma carrière. J’ai l’impression qu’il n’y a qu’une seule direction possible, et c’est la descente ! J’essaie vraiment de m’accrocher au moment présent. Chaque jour, je suis reconnaissante de ce que j’ai, et j’essaie vraiment de m’en souvenir. Dans notre sport, nous avons des chevaux différents et c’est beaucoup de travail tous les jours. Il faut aller de l’avant sans cesse. Parfois, il est bon de s’asseoir et de se dire qu’on a une vie fantastique et d’être reconnaissant pour ce qu’on a, parce que ce ne sera pas toujours le cas. J’essaie simplement de profiter du moment présent.
Après Genève (en décembre, ndlr), je voulais que Monaco fasse une petite pause. Il a eu une saison fantastique l’année dernière. J’aime que mes chevaux aient deux mois de repos pendant lesquels ils ne sautent pas. Je pense que c’est en train de porter ses fruits. Le cheval est frais. J’ai vraiment savouré toute la semaine. Je voulais qu’il soit en pleine forme et il l’a été à nouveau. Ce cheval est facile à gérer et à entraîner, c’est le rêve de chacun. Il est facile de prévoir comment il sera le lendemain. […] Bien sûr, je veux gagner, mais ce qu’il m’a donné en retour, je l’ai apprécié toute la semaine”.
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