Becky Moody : “Nous étions un peu nerveux”

Voici la réaction de la dresseuse britannique Becky Moody après sa superbe prestation jugée à 74.938% dans le Grand Prix des Jeux olympiques de Paris avec Jagerbomb:

“Quel stade, quel public, quelle expérience incroyable... et quel cheval! Jagerbomb est un cheval très spécial pour moi car je l'ai fait naître. Nous avons tout vécu ensemble. Nous étions tous les deux un peu nerveux et nous appréhendions cette première épreuve, mais nous nous sommes aidés et je suis très fière de lui! 

Il me fait sourire parce qu'il adore être au centre de l'attention (rires). C'est l'un des chevaux les plus gentils de l'écurie; il fait toujours attention aux autres. Ce cheval est un véritable coup de chance en vérité. Il est issu d'une ancienne jument à moi qui s'était malheureusement blessée. Nous lui avons fait faire trois poulains, dont lui, le dernier. À quatre ou cinq ans, j'ai voulu le vendre. C'était un cheval incroyablement gentil, avec un tempérament en or, mais je pensais qu'il manquait d'élasticité et de vivacité. Je pensais vraiment qu'il n'aurait pas les qualités requises pour être un bon cheval de sport... Heureusement, je n'ai pas réussi à le vendre (rires). Je crois que c'est à sept ans, quand il a gagné le championnat national des jeunes chevaux, que j'ai réalisé qu'il avait finalement peut-être quelque chose. À la remise des prix, il avait sorti un de ces piaffers... Quant à son nom, je l'ai choisi parce qu'à l'époque où il est, il y a dix ans, je buvais des jagerbomb (rires). Et aussi parce que le surnom de mon grand-père était bombe, donc c'était une sorte d'hommage en son honneur!

De mon côté, je suis née en Écosse et nous avons déménagé dans le Yorkshire (en Angleterre, ndlr) quand j'avais six ans, et je n'ai jamais plus bougé depuis! Mon père et ma mère aimaient bien les chevaux, donc nous avions une petite écurie à la maison, allions au poney-club très souvent. Je me suis vraiment intéressée au dressage quand j'avais treize ou quatorze ans - je n'étais pas assez courageuse pour sauter de gros obstacles (rires).

Nous recevons beaucoup de soutien autour de nous, dans l'équipe, donc nous ne pourrions pas nous sentir appartenir davantage à cette aventure... Vous savez, la première émotion que j'ai ressentie en découvrant l'histoire de cette vidéo (la semaine dernière, des images mettant en cause les techniques d'entraînement de sa compatriote Charlotte Dujardin ont été diffusées sur internet, conduisant cette dernière à déclarer forfait pour les Jeux olympiques et être suspendue par la FEI, à la suite de quoi Moody Becky fut sélectionnée, ndlr), c'est la tristesse. J'étais triste parce que ces images ne reflètent pas ce qu'est notre sport et, je dois le dire, ne reflètent pas ce que je connais de Charlotte. J'ai évidemment assisté à de nombreux stages et choses en tous genres avec elle, et cette vidéo ne la représente pas. Je pense qu'elle a tout dit dans son communiqué. Je pense que tout le monde doit se souvenir qu'il y a un humain concerné (dit-elle, les larmes aux yeux, ndlr).”




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