Des enseignants s’initient à la préparation mentale avec le concours de la FFE
Tous les ans, la Fédération française d’équitation (FFE) propose des formations à destination des enseignants et des dirigeants, sur différents thèmes, afin de leur permettre de continuer à se perfectionner tout au long de leur carrière. Focus sur le premier stage proposé: une initiation à la préparation mentale.
Les 10 et 11 janvier 2022, le premier stage enseignant de l’année s’est tenu au Parc équestre fédéral à Lamotte-Beuvron. Six participants se sont initiés à la préparation mentale, en compagnie de Jean-Pascal Cabrera, expert fédéral en préparation mentale, spécialisé dans le sport de haut niveau et sophrologue diplômé. À noter que des modules de perfectionnement et d’approfondissement sont au programme en mars et avril prochain. L’an passé, soixante-dix-sept enseignants ont bénéficié des stages proposés par la FFE, alors que cinq d’entre eux avaient été annulés en raison de la pandémie. Tous les ans, de nouveaux stages sont proposés aux enseignants, à l’image cette année de la “Pédagogie du bébé cavalier: la méthode Leyval” et “Travailler la cavalerie de club”.
Les apports de la préparation mentale
La préparation mentale est un vaste sujet mais Jean-Pascal Cabrera, a une façon bien à lui de transmettre son savoir aux enseignants présents. “L’une des premières choses est de quitter ce terme générique, grand public, de préparation mentale pour celui d’optimisation des facteurs psychologiques de l’apprentissage et de la performance. À partir de là, sept directions sont identifiées comme étant les grandes familles de facteurs psychologiques : la motivation, la concentration, la confiance, ajuster les niveaux de tensions/relâchement, gérer ses émotions, situer son niveau de conscience, se placer dans sa juste relation. Par exemple, concernant la motivation, nécessaire pour performer, nous œuvrerons pour en comprendre les mécanismes, la façon dont elle entre en jeu, les différentes motivations, etc. À partir de là, nous allons réfléchir à l’optimisation de cette motivation. Il y a donc d’un côté la prise de conscience du facteur psychologique, et de l'autre les outils comportementaux à disposition pour l’améliorer”, a notamment déclaré l’expert fédéral en préparation mentale avant de poursuivre sur les avantages de la préparation mentale pour les cavaliers de club, compétiteurs ou non et quel que soit leur niveau: “On a souvent été influencé par nos parents, nos entraîneurs, et on reproduit des modèles. L’un des objectifs de cette formation est de se rendre compte des automatismes qui sont pertinents et de ceux qui le sont moins, pour aider ensuite ses cavaliers à ne pas tomber sous la dictature de ces automatismes. […] La préparation mentale regorge d’outils permettant d’enrichir sa pédagogie.”
Quelques pistes et retours
Des exercices courts peuvent être proposés par les enseignants aux cavaliers pour les aider dans leur préparation mentale. “On distingue quatre “familles” d’outils : les respirations, les ancrages corporels, les visualisations et le dialogue intérieur, c’est-à-dire le fait de se parler à soi-même. […] Il est possible de placer des exercices de respiration de deux minutes en début, milieu et fin de séances, en ayant un catalogue d’exercices à adapter. Cela ne perturbe pas le déroulement du cours et rentre dans une hygiène comportementale. La répétition et l’habitude font que cela devient naturel”, explique Jean-Pascal Cabrera.
Les enseignants présents ont accepté de jouer le jeu et pour le coach, les retours sont positifs. “Ils viennent là et on les aide à trouver ce qu'ils cherchent. Et quand ils demandent la date du module 2 et les papiers pour s’inscrire, c’est bien la preuve que cela les intéresse! […] L'expérience montre qu'un point « faible » abordé de manière bienveillante se transforme en source de progrès. Pendant le stage, on supprime les jugements de valeur. Au début, certains participants sont un peu crispés, car cela touche des mécanismes intimes. À la fin de la formation, c’est beaucoup plus léger et le fait de partager avec les autres crée une complicité, source d'épanouissement”, a conclu l’expert spécialisé dans le haut niveau.