La FEI annule presque tous les concours européens prévus en mars pour endiguer l’épizootie de rhinopneumonie
À 23h ce soir, la Fédération équestre internationale a annoncé l’annulation de tous les prochains événements internationaux programmés en Europe d’ici le 28 mars 2021. Quelques heures après la Fédération française d’équitation et la Société hippique française, la maison-mère des sports équestres encourage donc à son tour le confinement de tous les chevaux pendant quatre semaines. Il s’agit de rompre les chaînes de contamination des chevaux à la rhinopneumonie équine (EHV-1), virus qui sévit à Valence, en Espagne, mais aussi en France, en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas. Seuls peuvent se poursuivre les séries déjà entamées, à Vejer de la Frontera, Vilamoura, San Giovanni in Marignano et Gorla Minore, à condition de n’accueillir aucun nouveau cheval dans leurs écuries.
Il y a un peu moins d’un an, la pandémie de Covid-19 avait mis le monde – celui du cheval n’y avait pas fait exception – à l’arrêt complet pendant deux mois. Cette fois, et quelques jours avant un probable resserrement des restrictions sanitaires françaises, l’univers de la compétition doit de nouveau se mettre en pause sans préavis et pendant quatre semaines. Cette fois, il ne s’agit pas de protéger la vie des humains, mais celle des chevaux, mise en danger par une épizootie de rhinopneumonie (EHV-1) extrêmement dangereuse et contagieuse. Après avoir couvé çà et là en Europe et en Amérique, cette nouvelle épizootie a explosé la semaine passée à Valence, en Espagne.
Pour y faire face, et surtout casser les chaînes de contamination, la Fédération équestre internationale (FEI) a annulé ce soir tous les événements internationaux prévus dans dix pays du continent européen avec effet immédiat et jusqu’au 28 mars 2021, “en raison de l’évolution rapide d’une souche très agressive de la forme neurologique du virus de l’herpès équin (EHV-1), originaire de Valence et a déjà entraîné des contaminations dans au moins trois autres pays d’Europe. Cette décision s’applique à toutes les disciplines FEI. Cependant, afin d’empêcher un grand nombre de chevaux de quitter simultanément les séries de concours qui se tiennent depuis plusieurs semaines sur la péninsule ibérique, en Italie et en Belgique, ces Tours seront autorisés à continuer dans des ‘bulles’ individuelles à condition qu’aucun nouveau cheval ne soit autorisé à entrer sur les sites et qu’aucun cas positif d’EHV-1 ne soit confirmé”, annonce ce soir la FEI.
“Des protocoles de biosécurité rigoureux en place et des délégués vétérinaires FEI supplémentaires” seront donc mis en place à Vejer de la Frontera, Vilamoura, San Giovanni in Marignano et Gorla Minore. “Les chevaux ne seront autorisés à quitter ces sites que s’ils sont en possession d’un certificat sanitaire officiel des autorités vétérinaires locales. Tout cheval quittant ces sites sans cette documentation sera bloqué de la base de données de la FEI. Il est également interdit de transporter un cheval sans certificat sanitaire officiel.” Ce cadre règlementaire d’exception ne s’appliquera pas à Oliva, les organisateurs du Mediterranean Equestrian Tour ayant annoncé ce soir l’annulation du reste de leurs compétitions programmées du 9 au 28 mars, ni à Opglabbeek, les promoteurs du Sentower Park ayant annulé tous leurs événements prévus en mars. Comme le rappelle la FEI, un certain nombre de pays, dont la France, ont déjà annulé tous leurs événements pour minimiser la transmission du virus. La décision, qui couvre les événements en France, en Espagne, au Portugal, en Belgique, en Italie, en Autriche, en Pologne, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Slovaquie, a été prise conformément à l’article 112.3 du règlement général de la FEI, qui stipule: “La secrétaire général est habilité à retirer toute compétition et/ou événement du calendrier si des circonstances justifiées liées à une compétition ou à l’événement sont établies.”
“Ce n’était pas une décision facile à prendre”, Sabrina Ibáñez
“Bloquer les événements en Europe continentale n’était pas une décision facile à prendre, en particulier après les perturbations majeures causées par la pandémie de Covid-19 sur le calendrier de la FEI”, déclaré ce soir la secrétaire générale de la FEI, Sabrina Ibáñez, “mais cette épidémie d’EHV-1 est probablement la plus grave que nous ayons connu en Europe depuis de nombreuses décennies et notre décision est fondée sur des facteurs de risque épidémiologiques clairement identifiés. Cette souche d’EHV-1 est particulièrement agressive et a déjà causé des morts et un très grand nombre de cas cliniques sévères. Nous devons assurer la sécurité de nos chevaux. Nous sommes également conscients qu’un grand nombre de chevaux ont quitté le site de Valence sans certificat de santé officiel, ce qui signifie qu’ils avaient un état de santé inconnu. Certains chevaux étaient déjà malades et le risque de transmission via ces chevaux est une préoccupation majeure. L’annulation des compétitions en Europe continentale, à l’exception des Jumping Tours en cours dans la péninsule ibérique et en Italie, limite le nombre de chevaux voyageant à l’étranger et réduit donc la probabilité de transmission de ce virus très grave à une échelle de plus en plus large. Nous recommandons également fortement aux Fédérations membres concernées d’annuler également leurs manifestations nationales. Nous sommes très conscients du fait qu’il s’agit d’une période très stressante et pénible, et que ce peut être extrêmement perturbateur pour les athlètes visant à obtenir leurs exigences minimales d’éligibilité (MER) ou leurs résultats de confirmation pour les Jeux olympiques de Tokyo, mais nous cherchons des moyens d’atténuer cela en aidant les couples cavalier/cheval à obtenir leurs MER ou leurs résultats de confirmation une fois que les épreuves seront autorisées à reprendre en Europe continentale.”
Consciente que certains athlètes sont déjà arrivés sur les sites de compétition ou sont en route, la FEI assure contacter directement tous les athlètes concernés engagés dans des concours programmés d’ici le 28 mars 2021.