Entouré de sa famille, Kevin Canavese se tourne sereinement vers ses objectifs
Kevin Canavese, dix-neuf ans, vient d’enchaîner deux belles performances dans des Grands Prix CSI 2* à San Giovanni in Marignano, en Italie. En compagnie de sa nouvelle recrue, l’expérimentée Happy, l’Azuréen espère pouvoir participer aux championnats d’Europe Jeunes Cavaliers. Après de belles années passées à poneys, le jeune homme affiche une détermination réaliste. Installé au domaine de la Veyrière, à Valbonne dans les Alpes-Maritimes, il peut compter sur le soutien indéfectible de ses parents, qui lui ont mis le pied à l’étrier et l’accompagnent aujourd’hui en direction de ses rêves.
Depuis quelques semaines, Kevin Canavese accumule les bons résultats. Désormais accompagné par la très performante Happy Girl ter Muyncken (BWP, Lux Z x Indorado), le jeune Cannois entend bien accomplir ses objectifs. Le premier en ligne de mire? Participer aux championnats d’Europe Jeunes Cavaliers en 2021. “Cela fait un mois que j’ai récupéré Happy. J’ai trouvé cette jument chez un marchand, Arnaldo Bologni (qui a représenté l’Italie aux Jeux olympiques d’Atlanta, en 1996, ainsi notamment qu’aux Jeux équestres mondiaux de 1990, 1994 et 1998, ndlr), qui m’a fait acheter tous mes chevaux jusqu’à présent. Je l’ai essayée chez lui et cela n’a pas été simple au début. Happy a du caractère mais c’est une vraie guerrière”, sourit Kevin. “Elle donne tout pour son cavalier. Et, malgré son caractère, c’est un amour au quotidien.”
Deuxième le 18 octobre d’un Grand Prix CSI 2* disputé à San Giovanni in Marignano, non loin de Rimini et du légendaire terrain de concours de San Patrignano, puis auteur d’un nouveau sans-faute la semaine dernière sur cette même piste italienne, la paire formée par Kevin Canavese et Happy semble avoir trouvé ses marques. Âgée de treize ans, la baie a connu beaucoup de “grandes maisons”, comme le souligne justement son cavalier. Passée chez une poignée de cavaliers, dont les jeunes Néerlandais Kim Emmen et Ruben Romp, la fille de Lux Z a sauté des épreuves à 1,55m jusqu’en CSI 5*. “Je pense qu’elle me permettra d’atteindre mes objectifs et d’attaquer les Grands Prix à 1,50m”, reprend son cavalier. Pour autant, pas question de trop en demander à la généreuse Happy. “Nous sommes à la recherche d’un deuxième cheval pour l’épauler”, explique-t-il. “Nous ne voulons pas l’abîmer en la poussant trop, en lui faisant sauter en permanence ces épreuves-là.”
Si le jeune Français peut également compter sur Canto del Silenzio (Holst, Canto x Contender), le premier cheval acheté par son père, pour concourir jusqu’à 1,40m, il commence déjà à préparer l’avenir. “Avec mon père, il y a trois ans, nous avions acheté un jeune cheval qui se nomme Olivier d’Asschaut (BWP, Van Gogh x Nonstop). Il a un nom un peu spécial, mais énormément de potentiel. Il a été débourré et a débuté les épreuves du Cycle classique à quatre et cinq ans avec Gabriel Petit”, précise l’Azuréen. L’équidé de six ans a rejoint il y a deux mois Thomas Rousseau afin de parfaire sa formation.
Une histoire de famille
Avant d’attaquer les épreuves à 1,45m et d’enregistrer de nombreux sans-faute en CSI, Kevin Canavese a suivi un parcours classique. Ses parents, eux-mêmes équitants amateurs, lui font faire son premier tour de poney à l’âge de trois ans. “Depuis tout petit, je suis passionné par les animaux. Dès que j’en voyais un, j’étais captivé”, explique le jeune homme. Né le 1er février 2001 à Cannes, Kevin Canavese, dix-neuf ans, débute réellement l’équitation à l’âge de cinq ans, au club hippique de Mougins, à quelques kilomètres au nord de sa ville natale. “J’ai pris part à mes premières compétitions à l’âge de huit ans. Un an plus tard, mes parents m’ont acheté mon premier poney, Quito des Vents (PFS, Syrius de Mai x Pallikare d’Anjou)”, narre le pilote.
Au fil des années, Kevin Canavese change de poneys, progresse et gravit les échelons. “En 2013 et 2014, j’ai débuté en Grands Prix Excellence avec Qina des Islots (PFS, Verdi x Quartz IV)”, poursuit le Cannois. Avec elle, il atteint des épreuves à 1,30m et foule les pistes de plusieurs CSIOP. “Pour moi, Le CSIO de Fontainebleau reste inoubliable. C’est un concours formidable, où l’on peut côtoyer les meilleurs cavaliers”, note Kevin Canavese. “Cela reste l’une de mes plus belles expériences à poney. Chaque concours apporte ses anecdotes. Les compétitions étaient un moyen de se retrouver, de créer des histoires en commun avec des amis. Je ne retiens pas un moment en particulier, mais l’accumulation de petits souvenirs fait que mes années à poneys sont gravées dans mon esprit.”
En 2016, le jeune homme lève le pied et apparaît moins en compétitions. “J’ai fait une pause pendant quelque temps. Je montais très peu”, assume le Sudiste. “Je devais vendre mes poneys avant de pouvoir passer à cheval et mes parents souhaitaient que je me consacre davantage à mes études.” Finalement, la passion ne tarde pas à reprendre le dessus. “Comme mes parents voyaient que j’étais quelque peu en détresse et que j’avais du mal à arrêter de penser à l’équitation, mon père m’a finalement acheté mon premier cheval, Canto, il y a maintenant deux ans.”
Marcus Ehning en modèle
Désormais, Kevin Canavese étudie avec sérieux le business international, en première année, à la SKEMA, un groupement d’écoles de commerce ayant notamment un établissement sur le campus de Sophia Antipolis, sur les hauteurs d’Antibes. Cette formation lui donne la chance de pouvoir concilier entraînement et études. “Mon université favorise et développe l’esprit sportif. Elle me permet donc d’aménager mon emploi du temps afin d’assister aux cours le matin, et de m’entraîner l’après-midi. Lorsque je suis en concours ou à l’étranger, je peux poursuivre mon apprentissage à travers des cours en ligne”, détaille le jeune homme. Grâce à cela, il peut parcourir l’Europe – du moins lorsque la situation sanitaire le permet – pour participer à des compétitions internationales. Toujours accompagné par ses plus fidèles supporters, ses parents, Kevin semble mener sa barque avec bonheur. “Mon père met tout en place pour que je puisse accomplir mes objectifs. J’espère prendre part aux championnats d’Europe Jeunes Cavaliers en 2021”, se projette l’Azuréen. “Désormais, ma mère m’accompagne presque à chaque concours, avec le camion. Elle me donne aussi un coup de main lorsque j’ai besoin d’aide pour m’occuper de mes chevaux. Mes parents sont vraiment à fond derrière moi. Nous passons des heures ensemble sur la route et partageons de bons moments en concours!”
Installé dans les écuries du domaine de la Veyrière, à Valbonne, à deux pas de Sophia Antipolis, et coaché par Manuel Henry, qui entraîne également Ramatou Ouedraogo, Kevin Canavese admire et porte une attention particulière à l’équitation des meilleurs mondiaux. Parmi eux se détache l’un des triples vainqueurs de la finale de la Coupe du monde. “Le cavalier qui m’inspire le plus, tant en termes de position que pour son sang-froid, c’est Marcus Ehning”, avoue-t-il. “Après, de nombreux grands cavaliers, comme Daniel Deusser ou Steve Guerdat, sont également des modèles.”
Pugnace, le jeune homme s’efforce de “persévérer jusqu’à l’aboutissement”, tant qu’il n’a pas atteint ce qu’il désire. Une qualité qui sera déterminante dans son ascension vers le très haut niveau et la réalisation de ses objectifs, sinon de ses rêves. Réaliste, Kevin Canavese garde toutefois les pieds sur terre. “Qui sait, un jour, je pourrai peut-être fouler la piste d’Aix-la-Chapelle”, imagine le jeune talent. “L’objectif ultime serait de participer aux Jeux olympiques, mais aujourd’hui, c’est davantage un rêve qu’un objectif.”