Marcus Davis, le premier représentant des Bahamas à concourir au Winter Equestrian Festival
Marcus Davis écrit l’histoire du Winter Equestrian Festival en devenant le premier représentant des Bahamas à concourir à Wellington. Le jeune homme de vingt ans a quitté son petit pays des Caraïbes, composé de sept cents îles et îlots et réputé pour ses plages de sable blanc et ses eaux turquoise, pour le Canada et les écuries Millar Brooke Farm, après une rencontre déterminante avec celui que l’on surnomme Captain Canada, Ian Millar. Avec El Porvenir Crono, celui qui est également étudiant en troisième année d’économie appliquée à l'Université Queen’s de Kingston, concourt jusqu’à 1,30m et prend de l’expérience en Floride au milieu des meilleurs mondiaux.
Pour le poète John Donne, aucun homme n'est une île et Marcus Davis le sait mieux que quiconque. Le jeune homme de vingt ans se fait un nom, tout comme la nation qu’il représente, les Bahamas, avec l'aide de sa famille et de ses entraîneurs, alors qu'il participe pour la première fois au compétitif Winter Equestrian Festival (WEF) à Wellington, en Floride.
Marcus Davis a grandi aux Bahamas et a suivi les traces de sa sœur aînée, Hailey, en commençant l’équitation dans un club local. Il a débuté son parcours équestre avec Kimberly Johnson au Camperdown Riding Club, à Nassau, capitale des Bahamas. Au fur et à mesure, ses compétences techniques et ses connaissances concernant le saut d’obstacles se sont améliorées. Sa rencontre avec Ian Millar, qui a représenté à dix occasions le Canada aux Jeux olympiques, lors d'une visite au WEF en tant que spectateur, a été déterminante et a conduit le jeune cavalier à s'entraîner à plein temps avec la famille Millar et leur équipe, au sein des écuries Millar Brooke Farm.
Alors qu’il a déjà participé à des compétitions canadiennes renommées, à Spruce Meadows à Calgary ou Wesley Clover Parks à Ottawa, Marcus Davis était prêt à faire ses débuts au WEF en tant que compétiteur. Avec douze semaines consécutives de compétitions nationales et internationales, le WEF est le plus grand circuit de saut d'obstacles au monde et attire chaque année des milliers de concurrents du monde entier.
Concourir dans cet environnement impliquait de se mesurer à des athlètes renommés. “Au début, c'était impressionnant de rivaliser avec un si grand nombre de personnes”, a déclaré le Bahaméen, qui a commencé le circuit en division Low Junior/Amateur-Owner, composée de trois épreuves dont une dite “Classic” chaque semaine. “Dans mon épreuve Classic, jusqu’à cent couples peuvent être engagés! C'est assez intimidant de se mesurer à des cavaliers d’un tel calibre, certains avec plusieurs montures, qui concourent toute l'année. J'ai développé ma confiance en moi pour me confronter à eux.”
“Je dois faire des sacrifices pour l'université”
Alors que certains de ses concurrents se concentrent uniquement sur leur sport, Marcus Davis cumule les entraînements, la compétition et des études à temps plein à l'Université Queen’s de Kingston, en Ontario, où il travaille également à temps partiel comme “residence facilitator”, une activité réservée aux étudiants de dernière année, qui évoquent des cas de mauvais comportement d’étudiants de la résidence universitaire, en tant que tierce partie impartiale, afin de décider si ces étudiants devraient ou non être jugés responsables en utilisant un système de probabilité.
En raison de la pandémie de Covid-19, ses cours se déroulent en visioconférence, ce qui lui permet de rester à Wellington, en Floride. “Je savais que ce serait un défi de trouver un équilibre”, explique l’étudiant en troisième année d’économie appliquée. “C’est beaucoup de pression parce que je veux mettre autant d’énergie dans mon sport que dans mes études. Parfois, j’ai envie de profiter d'être à Wellington pour regarder le Grand Prix, mais je dois faire des sacrifices pour l'université. D'un autre côté, lorsque je concours et que j’entre en piste, je peux oublier tout le reste et penser uniquement à mon cheval et moi. En dehors, je dois me concentrer sur les cours.”
En concours, Marcus Davis peut compter sur El Porvenir Crono, un hongre de douze ans, plus connu sous le nom de “Crono”. Il a commencé à le louer à son propriétaire, Stefano Baruzzo, en avril 2020, et espère poursuivre son partenariat avec cet alezan de race argentine jusqu'à l'automne. “Il est digne de confiance et je sais que je peux compter sur lui”, confie le cavalier, qui prévoit de passer à la division Medium d'ici la fin du WEF. “Il est patient et m'accompagne dans cette aventure. Même si j’aborde un obstacle sans bien connaître ma distance, il m’emmènera toujours de l'autre côté. Il m'a beaucoup aidé dans ma progression, jusqu'à être à l'aise sur 1,30m. Aux écuries, il est vraiment sympathique. Il aime regarder ce qu’il se passe autour de lui et peut parfois sembler effrayé, mais en piste, il se concentre sur ce qu'il doit faire.”
Ses entraîneurs sont Amy Millar, qui a suivi les traces de son père en tant qu’olympienne canadienne, et l’entraîneur adjoint de Millar Brooke Farm, Alexander Grayton, originaire de Calgary, dans l’Alberta. “C’est un plaisir de travailler avec Marcus”, livre Amy Millar. “Il est dévoué à apprendre et à s'améliorer tout le temps et les chevaux aiment sa nature bienveillante. Marcus est très reconnaissant de l'opportunité d'apprendre et de concourir au WEF.” Le Bahaméen apprécie également le système de coaching et de formation dont il fait partie. “Le programme Millar Brooke est théorique et décompose ce que je dois faire et comment cela va m'aider”, explique-t-il. “Amy et Alex sont très patients pour trouver ce qui fonctionne et ils veulent vraiment que je réussisse. Je respecte vraiment leur équitation; ils mettent toujours le bien-être du cheval au premier plan. Au lieu de me pousser à aller plus haut, ils y vont doucement et s’assurent que je suis prêt à passer à l’échelon au-dessus en toute sécurité. Ils réfléchissent toujours à ce qui est le mieux pour le cheval et le cavalier.”
“Je réalise à quel point je suis chanceux”
Bien que pleinement soutenu par ses entraîneurs et sa famille, Marcus Davis ressent une certaine pression en concourant au WEF, où il est l'unique représentant des Bahamas enregistré à la Fédération équestre internationale (FEI). Il est également le premier athlète à être inscrit au WEF par la Fédération équestre des Bahamas depuis qu’elle a été officiellement reconnue par la FEI en 2019.
“C’est vraiment un sentiment spécial”, déclare le jeune homme, qui note également l’impact de l’ouragan Dorian et de la pandémie de Covid-19 sur les Bahamas. “Cela me fait apprécier encore plus cette opportunité car ma présence permet une représentation des Bahamas dans le milieu sportif ici à Wellington. C’est un pays qui n’existait jusqu’alors pas au WEF. C'est surréaliste d'être le seul représentant de mon pays. Je suis reconnaissant de pouvoir le promouvoir, ses belles plages et ses habitants sympathiques, et j’espère que les gens envisageront de visiter les Bahamas pour contribuer à la reprise économique.”
“Je dois aussi à ma mère et à mon père, ainsi qu'à mes entraîneurs, la chance de pouvoir concourir avec Crono”, poursuit Marcus Davis. “Ils me permettent de vivre cette expérience, j'apprécie leurs efforts et tout ce qu'ils ont fait pour moi”.
En plus de travailler sur ses propres compétences en selle, être à l'épicentre du saut d'obstacles international offre également des opportunités uniques au jeune cavalier alors qu'il gravit les échelons. “La qualité du concours et sa notoriété mondiale, le nombre de personnes différentes ici, c’est incroyable”, s’enthousiasme Marcus Davis. “Je réalise à quel point je suis chanceux de vivre cela et j’apprécie vraiment mon temps passé ici. Je peux assister à un Grand Prix qui compte non pas un mais plusieurs cavaliers classés dans le top dix mondial. Les voir en personne, en particulier ceux qui viennent d’Europe, a été formidable.” Avec une attitude remplie de gratitude, Marcus Davis profite de tout ce que son sport a à lui offrir.