Katrine Kristensen : “Je montais pour Tobias et Jolene”

Ce mardi 3 septembre, Katrine Kristensen a décroché l’argent individuel dans le Para Grand Prix A Grade II avec Goerklintgaards Quater aux Jeux paralympiques de Paris. Voici la réaction de la Danoise:

“Pour moi, c’est tellement énorme d’être médaillée paralympique que je n’arrive pas à décrire ce que cela représente! J’ai d’ailleurs beaucoup pleuré. Mon cheval est globalement vraiment tendu, et je dois l’amener à rester calme en piste. Lors de la familiarisation, je l’ai donc principalement fait marcher au pas, rênes longues. Cela fait deux ans et demi que je travaille avec lui, ce qui n’est pas si long. Il est assez petit, ce qui me permet de le gérer plus facilement avec mes deux sticks, et puis il a une tête très mignonne (rires). Maintenant que je suis maman (d’une petite fille d’un an et demi, ndlr), j’ai l’impression que je suis plus calme qu’avant quand j’ai beaucoup de pression. Aujourd’hui, par exemple, j’étais assez nerveuse, mais j’ai ensuite reçu des vidéos de ma fille, et je me suis dit ‘regarde Katrine, elle n’en a rien à faire de la manière dont tu vas monter’. De fait, je pense que devenir maman m’a beaucoup aidée en tant qu’athlète, même si ce n’est pas facile de trouver le bon équilibre entre m’entraîner pour être performante à ce niveau et m’occuper de ma fille. Physiquement, j’ai aussi dû travailler très dur pour revenir après mon accouchement.

Je n’ai jamais vu une piste de compétition aussi belle que celle-ci! Je m’étais promis de prendre le temps de regarder le château depuis la piste quand j’aurais fini ma reprise, et je l’ai fait. Avant cela, en entrant dans le stade, ma stratégie était avant tout de rester calme, et ensuite, de prendre du plaisir. Nous avons tous vécu un moment difficile au sein de l’équipe danoise lorsque Tobias (Thorning Jørgensen, son compatriote qui était favori en Grade III, ndlr) a dû déclarer forfait, mais nous nous sommes promis que nous allions nous reconcentrer sur la compétition après cela. Dans ma tête, je montais pour Tobias et Jolene (Jolene Hill, la jument du jeune homme, ndlr) aujourd’hui. En effet, je partage ma chambre avec lui au village paralympique et il m’a encouragé en me disant que je pouvais arriver à décrocher une médaille, ce à quoi j’ai répondu en lui disant que je le ferais pour lui. C’est fantastique de pouvoir compter sur lui pour parler des aspects difficiles qui vont avec le fait d’évoluer à ce niveau, comme la pression, par exemple. Il m’a dit que je devais prendre du plaisir et être moi-même. Je m’entraîne au quotidien avec Cathrine Laudrup-Dufour (médaillée d’argent par équipes aux Jeux olympiques en dressage il y a quelques semaines, ndlr), donc j’ai, bien sûr, suivi les Jeux olympiques! Elle n’est pas là avec moi, mais je l’ai eue au téléphone et elle a pu regarder des vidéos de mes entraînements. Elle connaît très bien mon cheval, donc je peux lui décrire les éventuels problèmes que je rencontre et même à distance, elle arrive à trouver une solution. Globalement, nous, cavaliers de para-dressage, sommes assez proches de nos homologues du dressage au Danemark. À mon sens, cela montre à quel point le para-dressage s’est développé, car les meilleurs cavaliers du monde nous entraînent!”