La FEI rend hommage au défunt prince Philippe, son ancien président
Le prince Philippe est décédé ce matin au château de Windsor, l’un des temples de la monarchie britannique, mais aussi des sports équestres, auxquels il était profondément attaché. Dans un communiqué publié ce soir, la Fédération équestre internationale, qu’il avait présidée de 1964 à 1986, avant de transmettre le relais à sa fille Anne, princesse royale, a tenu à lui rendre un hommage à la hauteur de sa contribution au développement de l’équitation.
Le prince Philippe, duc d’Édimbourg, est décédé paisiblement ce matin, au château de Windsor, en Grande-Bretagne. Sa mort, à l’âge de quatre-vingt-dix-neuf ans, a été annoncée par les équipes de Buckingham Palace, la résidence londonienne de Sa Majesté la reine Élisabeth II. Il restera pour toujours comme le président resté le plus longtemps à la tête de la Fédération équestre internationale (FEI). Son “règne” avait duré de 1964 à 1986, année où lui avait succédé sa fille, la princesse Anne, élue jusqu’en 1994.
Au sein de la FEI, l’une des plus grandes réussites du prince Philippe fut l’introduction et le développement de l’attelage en tant que nouvelle discipline au sein de l’organisation. Il a standardisé les règles internationales et est lui-même devenu un grand compétiteur, remportant une médaille d’or par équipes avec la Grande-Bretagne aux championnats du monde de 1980, ainsi que des médailles de bronze collectives aux Mondiaux de 1978, 1982 et 1984. Il s’était aussi classé sixième en individuel en 1982.?Après l’attelage, la FEI pris sous son aile l’endurance, puis la voltige, le reining et le para-dressage.
Le prince Philippe a fortement soutenu le développement du circuit FEI des Coupes des nations, devenu l’un des joyaux du calendrier international du saut d’obstacles. Il a aussi largement contribué au lancement de la Coupe du monde de jumping à la fin de la décennie 1970, accordant sa confiance au projet mis sur pied notamment par le légendaire journaliste suisse Max Ammann. Il a également joué un rôle déterminant dans la création des Jeux équestres mondiaux, poussant cette idée pendant de nombreuses années avant qu’elle ne se concrétise pour la première fois en 1990 à Stockholm, en Suède.
Cavalier polyvalent, il a joué au polo pendant son service au sein de la Royal Navy dans les années 1940, devenant l’un des dix meilleurs joueurs de Grande-Bretagne. Sa passion pour le monde équestre était plus que partagée par son épouse et transmise à leurs enfants, en particulier le prince Charles, également joueur de polo passionné, et la princesse Anne, médaillée d’or individuelle aux championnats d’Europe de concours complet, en 1971, puis médaillée d’argent individuelle et par équipes quatre ans plus tard, avant de devenir le premier membre de la famille royale à participer à des Jeux olympiques, en 1976 à Montréal. Les petits-enfants du couple souverain ont aussi hérité de l’amour des sports équestres. Ainsi Zara Tindall, fille de la princesse Anne et de Mark Phillips, a remporté un titre mondial en concours complet en 2006 puis une médaille par équipes aux Jeux olympiques de Londres, en 2012. Enfin, on a souvent aperçu les princes William et Harry sur des terrains de polo.
“Une énergie incroyable et un grand sens de l’humour”, Ingmar de Vos
Né à Corfou, en Grèce, et élevé en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne, Philippe Mountbatten avait rejoint la Royal Navy en 1939, à seulement dix-huit ans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il avait servi dans les flottes méditerranéenne et pacifique. Il avait mis un terme à son service en 1952, sous le grade de commandant. À l’âge de vingt-six ans, en novembre 1947, il avait épousé la future reine Elizabeth II. Autant d’épisodes d’une vie exceptionnelle contée à merveille dans la série à succès mondial The Crown, diffusée sur Netflix.
“Le décès du prince Philippe est une énorme perte pour les sports équestres. Son héritage, en particulier à la FEI, perdurera pendant de nombreuses décennies encore”, a déclaré Ingmar de Vos, président de la FEI depuis 2014. “Je l’ai rencontré pour la première fois en 2005 à Londres, lors de l’assemblée générale de la FEI, puis de nouveau aux championnats d’Europe de concours complet, en 2015 à Blair Castle. C’était un homme doué d’une énergie incroyable et d’un grand sens de l’humour. La FEI est honorée de l’avoir compté comme son président le plus longtemps en exercice. Son dévouement aux sports équestres ne peut être sous-estimé et ne sera jamais oublié, en particulier dans le monde de l’attelage. Il est né la même année que la FEI, en 1921. Malheureusement, il ne sera pas avec nous pour célébrer son centenaire. Nous rendrons hommage à sa vie et nous souviendrons de lui comme d’un grand ambassadeur de notre sport”, conclut le Belge.
La FEI et GRANDPRIX expriment leur plus profonde sympathie à la famille royale britannique et se joint à la communauté équestre pour pleurer la perte de cette figure du XXe siècle.