Les Conseils des chevaux et l’IFCE livrent une nouvelle étude sur les établissements équestres français

La Fédération nationale des Conseils des chevaux et les Observatoires économiques régionaux ont récemment publié une nouvelle synthèse nationale sur les établissements équestres. Cette étude, fidèle à la méthodologie mise en place avec l’Institut français du cheval et de l’équitation depuis 2005, a été réalisée grâce à la participation des professionnels qui ont répondu au questionnaire des Observatoires économiques régionaux. GRANDPRIX vous en propose la lecture, toujours instructive.



La connaissance macro-économique de la filière permet en temps ordinaire d’orienter des politiques de développement régionales et d’en mesurer les effets. Ces études menées régulièrement détectent également des mouvements de fond, évolutions de pratiques ou de fonctionnements d’entreprises qui peuvent être autant d’opportunités économiques pour les professionnels. C’est aussi grâce à cette perspective de la macro-économie de la filière que peuvent être mieux orientées, en partenariat avec l’Institut de l’élevage (IDELE) et les chambres d’agriculture, des études micro-économiques plus précises pour établir des cas types d’entreprises que les conseillers de la filière utilisent pour aider les professionnels à raisonner leurs projets d’installation, optimiser leurs marges et maîtriser leurs coûts de production. La crise du Covid-19 met en évidence un autre intérêt des Observatoires économiques régionaux (OER). En mettant à disposition des décideurs des chiffres fiables et indépendants, récoltés sur le long terme, ils vont permettre aux régions et aux collectivités locales de mettre en place des mesures d’accompagnement spécifiques des entreprises et de planifier des actions favorisant la relance de l’activité économique en complément des mesures nationales.

Cette note de synthèse a pour but d’objectiver l’évolution de la situation économique des établissements équestres dans les régions. Elle s’appuie sur les données recueillies en 2018 par les Observatoires économiques régionaux. Cette évolution se fait dans un contexte particulièrement mouvant dans lequel les tendances conjoncturelles et structurelles ont été identifiées (lire notamment l’étude prospective sur la filière équine à l’horizon 2030 et les notes de conjoncture publiées par l’IFCE) : évolution de la place sociétale du cheval, évolution des pratiques équestres, baisse du nombre de licenciés, etc. On constate des adaptations économiques parfois difficiles mais aussi l’émergence de nouvelles opportunités et de nouveaux modèles: fragilisation des centres équestres traditionnels, augmentation du nombre de moniteurs indépendants, développement des écuries de pension ou de propriétaires... Cette étude permet de définir un point 0 de la situation en régions, et les mises à jour prochaines des OER permettront d’en suivre l’évolution.



Effectif, orientation et affiliation à la Fédération française d’équitation

Dans le cadre des OER, plus de 10 000 établissements équestres ont étés recensés. Selon la méthodologie mise en place par l’IFCE, les établissements équestres sont séparés en «strates» (ou types), en fonction de leur orientation (Voir tableau). La majorité des établissements sont orientés sur l’enseignement de l’équitation, et comptent de 0 à 100 licenciés FFE. Ensuite les établissements orientés vers l’enseignement de taille moyenne, délivrant 100 à 300 licences (23 %), puis des établissements orientés sur la pension ou écuries de propriétaires (18 %). Dans les plus gros établissements à orientation enseignement, de taille moyenne et grande, les responsables indiquent clairement l’activité d’enseignement comme activité équestre principale. Pour les établissements de petite taille, les activités principales majoritairement déclarées se partagent assez équitablement entre enseignement et pension (avec et sans enseignement sur les chevaux en pension). Les établissements orientés pensions et tourisme sont assez logiquement spécialisés sur leur domaine d’activité (pension et promenades/randonnées), même si l’on peut voir qu’ils se diversifient.




Les établissements orientés sur l’enseignement sont dans leur immense majorité affilés à la FFE. C’est l’inverse pour les établissements orientés sur des activités de pension ou de tourisme dont neuf sur dix environ ne sont pas affiliés pour mener à bien leurs activités.



Forme juridique, affiliation sociale et assujettissement à la TVA

© OER/Fédération nationale des Conseils des chevaux

La plupart des établissements sont des entreprises individuelles. Les statuts associatifs ne sont logiquement réellement présents que dans les établissements de type «enseignement». Assujettissement à la TVA. Au total, 84 % des établissements sont assujettis à la TVA: 82% des établissements de petite taille, 88% des établissements de moyenne taille, 95% des établissements de grande taille, 86% des établissements orientés pensions et seulement 66% des établissements orientés tourisme.

Aides de la Politique agricole commune. 23 % des établissements y ont eu accès en 2018, avec une plus forte proportion dans les établissements orientés pensions et tourisme (respectivement 32% et 29%). Pour les établissements «enseignement», 22% des structures ont touché ces aides.
Source de revenus. Les activités équestres sont la principale source de revenus dans 71% à 85% des établissements orientés vers l’enseignement. En revanche, pour les établissements orientés tourisme, plus de 62% des établissements déclarent qu’il ne s’agit pas de leur principale source de revenus.
Affiliation à la Mutualité sociale agricole. 79% des établissements sont affiliés à la MSA, à titre principal, et 7% à titre secondaire ou en tant que cotisants solidaires. 13% sont affiliés à d’autres organismes.



Les effectifs de chevaux et les surfaces utilisées


Tous les types d’équidés (chevaux, poneys, ânes, mulets...) et quel que soit leur usage (reproduction, équitation sportive, loisir, etc.) sont comptabilisés (voir figure 4). Les équidés en propriété représentent en moyenne 59 % du cheptel des établissements, avec des variations selon le type d’établissement. Au total, 267 354 équidés sont en établissements équestres, dont 85% des équidés en établissements orientés enseignement.

La surface utilisée par les équidés est de 15 hectares en moyenne par établissement orientés enseignement et pensions. Pour les établissements orientés tourisme, les surfaces consacrées à l’activité équine avoisine les 30 hectares en moyenne, soit le double de la surface des autres établissements.