Assuré d’être réélu, Ingmar de Vos livre son bilan et trace ses perspectives
L’assemblée générale de la Fédération équestre internationale, qui a débuté ce matin à Bahreïn, offrira à Ingmar de Vos, son président depuis 2014, une réélection d’autant plus aisée qu’aucun candidat ne se présente face à lui. Pour autant, le Belge n’a pas manqué l’occasion de dresser un bilan de son premier mandat et de fixer quelques caps pour le second. Analyse.
Sans surprise, Ingmar de Vos brigue un deuxième mandat à la présidence de la Fédération équestre internationale, dont l’assemblée générale se tient jusqu’à mardi à Manama, capitale de Bahreïn. Il l’avait d’ailleurs annoncé à GRANDPRIX dès le Forum des sports, en mars dernier à Lausanne. Loin – c’est devenu une habitude pour cet événement politique – des grandes terres de compétition, même si ce royaume du Golfe compte tout de même sept courses d’endurance inscrites au calendrier international cette année, les représentants des cent trente-trois fédérations membres de la FEI devraient lui offrir une réélection triomphale… d’autant qu’aucun candidat ne se dresse face à lui.
Pour autant, le Belge n’a pas négligé ce point de passage symbolique. Début novembre, le premier président exécutif, autrement dit rémunéré, de l’instance a même adressé à toute la communauté équestre un document d’une quinzaine de pages intitulé “Une feuille de route pour le futur”. Sa profession de foi débute ainsi: “C’est vraiment un grand honneur pour moi de vous servir en tant que président de la FEI depuis quatre ans. Mon programme pour la période 2014-2018 était ambitieux, mais je crois que 80% de ce que je m’étais engagé à faire a été réalisé grâce à la coopération fantastique de nos fédérations nationales, de nos parties prenantes et du merveilleux personnel du siège de la FEI. Cependant, certains points sont encore «en construction» et, comme il reste du travail à faire, je me présente pour un second mandat.” Assurant que sa “passion pour le sport et la FEI reste plus forte que jamais”, Ingmar de Vos livre un bilan de son action sur tous ses aspects.
COMMUNICATION
Selon l’ancien secrétaire général, qui avait succédé à la princesse Haya bint al-Hussein de Jordanie en décembre 2014, la FEI doit poursuivre ses efforts de communication, notamment en matière de retransmission télévisée des compétitions et de présence sur les réseaux sociaux. “Nous ne pouvons pas manquer ce train, donc nous devons explorer de nouveaux horizons et suivre les nouvelles tendances”, trace-t-il.
JEUNESSE
Il embraye alors sur la jeunesse, autre axe phare de son deuxième mandat, qui était déjà le thème central du dernier Forum des sports: “Identifier la manière dont nos fans consomment ce sport, en particulier les jeunes, est essentiel à notre croissance continue et à notre durabilité dans un paysage sportif saturé. Les jeunes sont notre avenir et leur implication dans le sport est non seulement essentielle à sa réussite en termes de participation, mais elle contribue également à son adaptation aux tendances communes. Nous devons être pertinents pour ce public, en investissant les canaux de communication qu’ils utilisent. […] Je continuerai à dialoguer avec les jeunes, à les écouter, à mettre en place un programme de développement pour eux et à élargir notre base de fans parmi un public plus jeune.”
ÉGALITE DES SEXES
Ingmar de Vos entend aussi promouvoir l’égalité entre les sexes, thème à la fois essentiel et très en vogue. Si le saut d’obstacles, le concours complet et le dressage restent les seules disciplines mixtes au programme des Jeux olympiques, offrant une longueur d’avance à la FEI, il reste du chemin à parcourir quant à la présence féminine dans les instances fédérales. “Malheureusement, les femmes sont encore sous-représentées aux postes de décision. Parmi les athlètes inscrits à nos événements internationaux, 60% sont des femmes et 40% des hommes, et notre base de supporters est fortement dominée par les femmes. Nous devons en motiver davantage à contribuer à la gouvernance du sport en briguant des postes et en offrant leur expertise à notre organisation. Nous devons également promouvoir activement cette politique auprès de nos fédérations nationales”, dit-il à raison.
GOUVERNANCE
Se félicitant de la bonne gouvernance de la FEI, saluée par différents observateurs indépendants, il souhaite évidemment surfer sur cette vague positive: “Nous devons constamment remettre en question nos propres structures afin de pouvoir continuer à nous améliorer, tant au niveau de la FEI que de nos fédérations nationales.”
FEI SOLIDARITY
Le président se réjouit également de la vigueur du programme de développement FEI Solidarity: “Lors de mes visites à de nombreuses fédérations nationales sur tous les continents, j’ai identifié un réel besoin d’experts indépendants prêts à partager et à transférer leurs connaissances et leur expertise. C’est pourquoi le comité FEI Solidarity a commencé à travailler en ce sens et identifie des experts en développement qui contribueront à un programme financé par la FEI et créeront un héritage durable. Depuis la création de FEI Solidarity en 2012, nous avons déjà investi près de 14 millions de francs suisses dans 284 projets portés par des fédérations nationales dans quatre-vingt-huit pays: éducation, transports, quarantaine et frais de fonctionnement correspondants.”
Pour autant, le Belge n’a pas négligé ce point de passage symbolique. Début novembre, le premier président exécutif, autrement dit rémunéré, de l’instance a même adressé à toute la communauté équestre un document d’une quinzaine de pages intitulé “Une feuille de route pour le futur”. Sa profession de foi débute ainsi: “C’est vraiment un grand honneur pour moi de vous servir en tant que président de la FEI depuis quatre ans. Mon programme pour la période 2014-2018 était ambitieux, mais je crois que 80% de ce que je m’étais engagé à faire a été réalisé grâce à la coopération fantastique de nos fédérations nationales, de nos parties prenantes et du merveilleux personnel du siège de la FEI. Cependant, certains points sont encore «en construction» et, comme il reste du travail à faire, je me présente pour un second mandat.” Assurant que sa “passion pour le sport et la FEI reste plus forte que jamais”, Ingmar de Vos livre un bilan de son action sur tous ses aspects.
COMMUNICATION
Selon l’ancien secrétaire général, qui avait succédé à la princesse Haya bint al-Hussein de Jordanie en décembre 2014, la FEI doit poursuivre ses efforts de communication, notamment en matière de retransmission télévisée des compétitions et de présence sur les réseaux sociaux. “Nous ne pouvons pas manquer ce train, donc nous devons explorer de nouveaux horizons et suivre les nouvelles tendances”, trace-t-il.
JEUNESSE
Il embraye alors sur la jeunesse, autre axe phare de son deuxième mandat, qui était déjà le thème central du dernier Forum des sports: “Identifier la manière dont nos fans consomment ce sport, en particulier les jeunes, est essentiel à notre croissance continue et à notre durabilité dans un paysage sportif saturé. Les jeunes sont notre avenir et leur implication dans le sport est non seulement essentielle à sa réussite en termes de participation, mais elle contribue également à son adaptation aux tendances communes. Nous devons être pertinents pour ce public, en investissant les canaux de communication qu’ils utilisent. […] Je continuerai à dialoguer avec les jeunes, à les écouter, à mettre en place un programme de développement pour eux et à élargir notre base de fans parmi un public plus jeune.”
ÉGALITE DES SEXES
Ingmar de Vos entend aussi promouvoir l’égalité entre les sexes, thème à la fois essentiel et très en vogue. Si le saut d’obstacles, le concours complet et le dressage restent les seules disciplines mixtes au programme des Jeux olympiques, offrant une longueur d’avance à la FEI, il reste du chemin à parcourir quant à la présence féminine dans les instances fédérales. “Malheureusement, les femmes sont encore sous-représentées aux postes de décision. Parmi les athlètes inscrits à nos événements internationaux, 60% sont des femmes et 40% des hommes, et notre base de supporters est fortement dominée par les femmes. Nous devons en motiver davantage à contribuer à la gouvernance du sport en briguant des postes et en offrant leur expertise à notre organisation. Nous devons également promouvoir activement cette politique auprès de nos fédérations nationales”, dit-il à raison.
GOUVERNANCE
Se félicitant de la bonne gouvernance de la FEI, saluée par différents observateurs indépendants, il souhaite évidemment surfer sur cette vague positive: “Nous devons constamment remettre en question nos propres structures afin de pouvoir continuer à nous améliorer, tant au niveau de la FEI que de nos fédérations nationales.”
FEI SOLIDARITY
Le président se réjouit également de la vigueur du programme de développement FEI Solidarity: “Lors de mes visites à de nombreuses fédérations nationales sur tous les continents, j’ai identifié un réel besoin d’experts indépendants prêts à partager et à transférer leurs connaissances et leur expertise. C’est pourquoi le comité FEI Solidarity a commencé à travailler en ce sens et identifie des experts en développement qui contribueront à un programme financé par la FEI et créeront un héritage durable. Depuis la création de FEI Solidarity en 2012, nous avons déjà investi près de 14 millions de francs suisses dans 284 projets portés par des fédérations nationales dans quatre-vingt-huit pays: éducation, transports, quarantaine et frais de fonctionnement correspondants.”
SPORT ET FORMATS OLYMPIQUES
Concernant le sport, il observe qu’il “a continué de croître au cours des quatre dernières années et qu’il reste encore beaucoup de potentiel. Mais la croissance s’accompagne de nombreux défis. Maintenir des règles du jeu équitables et préserver l’intégrité du sport est une mission permanente et de nombreuses initiatives ont été développées dans ce domaine avec l’aide d’autres organisations telles que le Comité international olympique (CIO). Si nous voulons promouvoir notre sport de la meilleure façon possible, nous devons le rendre accessible, excitant et facile à comprendre pour un public plus large. Cela signifie également que nos formats de compétition doivent être adaptés à la télévision moderne et aux médias numériques. En 2015, nous avons commencé à discuter de nouveaux formats olympiques qui, après un processus approfondi de discussions et de consultations, également avec le CIO, ont abouti à l’approbation de nouveaux formats pour les Jeux de 2020 à Tokyo.”
Tout cela ne s’est pas fait sans heurt, notamment en saut d’obstacles et concours complet, compte tenu de la très forte opposition d’une grande majorité de cavaliers, entraîneurs, sélectionneurs et propriétaires (lire ici, ici, ici et ici notamment). “Au cours de la période précédant les JO de Tokyo, nous devrons tester ces nouveaux formats avec la participation des Services de diffusion olympique, du chronométreur officiel et du service de gestion des résultats et des informations olympiques (ORIS). L’échec n’est pas une option et nous devons réussir dès le départ car cela nous aidera à consolider notre position au programme olympique”, lance le président. “Nous devons également continuer à travailler à une meilleure présentation de notre sport en introduisant de nouvelles technologies, de nouveaux graphismes et de nouvelles applications qui ravissent les spectateurs.”
JEUX ÉQUESTRES MONDIAUX
Le communauté sportive attend également de son premier dirigeant une perspective et des actes au sujet des Jeux équestres mondiaux, dont la dernière édition, accueillie en septembre à Tryon, aux États-Unis, a été marquée par de graves manquements et défaillances et n’a guère séduit le public. “Bien que nous ayons encore renforcé les minima d’éligibilité, nous devons reconnaître qu’en raison du développement réussi de notre sport dans de nombreuses régions, il est de plus en plus difficile de trouver des organisateurs capables d’orchestrer un événement d’une telle ampleur. Il est également de plus en plus difficile pour les fédérations nationales d’envoyer des athlètes dans toutes les disciplines pour lesquelles leurs représentants ont satisfait à ces minima. Nous devons avoir le courage d’examiner l’avenir de nos mondiaux et de nous demander si les JEM restent le meilleur format. […] Alors que nous continuerons à promouvoir des offres multidisciplinaires, nous devons nous demander s’il est toujours réaliste d’imposer un modèle intégrant toutes nos disciplines à un seul événement. Si nous voulons réussir, nous devons avoir un modèle qui crée de la concurrence et puisse intéresser de nombreux organisateurs plutôt que de devoir lutter pour en trouver et en motiver un seul.” Entre les lignes, il faut donc comprendre que la FEI proposera aux potentiels organisateurs de choisir sept, six, voire cinq disciplines parmi les huit possibles. Il semble donc acquis que l’endurance – et peut-être le reining – n’aura plus sa place aux JEM.
CONCURRENCE ENTRE LES CIRCUITS DE JUMPING
Bien qu’il avance en terrain miné sur ce thème depuis qu’il a signé un protocole d’accord resté secret avec les promoteurs du Longines Global Champions Tour/Global Champions League, le Belge ne manque pas d’évoquer l’épineuse question d’un calendrier international de plus en plus surchargé en CSI 5*, lesquels ne se valent pas tous, faussant le calcul du sacrosaint classement mondial Longines des cavaliers. Et d’où découle une concurrence pas toujours loyale entre les différents circuits de compétition. “À mon avis, l’augmentation du nombre d’événements n’est pas un réel problème, car [elle] va de pair avec la croissance de notre sport et, parallèlement, répond aux demandes du marché. […] Nous devons identifier ceux qui mettent en valeur notre sport et devons adopter une approche mieux structurée pour les insérer dans le calendrier afin d’éviter les conflits de dates, tout en respectant les lois en matière de concurrence.” Un défi semblable à la quadrature du cercle… À ce titre, le quinquagénaire vante les mérites du nouveau système d’invitation en CSI, censé juguler la gangrène des pay-cards, ces barrières de péage qui ont permis à certains organisateurs d’augmenter les dotations de leurs épreuves au détriment des cavaliers classés en dehors du top vingt mondial. Hélas, celui-ci ne s’applique toujours pas aux étapes du LGCT/GCL malgré l’action intentée devant l’Autorité belge de la concurrence par Lisa Nooren, soutenue particulièrement par la Fédération équestre européenne et le Club des cavaliers internationaux (IJRC).
CLASSIFICATION DES CSI
Pour remettre l’église au milieu du village, il apparaît indispensable de revoir à la fois le système d’attribution des étoiles aux CSI et celles du classement mondial, dont l’IJRC reste dépositaire, ce qu’admet Ingmar de Vos. “Nous sommes tous d’accord pour dire que le montant des dotations ne devrait pas être le seul paramètre permettant de définir le niveau d’un événement. Au cours des dernières années, le système de classification des événements (ECS) a été perfectionné et amélioré avec des possibilités d’évaluation pour toutes les parties prenantes concernées. Cependant, nous devons décider dans quel but nous utiliserons l’ECS à l’avenir et si nous l’utilisons comme outil pour identifier un nombre limité d’événements «réellement» de haut niveau pouvant conduire à la création d’une nouvelle strate (un niveau 6*, ndlr) avec des points supplémentaires pour le classement. Sans vouloir anticiper le résultat, nous devons au moins avoir une discussion ouverte avec toutes les parties prenantes. Nous nous sommes engagés à aborder ce sujet lors d’un Forum des sports au cours de mon prochain mandat. […] Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les organisateurs d’étapes de la Coupe du monde et du circuit des Coupes des nations à se conformer aux normes les plus élevées afin de promouvoir et de développer davantage ces séries conformément aux normes ECS les plus stricts.”
Concernant le sport, il observe qu’il “a continué de croître au cours des quatre dernières années et qu’il reste encore beaucoup de potentiel. Mais la croissance s’accompagne de nombreux défis. Maintenir des règles du jeu équitables et préserver l’intégrité du sport est une mission permanente et de nombreuses initiatives ont été développées dans ce domaine avec l’aide d’autres organisations telles que le Comité international olympique (CIO). Si nous voulons promouvoir notre sport de la meilleure façon possible, nous devons le rendre accessible, excitant et facile à comprendre pour un public plus large. Cela signifie également que nos formats de compétition doivent être adaptés à la télévision moderne et aux médias numériques. En 2015, nous avons commencé à discuter de nouveaux formats olympiques qui, après un processus approfondi de discussions et de consultations, également avec le CIO, ont abouti à l’approbation de nouveaux formats pour les Jeux de 2020 à Tokyo.”
Tout cela ne s’est pas fait sans heurt, notamment en saut d’obstacles et concours complet, compte tenu de la très forte opposition d’une grande majorité de cavaliers, entraîneurs, sélectionneurs et propriétaires (lire ici, ici, ici et ici notamment). “Au cours de la période précédant les JO de Tokyo, nous devrons tester ces nouveaux formats avec la participation des Services de diffusion olympique, du chronométreur officiel et du service de gestion des résultats et des informations olympiques (ORIS). L’échec n’est pas une option et nous devons réussir dès le départ car cela nous aidera à consolider notre position au programme olympique”, lance le président. “Nous devons également continuer à travailler à une meilleure présentation de notre sport en introduisant de nouvelles technologies, de nouveaux graphismes et de nouvelles applications qui ravissent les spectateurs.”
JEUX ÉQUESTRES MONDIAUX
Le communauté sportive attend également de son premier dirigeant une perspective et des actes au sujet des Jeux équestres mondiaux, dont la dernière édition, accueillie en septembre à Tryon, aux États-Unis, a été marquée par de graves manquements et défaillances et n’a guère séduit le public. “Bien que nous ayons encore renforcé les minima d’éligibilité, nous devons reconnaître qu’en raison du développement réussi de notre sport dans de nombreuses régions, il est de plus en plus difficile de trouver des organisateurs capables d’orchestrer un événement d’une telle ampleur. Il est également de plus en plus difficile pour les fédérations nationales d’envoyer des athlètes dans toutes les disciplines pour lesquelles leurs représentants ont satisfait à ces minima. Nous devons avoir le courage d’examiner l’avenir de nos mondiaux et de nous demander si les JEM restent le meilleur format. […] Alors que nous continuerons à promouvoir des offres multidisciplinaires, nous devons nous demander s’il est toujours réaliste d’imposer un modèle intégrant toutes nos disciplines à un seul événement. Si nous voulons réussir, nous devons avoir un modèle qui crée de la concurrence et puisse intéresser de nombreux organisateurs plutôt que de devoir lutter pour en trouver et en motiver un seul.” Entre les lignes, il faut donc comprendre que la FEI proposera aux potentiels organisateurs de choisir sept, six, voire cinq disciplines parmi les huit possibles. Il semble donc acquis que l’endurance – et peut-être le reining – n’aura plus sa place aux JEM.
CONCURRENCE ENTRE LES CIRCUITS DE JUMPING
Bien qu’il avance en terrain miné sur ce thème depuis qu’il a signé un protocole d’accord resté secret avec les promoteurs du Longines Global Champions Tour/Global Champions League, le Belge ne manque pas d’évoquer l’épineuse question d’un calendrier international de plus en plus surchargé en CSI 5*, lesquels ne se valent pas tous, faussant le calcul du sacrosaint classement mondial Longines des cavaliers. Et d’où découle une concurrence pas toujours loyale entre les différents circuits de compétition. “À mon avis, l’augmentation du nombre d’événements n’est pas un réel problème, car [elle] va de pair avec la croissance de notre sport et, parallèlement, répond aux demandes du marché. […] Nous devons identifier ceux qui mettent en valeur notre sport et devons adopter une approche mieux structurée pour les insérer dans le calendrier afin d’éviter les conflits de dates, tout en respectant les lois en matière de concurrence.” Un défi semblable à la quadrature du cercle… À ce titre, le quinquagénaire vante les mérites du nouveau système d’invitation en CSI, censé juguler la gangrène des pay-cards, ces barrières de péage qui ont permis à certains organisateurs d’augmenter les dotations de leurs épreuves au détriment des cavaliers classés en dehors du top vingt mondial. Hélas, celui-ci ne s’applique toujours pas aux étapes du LGCT/GCL malgré l’action intentée devant l’Autorité belge de la concurrence par Lisa Nooren, soutenue particulièrement par la Fédération équestre européenne et le Club des cavaliers internationaux (IJRC).
CLASSIFICATION DES CSI
Pour remettre l’église au milieu du village, il apparaît indispensable de revoir à la fois le système d’attribution des étoiles aux CSI et celles du classement mondial, dont l’IJRC reste dépositaire, ce qu’admet Ingmar de Vos. “Nous sommes tous d’accord pour dire que le montant des dotations ne devrait pas être le seul paramètre permettant de définir le niveau d’un événement. Au cours des dernières années, le système de classification des événements (ECS) a été perfectionné et amélioré avec des possibilités d’évaluation pour toutes les parties prenantes concernées. Cependant, nous devons décider dans quel but nous utiliserons l’ECS à l’avenir et si nous l’utilisons comme outil pour identifier un nombre limité d’événements «réellement» de haut niveau pouvant conduire à la création d’une nouvelle strate (un niveau 6*, ndlr) avec des points supplémentaires pour le classement. Sans vouloir anticiper le résultat, nous devons au moins avoir une discussion ouverte avec toutes les parties prenantes. Nous nous sommes engagés à aborder ce sujet lors d’un Forum des sports au cours de mon prochain mandat. […] Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les organisateurs d’étapes de la Coupe du monde et du circuit des Coupes des nations à se conformer aux normes les plus élevées afin de promouvoir et de développer davantage ces séries conformément aux normes ECS les plus stricts.”
GROOMS
Dans ce document fleuve, le seul candidat à sa propre succession parle également des chevaux prêtés, d’intégrité, de promotion, d’universalité, de dopage, des problèmes liés à la circulation des équidés à travers le monde, toujours entravée en Amérique du Sud, en Afrique, en Asie et en Océanie par des règles vétérinaires propres à chaque État, mais aussi des athlètes et de leurs droits, du système légal et du principe de présomption d’innocence, des organisateurs, des officiels et des grandes problématiques qui les concernent, déjà abordées à deux reprises au Forum (lire ici, ici et ici). Il traite aussi des autres parties prenantes du sport et en particulier des grooms, qui ne disposent pas encore d’un statut officiel au sein de la famille équestre malgré leur rôle fondamental en matière de bien-être du cheval. “Je crois fermement que nous devons davantage tendre la main à ce groupe qui a souvent été négligé. Alors qu’ils prennent soin de nos chevaux jour après jour et les accompagnent d’un événement à l’autre, nous devrions faire plus d’efforts pour mieux les comprendre et les soutenir. Plusieurs réunions préparatoires ont eu lieu avec des représentants des palefreniers. Nous poursuivrons ces efforts et les aiderons à créer leur propre association internationale afin qu’ils disposent d’un organe représentatif avec lequel nous pourrons dialoguer. Les grooms seront également intégrés à l’ECS et nous sommes en train de créer une application mobile spécialement conçue pour eux. L’objectif ultime serait de les inscrire et de leur fournir un certificat après un cours en ligne et un examen, afin de reconnaître leur rôle crucial dans le monde équestre.”
BIEN-ÊTRE DU CHEVAL
Plus loin, un long paragraphe traite naturellement de l’attachement de la FEI au bien-être animal, qui “est toujours notre priorité. C’est la responsabilité de toute la communauté, mais la FEI doit clairement prendre les devants. La conscience de l’importance du bien-être des chevaux doit être présente dans tout ce que nous faisons et guider toutes les décisions prises par la FEI et notre communauté. Avec la mondialisation de notre sport, nous devons relever le défi de promouvoir les valeurs et normes de la FEI en la matière partout dans le monde. [..] Lors du développement de FEI Campus, nous devons accorder la priorité à la création de programmes en ligne sur le bien-être des chevaux pour toutes les catégories de notre communauté. […] Mais promouvoir ne suffit pas. Nous devons avoir le courage d’évaluer nos disciplines en fonction de nos valeurs et de prendre la responsabilité de procéder également aux changements nécessaires pour les ramener, si nécessaire, dans le respect de nos valeurs. […] Lors de l’établissement et de la révision de nos règlements, je veillerai à ce que nous prenions toujours en compte l’impact sur le bien-être du cheval et que nous soyons également proactifs en identifiant les nouvelles pratiques pouvant avoir un impact. Nous avons beaucoup investi dans la recherche pour identifier de nouvelles pratiques d’amélioration des performances, ce qui a déjà débouché sur de nouvelles règles qui interdiront les guêtres postérieures en saut d’obstacles (une interdiction qu’il faut clairement nuancer…, ndlr). Nous identifions également de nouvelles méthodologies pour détecter les blocages chimiques et physiques des nerfs. Ces nouvelles règles et méthodologies changeront la donne à l’avenir. Nous devons poursuivre nos efforts et investir dans la recherche de la manière la plus proactive possible.” Ces efforts devraient particulièrement se concentrer sur les accidents encore bien trop fréquents en endurance et sur la gestion des risques d’accidents en concours complet.
SPONSORING
Enfin, dernier enjeu majeur, le sponsoring. En la matière, le président se félicite de la bonne santé financière de son organisation et de l’arrivée de huit nouveaux partenaires, engagés à des niveaux très différents auprès de la FEI, ce qui ne doit pas occulter que les Coupes des nations de concours complet et dressage n’en ont toujours pas, de même que les Coupes du monde de dressage, d’attelage et de voltige.
Bref, le président bientôt réélu a du pain sur la planche pour les quatre années à venir!
Dans ce document fleuve, le seul candidat à sa propre succession parle également des chevaux prêtés, d’intégrité, de promotion, d’universalité, de dopage, des problèmes liés à la circulation des équidés à travers le monde, toujours entravée en Amérique du Sud, en Afrique, en Asie et en Océanie par des règles vétérinaires propres à chaque État, mais aussi des athlètes et de leurs droits, du système légal et du principe de présomption d’innocence, des organisateurs, des officiels et des grandes problématiques qui les concernent, déjà abordées à deux reprises au Forum (lire ici, ici et ici). Il traite aussi des autres parties prenantes du sport et en particulier des grooms, qui ne disposent pas encore d’un statut officiel au sein de la famille équestre malgré leur rôle fondamental en matière de bien-être du cheval. “Je crois fermement que nous devons davantage tendre la main à ce groupe qui a souvent été négligé. Alors qu’ils prennent soin de nos chevaux jour après jour et les accompagnent d’un événement à l’autre, nous devrions faire plus d’efforts pour mieux les comprendre et les soutenir. Plusieurs réunions préparatoires ont eu lieu avec des représentants des palefreniers. Nous poursuivrons ces efforts et les aiderons à créer leur propre association internationale afin qu’ils disposent d’un organe représentatif avec lequel nous pourrons dialoguer. Les grooms seront également intégrés à l’ECS et nous sommes en train de créer une application mobile spécialement conçue pour eux. L’objectif ultime serait de les inscrire et de leur fournir un certificat après un cours en ligne et un examen, afin de reconnaître leur rôle crucial dans le monde équestre.”
BIEN-ÊTRE DU CHEVAL
Plus loin, un long paragraphe traite naturellement de l’attachement de la FEI au bien-être animal, qui “est toujours notre priorité. C’est la responsabilité de toute la communauté, mais la FEI doit clairement prendre les devants. La conscience de l’importance du bien-être des chevaux doit être présente dans tout ce que nous faisons et guider toutes les décisions prises par la FEI et notre communauté. Avec la mondialisation de notre sport, nous devons relever le défi de promouvoir les valeurs et normes de la FEI en la matière partout dans le monde. [..] Lors du développement de FEI Campus, nous devons accorder la priorité à la création de programmes en ligne sur le bien-être des chevaux pour toutes les catégories de notre communauté. […] Mais promouvoir ne suffit pas. Nous devons avoir le courage d’évaluer nos disciplines en fonction de nos valeurs et de prendre la responsabilité de procéder également aux changements nécessaires pour les ramener, si nécessaire, dans le respect de nos valeurs. […] Lors de l’établissement et de la révision de nos règlements, je veillerai à ce que nous prenions toujours en compte l’impact sur le bien-être du cheval et que nous soyons également proactifs en identifiant les nouvelles pratiques pouvant avoir un impact. Nous avons beaucoup investi dans la recherche pour identifier de nouvelles pratiques d’amélioration des performances, ce qui a déjà débouché sur de nouvelles règles qui interdiront les guêtres postérieures en saut d’obstacles (une interdiction qu’il faut clairement nuancer…, ndlr). Nous identifions également de nouvelles méthodologies pour détecter les blocages chimiques et physiques des nerfs. Ces nouvelles règles et méthodologies changeront la donne à l’avenir. Nous devons poursuivre nos efforts et investir dans la recherche de la manière la plus proactive possible.” Ces efforts devraient particulièrement se concentrer sur les accidents encore bien trop fréquents en endurance et sur la gestion des risques d’accidents en concours complet.
SPONSORING
Enfin, dernier enjeu majeur, le sponsoring. En la matière, le président se félicite de la bonne santé financière de son organisation et de l’arrivée de huit nouveaux partenaires, engagés à des niveaux très différents auprès de la FEI, ce qui ne doit pas occulter que les Coupes des nations de concours complet et dressage n’en ont toujours pas, de même que les Coupes du monde de dressage, d’attelage et de voltige.
Bref, le président bientôt réélu a du pain sur la planche pour les quatre années à venir!