L'ancien vice-président de la FEI soupçonné de corruption dans le cadre de l'attribution des JO de 2020
Tsunekazu Takeda, président du Comité olympique japonais, a été mis en examen pour « corruption active », selon les informations du quotidien Le Monde. La capitale japonaise pourrait avoir bénéficié d’achats de votes pour l’organisation des Jeux olympiques 2020. Tsunekazu Takeda, 71 ans, est un ancien cavalier de haut niveau et entraîneur de l’équipe nationale du Japon.
Selon les informations du quotidien Le Monde, le président du Comité olympique japonais et maître d’œuvre des Jeux olympiques de Tokyo 2020 a été mis en examen pour « corruption active » par les juges d’instruction français Renaud Van Ruymbeke et Stéphanie Tacheau. Tsunekazu Takeda est soupçonné d’avoir favorisé la désignation nippone, le 7 septembre 2013 à Buenos Aires, par le paiement de pots-de-vin. Il a été interrogé le 10 décembre par la justice française, qui enquête depuis trois ans sur ce sujet.
L’homme de 71 ans a plusieurs casquettes : ancien cavalier, il a participé à cinq Jeux olympiques, comme participant (Munich 1972 et Montréal 1976) puis en tant qu’entraîneur de l’équipe nationale japonaise (Los Angeles 1984, Séoul 1988, Barcelone 1992). Membre du bureau de la FEI de 1992 à 2002, il en est aujourd’hui un vice-président honoraire. Il préside depuis 2001 le Comité olympique japonais. Il est également membre du CIO depuis 2012, où il préside la commission marketing.
L’homme de 71 ans a plusieurs casquettes : ancien cavalier, il a participé à cinq Jeux olympiques, comme participant (Munich 1972 et Montréal 1976) puis en tant qu’entraîneur de l’équipe nationale japonaise (Los Angeles 1984, Séoul 1988, Barcelone 1992). Membre du bureau de la FEI de 1992 à 2002, il en est aujourd’hui un vice-président honoraire. Il préside depuis 2001 le Comité olympique japonais. Il est également membre du CIO depuis 2012, où il préside la commission marketing.
Liens étroits avec la Fédération internationale d'athlétisme
C’est dans le cadre d’une information judiciaire, ouverte en octobre 2015 par le Parquet national financier (PNF), sur une affaire de corruption de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), qu’ont été découverts d’importants versements du comité d’organisation des JO de Tokyo en faveur d’une société basée à Singapour, Black Tidings. Des versements effectués le 20 juillet et le 28 octobre 2013, soit peu de temps avant et après l’attribution de la ville hôte, pour un montant total de 1,8 million d’euros.
Au-delà du montant des versements, c’est la société en elle-même qui intrigue : Black Tidings serait liée à Papa Massata Diack, fils de Lamine Diack (ancien président de l’IAAF), visé par un mandat d’arrêt international depuis 2016 à la suite de plusieurs affaires de corruption dans le monde sportif. Il est d’ailleurs déjà soupçonné d’achats de votes dans la candidature de Rio (raison pour laquelle le responsable de l’organisation des JO 2016, Carlos Nuzman, est également mis en examen), et dans celle de Pyeongchang pour ceux d’hiver 2018.
Or, toujours selon le quotidien national, Lamine Diack a déclaré au juge Van Ruymbeke avoir parlé, la veille de l’élection de Buenos Aires, à « une douzaine de membres africains du CIO lors d’une petite réunion », à qui il a annoncé soutenir la candidature japonaise. « Il y a eu un tour de table. Comme personne n’a réagi, je suppose qu’ils étaient tous pour Tokyo », a-t-il ajouté. La question est de savoir si les versements à Black Tidings visaient ou non à influencer la famille Diack, de façon à ce qu’elle influence à son tour les membres africains du CIO. Ce qui pourrait passer pour du lobbying institutionnel pourrait tout aussi bien virer à la corruption, si les enquêteurs prouvent que ces rapports – commandés pour aider Tokyo à convaincre les membres du CIO – n’ont en réalité jamais existé.
Au-delà du montant des versements, c’est la société en elle-même qui intrigue : Black Tidings serait liée à Papa Massata Diack, fils de Lamine Diack (ancien président de l’IAAF), visé par un mandat d’arrêt international depuis 2016 à la suite de plusieurs affaires de corruption dans le monde sportif. Il est d’ailleurs déjà soupçonné d’achats de votes dans la candidature de Rio (raison pour laquelle le responsable de l’organisation des JO 2016, Carlos Nuzman, est également mis en examen), et dans celle de Pyeongchang pour ceux d’hiver 2018.
Or, toujours selon le quotidien national, Lamine Diack a déclaré au juge Van Ruymbeke avoir parlé, la veille de l’élection de Buenos Aires, à « une douzaine de membres africains du CIO lors d’une petite réunion », à qui il a annoncé soutenir la candidature japonaise. « Il y a eu un tour de table. Comme personne n’a réagi, je suppose qu’ils étaient tous pour Tokyo », a-t-il ajouté. La question est de savoir si les versements à Black Tidings visaient ou non à influencer la famille Diack, de façon à ce qu’elle influence à son tour les membres africains du CIO. Ce qui pourrait passer pour du lobbying institutionnel pourrait tout aussi bien virer à la corruption, si les enquêteurs prouvent que ces rapports – commandés pour aider Tokyo à convaincre les membres du CIO – n’ont en réalité jamais existé.
Des rapports inexistants ?
Dans le cadre d’une demande d’entraide judiciaire internationale, M. Takeda est entendu le 6 février 2017 par le Parquet général de Tokyo. Il y livre sa version quant aux deux versements à Black Tidings. Pour le premier, il explique que l’idée viendrait de son directeur général, Nobumoto Higuchi, qui connaît les liens étroits entre la société de consulting et l’IAAF, la Fédération étant elle-même très influente auprès du CIO. Un premier rapport aurait été commandé à cette société, d’une valeur de 770 000 euros, qui devait être envoyé au comité de candidature. A-t-il vraiment existé ? M. Takeda lui-même avoue ne jamais l’avoir vu, tout en assurant qu’il contenait « des informations concrètes et précieuses ». Plus étrange encore, le deuxième versement concernerait un rapport commandé après l’attribution des JO à Tokyo. Ce rapport, d’une valeur de plus d’un million d’euros, dit exposer « les raisons du succès de la candidature de Tokyo auprès de l’assemblée générale du CIO ».
Vendredi matin, Tsunekazu Takeda a publié un communiqué pour se défendre de toute accusation de corruption. Il y assure vouloir « coopérer »avec les enquêteurs pour lever le moindre « doute ». Le CIO, partie civile dans l’enquête française, a rappelé que le mis en examen bénéficiait de la présomption d’innocence.
Vendredi matin, Tsunekazu Takeda a publié un communiqué pour se défendre de toute accusation de corruption. Il y assure vouloir « coopérer »avec les enquêteurs pour lever le moindre « doute ». Le CIO, partie civile dans l’enquête française, a rappelé que le mis en examen bénéficiait de la présomption d’innocence.