LE 'HORSE VS MAN MARATHON', LORSQUE L'HOMME DÉFIE LE CHEVAL



Une soixantaine de cavaliers et plus de six cents coureurs – un record – ont participé ce week-end au Pays de Galles à la trente-quatrième édition du "Horse vs Man Marathon". Comme son nom l'indique, la course met aux prises l'homme et le cheval, une nouvelle fois vainqueur cette année.


Comme souvent au Pays de Galles, tout a commencé autour de quelques pintes, un soir de 1980. La nuit est déjà bien avancée dans le petit village de Llanwrtyd Wells, quand deux chasseurs du coin se demandent qui de l'homme ou du cheval est le plus rapide sur une longue distance et un terrain accidenté. Le patron du pub, Gordon Green, prend les paris et leur propose de faire un test grandeur nature. Le premier "Man vs Horse Marathon" a lieu quelques mois plus tard.

Depuis, cavaliers et coureurs s'affrontent, chaque mois de juin, sur un parcours d'environ trente-huit kilomètres à travers les collines galloises. Malgré quelques aménagements, l'affrontement a longtemps été inégal. Il a fallu attendre vingt-cinq ans pour voir le premier bipède l'emporter. Une performance renouvelée seulement une fois, en 2007, sous une chaleur peu propice aux chevaux.

Vingt-cinq minutes d'avance


Le grand beau temps du week-end n'a pas eu d'incidence cette année. Même si les cavaliers ont parfois eu du mal à faire sortir leurs montures des petits cours d'eau à traverser, la Galloise Beti Gordon, en selle sur Next in Line Grangeway, s'est imposée avec, après de vingt-cinq minutes d'avance sur le premier coureur. Trop facile ?

"C'est équilibré, répond Kenneth Mapp, quatrième avec Labib, un pur-sang arabe de quinze ans. Les coureurs ont un avantage en descente et sur les parties boueuses, où ils peuvent choisir de meilleures trajectoires. On peut en revanche se rattraper dans les montées. Ça aurait été difficile également s'il avait fait encore plus chaud."

Trois contrôles vétérinaires – avant le départ, à mi-parcours et à l'arrivée – sont effectués lors de cette épreuve à "l'ambiance unique", à en croire le cavalier anglais, ancien vainqueur. "Je fais beaucoup d'endurance et il y a rarement autant de spectateurs le long du parcours. C'est la rencontre de deux mondes assez différents. Il faut être vigilant quand on rattrape les coureurs (ndlr : les cavaliers partent avec quinze minutes de retard, un temps déduit à l'arrivée), certains ont un peu peur d'être percutés."

Battus pour la trente-deuxième fois en trente-quatre éditions, les athlètes pourront toujours se rattraper sur les autres compétitions organisées à Llanwrtyd Wells : course de chars romains, championnats du monde de ricochets ou nage en tourbière avec palmes et tuba.


Sebastien Duval