Steve Guerdat : “Je savais que Dynamix n’allait pas me laisser tomber”
Voici la réaction du Suisse Steve Guerdat, champion d’Europe en individuel à Milan avec Dynamix de Bélhème:
“Pour aborder ce dernier parcours, je n’ai rien fait de différent. Je savais que je devais faire mon job et enchaîner les sans-faute, comme chaque week-end et chaque championnat. Ma jument était en grande forme cette semaine pour son premier championnat, mais je l’ai sentie un peu plus fatiguée en première manche aujourd’hui. Du coup, j’ai essayé de soigner chaque saut et je suis resté très concentré. Je savais qu’elle n’allait pas me laisser tomber, donc j’ai essayé de tout faire pour qu’elle puisse s’exprimer le mieux possible. Je suis très heureux du résultat et extrêmement fier de pouvoir monter une telle jument!
C’est vrai que j’ai la chance d’avoir croisé des chevaux incroyables depuis le début de ma carrière (comme Jalisca Solier, Nino des Buissonnets et Albfürhen’s Bianca, entre autres, ndlr), donc dire que Dynamix est la meilleure jument que j’aie jamais monté représente beaucoup. Malgré cela, je ne voulais pas lui mettre trop de pression, donc j’évitais de le dire trop souvent autour de moi et j’ai pris beaucoup mon temps pour l’amener à ce niveau. Nous avons sauté nos premiers CSI 5* il y a environ un an. Mais oui, dès que je l’ai achetée, à cinq ans, j’ai su et dit à mes proches qu’elle réunissait en un seul morceau toutes les qualités de tous mes anciens chevaux de Grands Prix. D’ailleurs, jusqu’ici, il n’y avait pas de grand poster d’elle chez moi. Cela a même fait l’objet de discussions avec mon épouse (Fanny Skalli Guerdat, également cavalière, ndlr) qui ne comprenait pas. J’attendais ce moment pour le faire. Là, c’est la première chose que je vais faire en rentrant chez moi (rires)!
Désormais, Dynamix va profiter de quelques semaines de repos au pré, et nous disputerons peut-être un petit concours pour préparer le CSI 5*-W de Lyon et le CHI de Genève. Je pense que j’ai effectivement le cheval que tout le monde recherche pour les Jeux olympiques de Paris 2024, qui est un objectif pour lequel je tâcherai d’emmener ma jument au meilleur de sa forme.
En général, le commerce de chevaux fait partie de notre travail, mais j’ai la chance d’avoir une propriétaire incroyable (Sabina Cartossi, ndlr). Elle est à mes côtés depuis plusieurs années maintenant, puisque l’histoire avait commencé avec Corbinian, qui a gagné la finale de la Coupe du monde de Göteborg (en 2016, ndlr), puis s’était poursuivie avec Vénard de Cerisy, qui a remporté de nombreux Grands Prix 5* (quatre, dont celui du CSIO 5* de Calgary, ndlr). Dynamix est chez nous depuis qu’elle a cinq ans, et je me souviens que pendant plusieurs années je me réveillais la nuit en sursaut parce que je croyais qu’elle était vendue (rires). Un jour, Sabina m’a rassuré et m’a dit qu’elle resterait avec nous. Je suis tellement chanceux de pouvoir travailler avec des gens qui rendent nos rêves réalité.
Je ne sais pas si le fait que je monte Dynamix depuis longtemps a eu une incidence sur notre résultat. Je pense que chaque cheval a sa propre histoire. Au cours de ma carrière, j’ai monté des chevaux qui n’auraient peut-être pas évolué si bien si je les avais eus depuis le début. Certains sont juste arrivés au bon moment chez moi! Je n’étais pas content de la façon dont j’ai monté le premier jour, mais la suite de la semaine s’est très bien passée. D’habitude, la monter c’est uniquement du pur bonheur et je peux profiter – ce que je n’avais jamais ressenti avant -, mais aujourd’hui, j’étais trop concentré pour cela. Je suis très content de la manière dont je l’ai gérée cette semaine.
C’est une question très intéressante (dit-il en répondant à une question posée par une journaliste de Studforlife.com sur l'importance des éleveurs). Je me suis déjà demandé plusieurs fois comment récompenser davantage les éleveurs. J’ai un immense respect pour eux et ils sont le point de départ de tout dans notre sport, alors qu’ils ne gagnent pas énormément d’argent. Je ne suis pas quelqu’un de très sociable de nature, mais nous avons beaucoup de contacts avec les éleveurs de Dynamix (Frédéric et Laure Aimez, ndlr) et mon épouse leur envoie régulièrement des vidéos et des photos de la jument. Nous les avons même rencontrés en chair et en os au CSI 5* de Dinard cet été, où ils ont pu revoir Dynamix. J’ai pensé plusieurs fois à ce que nous pourrions faire de plus pour aider les éleveurs, et j’espère qu’un jour nous trouverons une solution. En tout cas, je tiens à les remercier vivement aujourd’hui après cette belle victoire!”