L’IFCE n’a pas chômé en 2021

Confronté, comme l’ensemble des acteurs de la filière équine, à la pandémie de Covid-19 et à l’épizootie d’herpèsvirose équin (HVE-1), l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) a vécu une année 2021 troublée, mais néanmoins riche en projets et réalisations. Son dernier rapport d’activité en témoigne tout en mettant en lumière les enjeux auxquels il devra faire face en 2022.



Trouvant sa raison d’être dans le service à la puissante filière française du cheval, l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) a dû composer en 2021 avec une actualité bien particulière. Ainsi a-t-il été le bras armé de l’État dans le contexte de crise sanitaire lié à la pandémie de Covid-19. Par son intermédiaire, près de 22 millions d’euros ont été distribués en deux ans à près de 6.000 structures équestres. Sur la base de données récoltées par son Observatoire économique et social du cheval (OESC), l’établissement a également publié un rapport d’impact de la pandémie sur la filière, plus précisément sur la sante´ financière des entreprises, les emplois et les perspectives en sortie de crise. Un deuxième rapport incluant une analyse économique plus fine des entreprises du secteur devrait voir le jour en 2022.

Par ailleurs, l’IFCE s’est engagé dans une opération de promotion des métiers du cheval en partenariat avec la Fédération française d’équitation (FFE), l’Association de formation et d’action sociale des écuries de courses (AFASEC) et la région Normandie. L’objectif était de contrecarrer les difficultés de recrutement qui se généralisent aujourd’hui à l’ensemble des métiers de la filière. Sous l’appellation #lechevalrecrute, il a participé à l’intégration de quatre nouvelles professions au concours du meilleur apprenti de France (enseignant d’équitation, palefrenier-soigneur, lad-driver et cavalier d’entrai^nement), à la création d’un jeu sérieux pour découvrir les métiers du cheval, baptisé Équi-sont-ils, ou encore au lancement de la deuxième saison du podcast “Le cheval? Des métiers” consacre´ aux professionnels en Normandie. La campagne, qui vise à attirer et fidéliser de nouvelles recrues, se poursuit en 2022.



Des missions qui se déploient

Garant de l’identification et de la traçabilité sanitaire des équidés en France, l’IFCE a vu avec surprise augmenter significativement le nombre de démarches administratives réalisées dans le cadre du système d’information relatif aux équidés (SIRE) en 2021. En cause: certains acteurs de la filière auraient profité de réductions temporaires d’activité pour se mettre en règle, et d’autres auraient investi dans leur structure ou leurs effectifs. 

En revanche, les activités de valorisation du patrimoine équestre français n’ont repris que partiellement en 2021 après avoir connu un sérieux coup d’arrêt en 2020 sous l’effet de la crise sanitaire. Le site saumurois de l’IFCE n’a été ouvert au public que durant cinq mois et demi, contre neuf habituellement, et plusieurs déplacements en France du Cadre noir ont dû être ajournés ou annulés. D’où des recettes supérieures de 61 % à celles de 2020, mais inférieures de 35 % à celles de 2019. Sauf imprévu, la programmation 2022 devrait être chargée. Des efforts porteront sur le développement des partenariats et du mécénat. Et les opérations d’appel aux dons “Parrainer un cheval” et “Fabrication de selles à piquer”, à destination du grand public, seront reconduites. 

Du côté de la formation professionnelle, l’IFCE s’est attaché à améliorer encore la qualité de son offre, par exemple en intégrant des notions de construction de la stratégie d’une organisation du secteur équestre, ou de gestion des ressources humaines et financières, au programme du DES JEPS. Début 2022, l’établissement a obtenu la certification Qualiopi, résultant, depuis la loi Avenir de 2018, de l’obligation de certification pour les dispensateurs de formation souhaitant bénéficier des fonds de la formation professionnelle issus des financeurs publics et paritaires. L’an passé, il a mis en place un réseau de référents visant à faciliter l’accès a` la formation des personnes en situation de handicap.

Mobilisé par la gestion des effets de la crise sanitaire, l’accompagnement de la filière est aussi passé par des actions de recherche et développement, via les plateaux techniques de l’établissement et des partenariats avec des structures extérieures. La conduite de divers projets s’est doublée du développement d’outils numériques ayant vocation à permettre la diffusion des connaissances techniques produites dans la filière. 

Enfin, l’Institut a contribué aux politiques de soutien des sports équestres. Le label Grand INSEP, qu’il avait obtenu en 2016, lui a été renouvelé, le confirmant comme référent pour l’équitation dans le réseau des établissements accueillant les sportifs français de haut niveau sur les quatre thèmes du label: bien se soigner, bien s’entraîner, bien se former et bien vivre. Lors des stages préparatoires de l’équipe de France de concours complet, l’IFCE a aussi participé à l’accompagnement scientifique de la performance en prenant part au suivi physiologique des chevaux.



Objectif COP 2023-2027

Engagée dès la création de l’établissement en 2010, au regard de son recentrage sur ses missions de service public et de l’abandon de l’étalonnage, la réduction des effectifs de l’IFCE se poursuit. Au nombre de 633 au 31 décembre 2020, les équivalents temps plein (ETP) n’étaient plus que de 611 un an plus tard, soit une réduction de 3,5 %. D’où une compression de la masse salariale, de 1,3 million d’euros sur l’année. Parallèlement, ont été déployées des actions pour accompagner les agents sur le départ lorsque nécessaire et garantir la santé et la sécurité de tous. Comme cela avait été le cas en 2018, à la suite de l’élaboration du contrat d’objectifs et de performance (COP) 2018-2022, les agents seront impliqués et associés à la conception du prochain projet d’établissement (PE) de l’IFCE. Celui-ci déclinera en objectifs opérationnels le COP 2023-2027 en cours de réalisation avec les ministères de tutelle de l’Institut. Ce chantier constitue pour lui un enjeu majeur cette année, et déterminera ses champs et moyens d’action dans les années à venir.