DOSSIER SPÉCIAL POLO VIDA DANS GRAND PRIX MAGAZINE



Découvrez un extrait du dossier spécial Polo à ne pas manquer dans le dernier numéro de Grand Prix Magazine actuellement en kiosque, avec l’interview de Brieuc Rigaux l’un des deux seuls joueurs de niveau Handicap 5 en France. Cette interview est le point de départ d’un dossier sur la démocratisation du sport des rois. Grand Prix Magazine a donné la parole aux pionniers de la discipline qui souhaitent faire découvrir le polo au plus grand nombre.

 
 
Grand Prix : Comment êtes-vous arrivé jusqu’au polo ? Brieuc Rigaux : J’ai commencé à l’âge de quatorze ans à Chantilly, un peu par hasard. Le Polo Club venait d’ouvrir tout près de chez moi. J’y ai découvert les chevaux et le sport en même temps. Même si je n’étais pas spécialement attiré par les chevaux, ça a été comme un coup de foudre.

 
 
G.P. : Comment a réagi votre famille ? B.R. : Dans ma famille, personne n’a de pied dans le monde du cheval. Au départ, ils étaient un peu surpris et inquiets. Pour eux, joueur de polo professionnel, ce n’était pas vraiment un métier. Avec le temps, les premières victoires sont arrivées et mon ascension assez rapide les a rendus fiers de moi. Ils me soutiennent beaucoup, même si ma mère craint toujours les accidents (rires).

 
 
G.P. : Comment expliquez-vous votre ascension dans ce milieu réputé fermé ? B.R. : Justement, le fait d’être extérieur au milieu m’a permis d’être très motivé pour y arriver. Il fallait que cela devienne un métier pour que je puisse continuer. J’ai rapidement voulu faire carrière dans le polo, j’ai donc fait le maximum pour y parvenir.

 
 
G.P. : Qu’est-ce qui vous plaît dans ce sport ? B.R. : Il y a d’abord l’esprit d’équipe, le sport de balle et l’adrénaline qui sont de véritables boosters. Et puis, j’adore le lien que l’on tisse avec les chevaux. Notre vie entière tourne autour d’eux : on les monte, on s’en occupe, on les soigne. Ils sont sortis deux fois par jour. Le matin, ils travaillent le fond, c'est-à-dire le souffle. L’après-midi est consacré à la technique individuelle : on travaille aussi bien les arrêts que les changements de pieds, on va aussi taper les balles et on répète nos gammes.

 
 
G.P. : Les chevaux sont vos partenaires de jeu numéros un. Disposez-vous de vos propres montures ? B.R. : Oui, j’ai mes propres chevaux avec qui je joue en Europe. Lors des tournois hors d’Europe, les chevaux nous sont fournis directement sur place. J’ai acquis mes chevaux au fur et à mesure. J’ai commencé avec un vieux cheval que j’ai revendu pour en acheter un nouveau, ainsi de suite. Au polo, les chevaux représentent 70% d’un joueur, il faut donc renouveler sans cesse sa cavalerie. Par gain de temps, je choisis plutôt des chevaux déjà bien mis pour qu’ils soient rapidement opérationnels à 100%.

 
 
G.P. : Un tel parcours est-il accessible à tous les jeunes ? B.R. : Les propriétaires m’ont beaucoup aidé tout au long de ma carrière. J’ai pu intégrer très tôt de bonnes équipes, ce qui m’a permis de progresser rapidement. Je souhaite que d’autres jeunes suivent le même chemin que moi. Je pense qu’il y a des ouvertures dans ce milieu, il faut cependant avoir l’envie et se donner les moyens de réussir. Le polo n’est pas un milieu aussi fermé qu’on le croit. J’espère qu’il y aura d’autres exemples comme le mien, d’où l’importance d’augmenter la visibilité de cette discipline.

 
 
G.P. : Justement, le fait que vous ne veniez pas d’un milieu privilégié vous a-t-il gêné ? B.R. : Il y a forcement un certain décalage. Mais au final, on est tous égaux à cheval. Face au sport et sur le terrain, il n’y a plus de différences.

 
 
G.P. : Quel sens souhaitez-vous donner à votre carrière ? B.R. : Je voudrais développer le polo, pouvoir soutenir les jeunes et les inciter à se tourner vers ce sport. Egalement mieux structurer la filière des professionnels car il n’existe aucune aide aujourd’hui. J’aimerais, dans le futur, faire naître des structures pour que le jeune joueur qui arrive ne soit pas lâché dans la nature et qu’il soit accompagné à chaque étape de sa formation et de son éventuelle carrière professionnelle.

 
 

Propos recueillis par Astrid Garaude. 


Pour commander le numéro de mai cliquez ICI