Nathan Budd, un Belge parti de rien sur qui les regards sont désormais rivés
Signataire d'excellents résultats ces dernières années, entre autres grâce à ses excellents Cadix des Rosiers, Balder van de Katelijnkouter et Cashpaid J&F, ce dernier ayant terminé douzième du Grand Prix 3* du Longines Deauville Classic samedi dernier, Nathan Budd n'était pourtant pas prédestiné à évoluer au plus haut niveau de sa discipline. Issu d'une famille modeste complètement extérieure au monde du cheval, le Belge a su travailler dur et rencontrer les bonnes personnes pour arriver jusqu'ici.
Douzième du Grand Prix 3* Longines de la Région Normandie le weekend dernier au Longines Deauville Classic, fruit d'une remarquable première manche conclue à un point dépassé, Nathan Budd semble être en pleine ascension vers le plus haut niveau. Pour cette évolution, ce jeune Belge de vingt-huit ans peut notamment compter sur le génial Cashpaid J&F, un étalon de neuf ans qu'il a formé lui-même et monte depuis toujours. Cet Holsteiner, fils de l'illustre Casall, ancien crack du Suédois Rolf-Göran Bengtsson, a d'ailleurs participé aux championnats du monde des Jeunes Chevaux à Lanaken à cinq, six et sept ans avec son fidèle pilote. Ce respectueux et puissant bai, né chez Hans-Hermann Gempf, a fait forte impression à Deauville, où il disputait pourtant son tout premier Grand Prix de ce niveau - il a seulement couru quatre Grands Prix 2*, dont un à Grimaud dont il a terminé deuxième, mi-juin. Ce prometteur étalon, que l'on espère voir encore longtemps sous les couleurs belges, est la propriété de Chloé Quenon, compagne de Herik Duran, auprès duquel Nathan Budd a tout appris. Et si ce dernier a déjà couru quelques CSI 5* au cours de sa jeune carrière, notamment les concours de Lyon et Paris Saut Hermès, ce fameux Cashpaid J&F pourrait permettre au pilote de gravir des échelons supérieurs.
Né le 25 novembre 1992, Nathan Budd est tout sauf issu du sérail, ni né avec une cuillère d'argent dans la bouche. C'est à l'âge de six ans qu'il a mis le pied à l'étrier pour la première fois, à l'occasion d'une journée portes-ouvertes dans le centre équestre du coin. De nature casse-cou, le petit garçon est immédiatement séduit par l'équitation puis par le saut d'obstacles en particulier. C'est très classiquement, dans un club, qu'il apprend ses bases, aux côtés notamment de Gaëtan Stalpaert, de dix ans plus âgé, le fils du patron. Nathan l'aide régulièrement aux écuries, ayant en retour l'opportunité de monter davantage et de découvrir les compétitions.
Une rencontre déterminante avec le Brésilien Pedro Veniss
À l'âge de seize ans, Nathan Budd fait la rencontre déterminante de Pedro Veniss, alors en pleine préparation pour les Jeux olympiques de Hong Kong, auxquels il participera aux rênes de Un Blanc de Blancs, par le biais de ses premières expériences dans la famille Stalpaert. Quelques années plus tard, une fois ses études achevées, Nathan est engagé par le cavalier brésilien, qui deviendra son mentor et un ami proche, et Herik Duran, gérant de l'élevage des Rosiers. “J’ai toujours rêvé secrètement d'atteindre le haut niveau mais je savais que c’était un milieu difficile et que je partais de loin, même si ma famille et mes amis m’ont toujours soutenu”, a confié Nathan Budd au site de la Ligue équestre de Wallonie. “Après ma rencontre avec Pedro, je ne me suis plus trop posé de questions. C’est une personne très juste et humaine, qui m’a montré une autre dimension du sport.”
De fil en aiguille, Herik Duran, séduit par l'approche et la motivation de Nathan, lui confie des chevaux d'un bon niveau à disposition. Le jeune cavalier belge progresse et se met à évoluer sur la scène sportive. Il lui mettra notamment Balder van de Katelijnkouter, un hongre BWP, à disposition. Ce fils de Baloubet du Rouet, et d'une mère par Orlando, qui a été amené sur la scène internationale par le Colombien Dayro Arroyave au début des années 2010, permet à Nathan de courir ses premières épreuves internationales, passant des épreuves à 1,10m jusqu'aux Grands Prix à 1,60m. C'est aux rênes de cet alezan que Nathan participe à sa première épreuve à 1,60m, à l'occasion du Saut Hermès, en 2018. Ses trois dernières années, le Belge a également pu compter sur le fameux Cashpaid J&F et Cadix des Rosiers, une jument sBs qu'il forme depuis ses cinq ans. À en juger par le parcours de ses différentes montures de tête, il apparaît que Nathan est également un excellent formateur de chevaux, capable de les amener progressivement au plus haut niveau. “Je suis arrivé au haras des Rosiers pour former des jeunes chevaux et j’essaie d'y consacrer du temps”, explique le cavalier. “Comme mon propriétaire élève beaucoup et avec beaucoup de succès, c’est stimulant car il y a toujours de jeunes chevaux qui arrivent et évoluent pour prendre la relève des plus âgés.”
Pouvant désormais compter sur plusieurs chevaux capables d'enchaîner des parcours à 1,60m, et au vu de ses récents résultats, Nathan Budd peut légitimement espérer des sélections pour de bons concours, notamment des CSIO 3* ou 5*. “Monter pour mon pays me motive, me donne envie de faire ce sport”, confie le pilote. “De plus, j’aimerais acquérir un peu d’expérience à ce niveau. Il faut rester sur terre, je sais que ce n’est pas facile. Toutefois, je travaille pour arriver le plus loin possible et mon propriétaire me suit et me pousse dans cette direction.” C'est tout le mal qu'on lui souhaite!