Voici la réaction du dresseur britannique Carl Hester, jugé à 77.345% dans le Grand Prix des Jeux olympiques de Paris avec Fame:

“Je suis très heureux de ce résultat! N'oublions pas qu'il s'agit d'une qualification pour l'épreuve individuelle, donc j'espère pouvoir me qualifier facilement pour la Reprise Libre en Musique de dimanche avec un tel score. Mon cheval, Fame, s'est très bien comporté. Il fait très chaud, alors il faut être très professionnel et modérer la détente. En temps normal, celle-ci dure peut-être quarante-cinq minutes, alors avec cette météo c'est plutôt trente ou trente-cinq minutes. Heureusement, il y a beaucoup de pauses pour que les chevaux puissent se détendre. Nous avons un manège couvert pour que le soleil ne leur tape pas trop fort dessus. D'ailleurs, il y a pas mal de cavaliers assez inexpérimentés ici, et cela peut être difficile de ne pas pouvoir répéter tout le programme avant d'entrer en piste.

Je n'ai pas concouru depuis quelques mois (le dernier concours du couple remonte à début juin au CDI 3* de Wellingtn, ndlr), donc il y a encore quelques réglages à faire. N'oublions pas que samedi, c'est l'épreuve par équipes; normalement, Fame est même meilleur dans le Grand Prix Spécial que dans cette épreuve d'échauffement! Je n'ai jamais été une personne très compétitive, à me dire que je devais gagner des médailles individuelles; je veux obtenir de bons résultats avec mon équipe, parce qu'elle est une source d'inspiration pour les gens, notamment ceux qui veulent en faire partie. 

Mon plus grand espoir était de me qualifier pour la Libre afin de présenter ma nouvelle musique dimanche, donc je suis content de ma reprise d'aujourd'hui! Quand on choisit une musique, il faut essayer de se faire plaisir, de faire plaisir aux juges et d'enthousiasmer le public, et je pense que j'ai ce genre de musique! Bien sûr, cela convient à quelqu'un de mon âge - j'ai cinquante-sept ans maintenant (rires).

Monter sur cette piste est assez incroyable, il y a une atmosphère particulière quand on rentre. Hier, les finales du concours complet d'équitation étaient si populaires que les tribunes affichaient complet! Et, aujourd'hui, quand on voit que le dressage est aussi populaire, on se dit que l'équitation peut survivre parce qu'il y a énormément de gens qui l'apprécient. J'aime ce sport depuis toujours. Cela fait trente-deux ans que je participe à des compétitions internationales. Je voulais vraiment participer à ces Jeux de Paris parce que j'ai un cheval que j'adore, Fame; c'est probablement l'un des chevaux que j'ai eu le plus de plaisir à monter dans ma carrière.

(Le Britannique a ensuite évidemment répondu à des questions de journalistes au sujet de sa coéquipière et ancienne élève Charlotte Dujardin, suspendue par la Fédération équestre internationale à la suite de la divulgation d'une vidéo mettant en cause ses méthodes d'entraînement). Cette vidéo a été un choc énorme pour moi. Je ne savais même pas qu'elle existait - elle ne provient pas de ma propriété. Charlotte a publié un communiqué, elle s'est excusée et a donné son avis sur la question. Il s'agit maintenant d'une enquête en cours avec la FEI et je ne vais pas aller plus loin. En revanche, c'est clair que la situation est difficile. Je connais Charlotte depuis dix-sept ans. Elle est devenue mère et a un petit enfant. Elle a payé très cher cette histoire, d'une manière incroyable. Elle devra accepter ce que la FEI lui dit et elle le fera. J'espère juste qu'elle est assez forte pour pouvoir s'en remettre. Elle accepte évidemment ce qu'elle a fait, ce qu'elle devait faire, et je suis heureux qu'elle l'ait fait, pour elle. Cela étant dit, les gens font des erreurs. Que devons-nous faire? Ne jamais pardonner aux gens toutes les choses qui se sont produites? Pour l'heure, la route va être longue pour elle, et c'est une leçon pour tout le monde dans le monde du cheval. Nous devons faire passer les chevaux en premiers et le montrer. Cette vidéo est assez évidente et personne ne soutiendra ce qu'on y voit, c'est impossible, mais sur cette vidéo, je ne vois pas la Charlotte que je connais depuis dix-sept ans. Ce n'est pas elle.”