Ch-M A-2 Le Pin : Martin Hölle enfonce le clou, la France ne lâche rien

Le triple champion du monde en titre, Martin Hölle, se dirige tranquillement vers un quatrième sacre historique au haras national du Pin, en Normandie. Au terme de l’épreuve de marathon hier, le Hongrois dispose d’une confortable avance sur un membre de l’équipe de France, mais pas celui que l’on attendait. En effet, François Dutilloy (156,24) remplace Franck Grimonprez à la deuxième place au provisoire après le marathon. Ce dernier a commis deux erreurs de franchissement, le reléguant à la soixante neuvième position. Une journée difficile pour le numéro un français qui ne pourra pas défendre sa médaille d’argent acquise il y a deux ans à Kronenberg, aux Pays-Bas. La troisième place provisoire revient à l’Australien Tor van den Berge (157,17).

Malgré tout, la France reste deuxième (311,98) par équipes derrière la Hongrie (287,31), l’Allemagne pointant toujours au troisième rang (312,29), devant la Suisse (313,66). Si la première nation dispose d’une avance très confortable, les trois suivantes se tiennent en moins de deux points, soit la pénalité encourue pour toute balle tombée lors de l’épreuve de maniabilité d’aujourd’hui.  Autant dire que le suspense s’annonce intense jusqu’au dernier passage et que Français, Allemands et Suisses subiront une pression immense. Les Néerlandais, cinquièmes pour le moment, ont encore une carte à jouer par équipe à seulement six points de la France.

François Dutilloy, deuxième au provisoire, a donné sa réaction après son épreuve de marathon : “C’était costaud, c’est un championnat du monde donc c’est normal. Nous savions que ce terrain, que nous avons testé au mois de juillet, serait très physique. D’autant qu’avec huit obstacles contre sept il y a deux mois, et deux gués qui se suivent, nous savions que ce serait technique. Comme toutes les grosses épreuves, c’est un tour qu’il faut aborder sereinement avec l’objectif d’aller jusqu’au bout, avec des chevaux frais jusqu’à l’arrivée, des trajectoires fluides, sans les bousculer, sans faire de tombant, sans se tromper sur le parcours. Déjà, quand on réussit ça, on se place très correctement. Il y a des petits jeunes qui prennent énormément de risques, qui vont faire un temps scratch à un obstacle mais qui ne tiennent pas jusqu’au dernier à ce rythme.”

“C’est le sport, ça arrive”, a réagi le meneur au sujet de son coéquipier Franck Grimonprez. “C’est très compliqué de retenir le tracé de huit obstacles avec toutes les combinaisons et les options que nous reconnaissons plusieurs jours de suite, parfois on fait des choix de dernière minute. Il a commis des erreurs de parcours, malheureusement ça arrive à tout le monde. C’est juste arrivé le mauvais jour. Ce soir, nous aurions dû être deuxième et troisième, ce qui aurait été magnifique. Ce sera pour une autre année.”

Mais François Dutilloy reste prudent avant la maniabilité : “Pas encore, pour l’être, il reste l’épreuve de demain qui est loin d’être jouée. C’est le jeu. Nous n’avons pas d’avance, ce sera sans faute dans le temps ou rien demain. À partir du moment où il a passé une porte à l’envers, pour lui, c’était terminé mais il a continué pour finir son marathon et jouer pour l’équipe. Tout le monde est à fond. Au classement par équipe, nous ne pouvons pas commettre d’erreur, les écarts sont très réduits. Il nous faut deux sans faute dans le temps demain pour espérer rester deuxièmes. Me concernant, j’utilise les deux mêmes chevaux sur les trois tests. Ils bénéficient de tous les soins, douchés, examinés, marchés longtemps et plusieurs fois ce soir pour récupérer. Ils étaient beaucoup plus en forme à l’arrivée du marathon que je n’aurais pu l’imaginer. Ils étaient 80-85 pulsations minute, ce qui signifie qu’ils étaient en condition et qu’ils n’ont pas trop souffert. Ils vont être bichonnés. On dispose d’un staff extraordinaire, le vétérinaire, un maréchal-ferrant, David, Virginie, Benjamin qui sont là pour tous les chevaux.”