Paris 2024 : un savoir-faire solognot sur le parcours de cross

Même si le site de Versailles a été préféré au Parc équestre fédéral pour accueillir les épreuves équestres des Jeux olympique de Paris 2024, Lamotte-Beuvron est représenté dans cet événement. En effet, le Lamottois Jack Martin, plus connu en Sologne sous le surnom “Kiki la brémaille”, nom solognot donné aux brandes de bruyères servant à fabriquer des clôtures dans les domaines de chasse ou à fabriquer les haies des obstacles de cross ou de steeple, a participé à la fabrication des obstacles du cross. Il a fourni les pousses de bouleau ornant les haies. Celles-ci doivent mesurer 1,70m et conserver leurs feuilles, ce qui oblige à ne pas les récolter trop tôt avant les épreuves. Jack Martin les a donc récoltées dans son domaine forestier la semaine passée afin qu’elles soient au point. “Cela m’a permis de dégager ma sapinière”, souligne-t-il.

Il n’en est pas à ses premières haies de cross, ayant tenu une entreprise spécialisée dans le traitement des brémailles et pousses de bouleau, aussi bien pour les balais des employés communaux, avant l’arrivée des balais en plastique, pour nettoyer les caniveaux, que pour les obstacles des grands hippodromes parisiens, du cross des Jeux équestres mondiaux de Normandie 2014 et des championnats de France depuis leur installation à Lamotte-Beuvron, il y a tout juste trente ans. Aujourd’hui retraité et exploitant un domaine forestier pour le plaisir, Jack Martin conserve un savoir-faire aujourd’hui en voie de disparition: la récolte et le traitement des pousses de bouleau. “Christian Achard, responsable de la conception des obstacles de cross, m’a demandé de fournir trois cents bottes de pousses de bouleau car je suis le seul en France à savoir le faire”, explique l’ancien artisan, qui a débuté tout jeune comme apprenti balaitier en plein coeur de la Sologne.