Ces outsiders que l’on n’attendait pas sur un podium olympique
La sélection de Greg Patrick Broderick aux Jeux olympiques de Rio, la semaine dernière a fait grand bruit sur la planète équestre. Il faut dire que, dans la course à Rio, le cavalier de MHS Going Global ne faisait pas figure de favoris face aux autres Allen, Lynch et O’Connor. Mais l’histoire olympique a parfois montré que les outsiders avaient toute leur place sur un podium, individuel ou par équipes. À moins de cinquante jours du coup d’envoi des JO de Rio, retour sur les oustiders repartis avec une médaille autour du cou.
Saut d'obstacles
Un outsider nommé BeerbaumBarcelone 1992. Pour cette vingt-deuxième édition des Jeux olympiques de l’ère moderne, la compétition par équipes bat son plein lorsque Ludger Beerbaum, qui participe à ses deuxièmes Jeux olympiques, voit casser le hackamore de sa jument Classic Touch en plein parcours. La compétition commence donc sous de mauvais auspices pour la légende allemande qui n’en est pas encore une, avec un score désastreux pour son équipe. Mais le jeune homme de trente-deux ans se rattrape dans la finale individuelle en devenant le seul à signer un double sans-faute, qui lui offre une belle médaille d’or, devant le Néerlandais Piet Raymaker et une certaine... Ratina Z ! C’est en effet à la suite de ces Jeux olympiques que le propriétaire de Classic Touch décide d’acquérir la mythique jument et de la confier au Kaiser.
L'Arabie Saoudite, la nation que l'on n'attendait pas à Londres
Nous sommes désormais à Londres, en août 2012. Les Britanniques survolent la compétition par équipes et s'emparent, à domicile, du graal olympique, devant un public totalement dévoué à leur cause. Les Pays-Bas, emmenés par Jur Vrieling, Gerco Schroder, Marc Houtzager et Maikel van der Vleuten, récoltent, eux, la médaille d'argent. Deux nations plutôt habituées aux honneurs. En revanche, l’Arabie Saoudite l’est moins. Pourtant, cela ne va pas empêcher Ramzy al-Duhami sur Bayard vd Villa There et Abdullah al-Saud, en selle sur Davos, de signer des parcours parfaits. Kamal Bahamdam, accompagné par sa fidèle Noblesse des Tess, écope quant à lui d'un point de temps dépassé, qui le propulsera d’ailleurs deux jours plus tard à la quatrième place de cette échéance olympique. Suffisant pour déjouer les pronostics et s’emparer du bronze par équipes. Une belle performance pour l’un des derniers pays à avoir rejoint le haut-niveau, et qui a pris un malin plaisir à devancer les favoris.
Concours complet
Sara Algotsson, la suédoise qui bouscule les codesIl faut avouer que le drapeau suédois n’est pas de ceux que l’on a l’habitude de voir sur les podiums de concours complet. Pourtant, en 2012, lors des Jeux olympiques de Londres, la Suédoise Sara Algotsson-Ostholt a fait fort. Cette année-là, la Suède a gagné sa place en équipes pour les Jeux olympiques. De quoi mettre tous les complétistes du pays sur le pied de guerre, avec comme objectif suprême, une place dans la délégation. Sara Algotsson-Ostholt est de ceux-là. La Suédoise installée en Allemagne prépare donc tranquillement mais surement sa jolie Wega. Ainsi, elle prend la deuxième place du CIC 2* de Radolfzell, en avril, avant de monter à nouveau sur la deuxième marche du podium lors du CIC 3* de Luhmühlen, cédant à chaque fois la victoire à l’Allemand Michael Jung. Des performances qui emmènent la blonde et sa grise à Londres, où elles font mieux que bonne figure, prenant la tête du classement provisoire à l’issue du cross. Dernière à s’élancer sur l’hippique, elle doit donc dérouler un parcours absolument parfait si elle veut repartir avec l’or. Ce qu’elle fait… Jusqu’à l’ultime obstacle, qu’elle renverse, laissant la médaille d’or à… Michael Jung ! Malgré tous les hasards de l’Histoire, la Suédoise a signé là la plus belle performance de toute sa carrière, alors qu’elle a été contrainte il y a quelques semaines, de mettre Wega à la retraite.
Dressage
Les Soviétiques s’en donnent à cœur joie à MoscouUn peu d'histoire pour les Jeux olympiques de 1980. En pleine Guerre Froide, après une invasion soviétique en Afghanistan en décembre 1979, les États-Unis d'Amérique décident de boycotter ces Jeux, qui ont lieu à Moscou. Plus de soixante-sept autres nations suivent le mouvement de la première puissance mondiale et décident, elles aussi, de ne pas prendre part à l’échéance sportive. Onze nations seulement ont pris part aux compétitions équestres. Les épreuves de dressage sont les plus touchées, avec seulement quatorze couples au départ. Une situation qui permet donc aux cavaliers les moins en lumière de tirer leur épingle du jeu. Ainsi, l’Autrichienne Elisabeth Theurer remporte sa première médaille dans un championnat, en selle sur Mon Cherie. À domicile, les Soviétiques profitent également de ce boycott massif, Yuri Kovshov sur Igrok et Viktor Ugryumov sur IShkval s’emparant respectivement des médailles d’argent et de bronze.
Le jour où la Grande-Bretagne a éclaté par équipes
Difficile de croire aujourd’hui que la Grande-Bretagne n’a pas toujours été l’une des nations fortes du dressage tant les performances de ses couples, Charlotte Dujardin et Valegro bien sûr, mais aussi Carl Hester et Nip Tuck ou encore Fiona Bigwood sur Atterupgaards Orthilia, s’enchaînent chaque semaine. Cette belle série a démarré lors des Jeux olympiques de Londres, en 2012, lorsque la Grande-Bretagne s’impose facilement grâce aux reprises de Charlotte Dujardin et Valegro, Carl Hester et Uthopia ainsi que Laura Tomlinson sur Mistral Hojris. Car il s’agit bien là du tout premier podium britannique de l’histoire des Jeux olympiques modernes. À noter que les épreuves de dressage par équipes comptabilisent désormais les scores de trois cavaliers depuis 2008, contre quatre avant les Jeux olympiques de Pékin.