La jeunesse s’invite au Forum des sports de la FEI!
Les jeunes cavaliers, meneurs et voltigeurs avaient des messages à faire passer aux responsables de la Fédération équestre internationale, aux délégués des fédérations nationales ainsi qu’aux différents représentants des clubs et associations agréés. Ils ont pleinement profité de l’espace qui leur a été offert aujourd’hui à Lausanne, à l’occasion du septième Forum des sports. Leurs idées neuves, leur vision de l’avenir et leur énergie a largement séduit l’assemblée.
Il n’y a heureusement pas eu de choc, mais il y avait bel et bien deux générations face à face aujourd’hui à Lausanne, où le septième Forum des sports de la Fédération équestre internationale s’est ouvert sur une journée en très grande partie consacrée à la jeunesse. Devant un parterre de responsables de la FEI, de délégués des fédérations nationales et des clubs et associations représentatives du monde sportif, autrement dit de femmes et surtout d’hommes d’âge mûr, six jeunes cavaliers, un meneur et un voltigeur, représentant quatre continents et les huit principales disciplines gérées par la FEI, ont nourri une riche réflexion sur l’avenir de l’équitation.
En préambule, cette journée s’est ouverte avec un focus sur les Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ), dont les prochaines éditions se tiendront en octobre à Buenos Aires, puis en 2020 à Lausanne (sports d’hiver) et en 2022 en Afrique, le pays hôte restant à définir. Cette belle manifestation lancée en 2010 à Singapour a pour but, non seulement de mettre en valeur les grands champions de demain, mais aussi d’encourager la pratique sportive chez les jeunes et de tester des pistes d’évolution pour les JO. Même si l’on n’a pas vu le moindre cheval dans le clip promotionnel montré par le CIO, il n’en demeure pas moins que l’équitation y a sa place, ce qu’a rappelé le Français Antoine Goetschy, directeur des JOJ et ancien directeur technique national du canoë-kayak tricolore. Trente jeunes cavaliers de saut d’obstacles (quinze filles et quinze garçons) seront ainsi en lice cette année en Argentine. Laboratoire d’expérimentation offert aux fédérations internationales, les JOJ pourraient permettre à la FEI de mettre en valeur d’autres disciplines dès 2022, à commencer par la voltige, dont les athlètes sont en moyenne bien plus jeunes que ceux de saut, de complet et de dressage.
En préambule, cette journée s’est ouverte avec un focus sur les Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ), dont les prochaines éditions se tiendront en octobre à Buenos Aires, puis en 2020 à Lausanne (sports d’hiver) et en 2022 en Afrique, le pays hôte restant à définir. Cette belle manifestation lancée en 2010 à Singapour a pour but, non seulement de mettre en valeur les grands champions de demain, mais aussi d’encourager la pratique sportive chez les jeunes et de tester des pistes d’évolution pour les JO. Même si l’on n’a pas vu le moindre cheval dans le clip promotionnel montré par le CIO, il n’en demeure pas moins que l’équitation y a sa place, ce qu’a rappelé le Français Antoine Goetschy, directeur des JOJ et ancien directeur technique national du canoë-kayak tricolore. Trente jeunes cavaliers de saut d’obstacles (quinze filles et quinze garçons) seront ainsi en lice cette année en Argentine. Laboratoire d’expérimentation offert aux fédérations internationales, les JOJ pourraient permettre à la FEI de mettre en valeur d’autres disciplines dès 2022, à commencer par la voltige, dont les athlètes sont en moyenne bien plus jeunes que ceux de saut, de complet et de dressage.
« Pas question de choisir entre mes études de droit et le complet ! », Thaïs Méheust
Dans un décor cosy de club-house, bien moins formel que ceux aménagés ces dernières années, le panel de représentants de la jeunesse a alors pris place sur l’estrade. Répondant aux questions pertinentes de la journaliste américaine Catie Staszak, le Suisse Édouard Schmitz (saut d’obstacles), la Française Thaïs Méheust (concours complet), l’Espagnol Juan Matute Guimón (dressage), l’Uruguayenne Paulina Berriel Tarán (endurance), le Hongrois Martin Hölle (attelage), l’Australien James Hocking (voltige), la Britannique Tabitha Sternberg-Allen (reining) et la Singapourienne Gemma Rose Jen Foo (para-dressage) ont pu faire part des défis auxquels ils font face dans leur ascension vers le très haut niveau, de leur passion et de leurs doléances envers la FEI.S’exprimant dans un anglais clair et compréhensible, Thaïs Méheust a notamment évoqué les difficultés des équitants de haut niveau à mener de front leurs études et leur carrière de compétiteurs, d’autant plus dans un sport si chronophage et exigeant en termes financiers et logistiques. “Pour ma part, je suis étudiante en droit (à Rouen, ndlr). Un jour, l’un de mes professeurs m’a dit qu’il me faudrait choisir entre le droit et le complet. Je lui ai répondu qu’il était hors de question que j’abandonne mes études ou mon sport. L’éducation est fondamentale pour notre avenir, y compris si nous parvenons à faire carrière dans l’équitation. Elle nous permet de devenir de bons athlètes, de bonnes personnes et de bons citoyens. C’est pourquoi il faut soutenir tous les jeunes qui font face à ces difficultés.” Plus tard, elle a également défendu la nécessité de promouvoir les femmes qui choisissent de mener conjointement vie familiale et sport de haut niveau, fait encore trop rare aujourd’hui.
La question de l’accès aux circuits d’élite Poneys, Enfants, Juniors et Jeunes Cavaliers, particulièrement coûteux en dressage et saut d’obstacles, est également venue sur le tapis. Du reste, ce panel de huit jeunes essentiellement issus de familles aisées ou déjà actives professionnellement dans le monde du cheval, démontre bien cette difficulté. “En ce qui me concerne, j’ai eu la chance que mes parents investissent beaucoup pour moi, ainsi que pour le complet en général, qu’ils m’offrent mes premiers poneys et chevaux, ainsi que des écuries (du Cerisier Bleu, situées à Cailly-sur-Eure), mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Et puis je veux désormais être professionnelle, donc autonome. Je dois alors trouver des propriétaires et sponsors. Bâtir le bon système n’est vraiment pas évident.” Comme elle, tous les panélistes ont fait part de la nécessité d’être guidés dans cette difficile transition vers l’âge adulte et le professionnalisme, pourquoi pas à travers un système de parrainage avec des champions plus expérimentés.
Tous, particulièrement le très sérieux Édouard Schmitz, élève de Thomas Fuchs, et le très volubile Juan Matute, installé de longue date aux États-Unis en hiver avec son père, ancien cavalier olympique, ont pointé la nécessité de mieux mettre en valeur les performances des jeunes équitants, à travers le développement des circuits U25 (moins de vingt-cinq ans), un classement mondial dédié, et idéalement des dotations plus généreuses en argent et en points au même classement mondial. Pour le saut d’obstacles, le Suisse a ainsi rappelé que le premier frein au développement de sa carrière restait l’accès aux grands concours. Même si certains organisateurs et la FEI font des efforts en accordant des wild-cards aux pilotes en devenir, Édouard souhaiterait à juste titre que ces invitations reposent sur un système plus transparent et fondé sur le mérite de chacun. Il pourrait également s’avérer judicieux d’intégrer un jeune dans chaque équipe en Coupes des nations et championnats, y compris en tant que remplaçant, afin de permettre aux jeunes pousses de progresser au contact des plus grands. À cet égard, la France compte parmi les bons élèves de la planète équestre, avec l’Allemagne et les Pays-Bas, entre autres.
« Nous devons plus et mieux impliquer les jeunes », Sabrina Ibañez
Toutes ces doléances et quelques autres, synthétisées en fin de journée par Sabrina Ibañez, semblent avoir été entendues. Reste à en étudier la faisabilité et à adapter les règlements qui devraient l’être. “Désormais, il est clair que nous devons plus et mieux impliquer les jeunes dans tout ce que nous faisons car ils ont beaucoup à nous apporter”, a commenté la secrétaire générale de la FEI. On pourrait ainsi intégrer de futurs champions dans les comités techniques de chaque discipline, voire créer un comité dédié, ce qui offrirait une place à un jeune au sein du très fermé bureau de la FEI! Un congrès de la jeunesse pourrait aussi se tenir de manière périodique à l’avenir.Tout au long de ces riches discussions, les autres personnalités invitées à s’exprimer ont dépeint une jeunesse passionnée de sport, mais aussi en quête de sens et d’impact moral ou philosophique, y compris dans leurs pratiques physiques. Voilà qui rassure et à la fois questionne quant à l’avenir. À quoi ressembleront les grandes compétitions équestres dans vingt ans, considérant toutes ces évolutions? Pas évident à prédire.
La journée s’est achevée sur une session de prévention des violences et du harcèlement dans le monde du sport. À ce titre, la FEI devrait à juste titre adopter le programme de recommandations du CIO. Au programme demain, un atelier sur le bien-être physique et mental des cavaliers (commotions cérébrales, soins médicaux et drogues récréatives), puis des points successifs sur les travaux en matière de prévention des risques en concours complet, de notation en dressage, du statut des officiels de compétition et des évolutions du monde équestre dans le cadre global du réchauffement climatique. Comme aujourd’hui, les discussions devraient aboutir à des consensus, à mille lieux des controverses des précédents forums consacrés aux formats de compétition des Jeux olympiques et au circuit FEI Longines des Coupes des nations. Mais le consensus n’est pas toujours un mauvais signe en termes de démocratie!