Rodrigo Pessoa et Lucinda Green se joignent aux critiques sur Tryon
Décidemment, même une fois terminés, les Jeux équestres mondiaux de Tryon continuent d’alimenter la polémique. Vivement critiqué par le Canadien Éric Lamaze, l’évènement organisé par les équipes de Mark Bellissimo été quelque peu étrillé par le sélectionneur de l’équipe irlandaise de saut d’obstacles Rodrigo Pessoa, ainsi que par la légendaire complétiste Lucinda Green.
Dans un direct vidéo réalisé par la journaliste américaine Chris Stafford, Rodrigo Pessoa et Lucinda Green y sont allés de leur analyse concernant les Jeux équestres mondiaux de Tryon. Et comme Éric Lamaze avant eux, ils n’ont pas eu que des choses positives à dire, au contraire.
Le champion olympique d’Athènes et chef d’équipe du saut d’obstacles irlandais Rodrigo Pessoa a été le premier à s’exprimer. Il a particulièrement souligné l’infaisabilité du projet, que Mark Bellissimo a choisi de récupérer après le retrait de la ville canadienne de Bromont, qui devait initialement accueillir les championnats. “Tout ce qui était déjà construit était correct, à l’image des écuries et des pistes par exemple. Je ne parle évidemment que du jumping, car je n’ai pas vu les autres disciplines. Tout le reste n’allait pas. Il est déjà suffisamment compliqué de fournir les installations dans le temps habituel (quatre ans, ndlr), mais en dix-huit mois c’était infaisable”, a-t-il analysé.
“La communication entre le comité organisateur et nous était correcte, comme elle se le doit. C’est après tout un concours comme les autres. Des gens étaient aux bureaux pour nous donner les informations nécessaires, de ce côté-là ça allait. Mais ce qui n’allait pas, c’est qu’il n’y avait nulle part où manger près des écuries, que les poubelles n’étaient pas vidées, que le parking était loin, que l’hôtel était à quarante minutes de route. Tous ces détails n’étaient pas au niveau d’un tel évènement. Les athlètes ont fait leur job, réalisé de bonnes performances et le spectacle a été réussi. Mais les parties gérées par l’organisation et la Fédération équestre internationale n’étaient pas acceptables. Au fond, quand l’équipe organisatrice s’est portée candidate [à l’accueil de l’échéance], elle avait conscience du délai, donc elle se devait de faire son possible pour tout délivrer à temps, et de faire son job. La FEI est également en partie responsable, puisqu’elle désigne la ville d’accueil des Jeux équestres mondiaux. Mais cela a une nouvelle fois prouvé que quel que soit le délai pour préparer l’échéance, quatre ans ou dix-huit mois, c’est irréalisable. Pourquoi perpétuer ce format plutôt que de séparer les championnats par discipline ? Dans ce deuxième cas de figure, il y aurait de nombreux candidats. Je suis curieux de voir qui sera candidat pour les prochains WEG, ce sera intéressant”.
Chris Strafford a ensuite interrogé le Brésilien sur la prise des paroles des chefs d’équipes durant l’évènement. “Lorsque nous sommes sur place, nous avons une mission à remplir et nous sommes occupés. Nous ne sommes pas là-bas pour vérifier les hôtels et si les poubelles ont été vidées, mais on se concentre sur notre travail. Mais cette semaine à Barcelone, il y a une réunion du comité de saut d’obstacles et Cian O’Connor (le nouveau représentant des cavaliers, ndlr) a une liste de choses à dire, et il ne sera d’ailleurs pas le seul. Dans les prochaines semaines, tout un tas de choses vont ressortir. En somme, le sport était bon et il y a eu pas mal de rebondissements en saut d’obstacles, mais cela est uniquement grâce aux cavaliers et aux chevaux. Cela été la seule chose positive”.
Le champion olympique d’Athènes et chef d’équipe du saut d’obstacles irlandais Rodrigo Pessoa a été le premier à s’exprimer. Il a particulièrement souligné l’infaisabilité du projet, que Mark Bellissimo a choisi de récupérer après le retrait de la ville canadienne de Bromont, qui devait initialement accueillir les championnats. “Tout ce qui était déjà construit était correct, à l’image des écuries et des pistes par exemple. Je ne parle évidemment que du jumping, car je n’ai pas vu les autres disciplines. Tout le reste n’allait pas. Il est déjà suffisamment compliqué de fournir les installations dans le temps habituel (quatre ans, ndlr), mais en dix-huit mois c’était infaisable”, a-t-il analysé.
“La communication entre le comité organisateur et nous était correcte, comme elle se le doit. C’est après tout un concours comme les autres. Des gens étaient aux bureaux pour nous donner les informations nécessaires, de ce côté-là ça allait. Mais ce qui n’allait pas, c’est qu’il n’y avait nulle part où manger près des écuries, que les poubelles n’étaient pas vidées, que le parking était loin, que l’hôtel était à quarante minutes de route. Tous ces détails n’étaient pas au niveau d’un tel évènement. Les athlètes ont fait leur job, réalisé de bonnes performances et le spectacle a été réussi. Mais les parties gérées par l’organisation et la Fédération équestre internationale n’étaient pas acceptables. Au fond, quand l’équipe organisatrice s’est portée candidate [à l’accueil de l’échéance], elle avait conscience du délai, donc elle se devait de faire son possible pour tout délivrer à temps, et de faire son job. La FEI est également en partie responsable, puisqu’elle désigne la ville d’accueil des Jeux équestres mondiaux. Mais cela a une nouvelle fois prouvé que quel que soit le délai pour préparer l’échéance, quatre ans ou dix-huit mois, c’est irréalisable. Pourquoi perpétuer ce format plutôt que de séparer les championnats par discipline ? Dans ce deuxième cas de figure, il y aurait de nombreux candidats. Je suis curieux de voir qui sera candidat pour les prochains WEG, ce sera intéressant”.
Chris Strafford a ensuite interrogé le Brésilien sur la prise des paroles des chefs d’équipes durant l’évènement. “Lorsque nous sommes sur place, nous avons une mission à remplir et nous sommes occupés. Nous ne sommes pas là-bas pour vérifier les hôtels et si les poubelles ont été vidées, mais on se concentre sur notre travail. Mais cette semaine à Barcelone, il y a une réunion du comité de saut d’obstacles et Cian O’Connor (le nouveau représentant des cavaliers, ndlr) a une liste de choses à dire, et il ne sera d’ailleurs pas le seul. Dans les prochaines semaines, tout un tas de choses vont ressortir. En somme, le sport était bon et il y a eu pas mal de rebondissements en saut d’obstacles, mais cela est uniquement grâce aux cavaliers et aux chevaux. Cela été la seule chose positive”.
“Le cross était trop simple”, Ludinca Green
Si elle n’a pu se rendre sur place, l’ancienne complétiste de renom Lucinda Green s’est tout de même fait un avis sur le concours complet à Tryon, et a notamment regretté le nombre trop important – dix-huit - de maxis sur le cross. “Le fait qu’il y ait beaucoup de chevaux de niveau 4* qui concourent sur ce parcours 3* a peut-être eu une influence. Afin de réduire le nombre de maxis, il aurait fallu construire un parcours piégeur, ce que personne ne veut. Mais le fait est que le niveau 3* est beaucoup trop facile pour tester les meilleurs cavaliers de complet au monde. Je n’étais pas sur place donc je ne peux pas commenter le parcours, mais quatre ou cinq personnes dont l’avis compte m’ont dit que c’était trop simple”.Lucinda Green a également mentionné le fait que le chef de piste du cross Mark Phillips ait légèrement modifié un obstacle après de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux qui jugeaient la difficulté dangereuse. “Ma crainte, c’est que les vainqueurs soient ceux qui excellent en dressage et en saut d’obstacles, et que le cross ne devienne plus qu’un spectacle à la portée de tous”, a analysé la Britannique.