Proposition de loi visant à encadrer et sécuriser la médiation animale : vers une reconnaissance d’un secteur en plein essor
Une proposition de loi sur la médiation animale est portée par les députés Sébastien Saint-Pasteur (membre du groupe Socialistes et apparentés), Brigitte Klinkert (ancienne ministre, membre du groupe Ensemble pour la République), Géraldine Bannier (membre groupe Les Démocrates, présidente du groupe d’études Cheval à l’Assemblée nationale) et Nicolas Thierry (Groupe Écologiste et Social). Elle a été présentée le 9 juillet dernier lors d’une conférence de presse.
Ce texte vise à encadrer une pratique en plein essor fondée sur le lien singulier entre l’humain et l’animal. Il répond à une dynamique que la FFE accompagne et structure depuis des années, et marque une étape clé pour reconnaître, développer et valoriser la médiation animale, enjeu central de santé publique, d’inclusion et de bien-être.
Fondée sur le lien sensible entre l’humain et l’animal, la médiation animale améliore le bien-être physique, psychologique et social des bénéficiaires. Intégrée à de nombreux parcours d’accompagnement, elle attire de plus en plus de professionnels des secteurs du sanitaire, du social, du médico-social ainsi que de l’équitation.
L’essor de la médiation animale sur tout le territoire rend aujourd’hui indispensables sa reconnaissance, son encadrement et sa professionnalisation. Cette initiative transpartisane répond aux attentes de très nombreux professionnels, qui souhaitent apporter un cadre juridique à leur pratique et un environnement sécurisé pour les bénéficiaires, notamment grâce aux formations. Frédéric Bouix, président de la FFE se réjouit: “En proposant de définir les contours d’une activité de médiation pratiquée avec un partenaire animal quelles que soient son espèce ou sa taille, cette proposition pose les bases d’un travail fondateur pour nos professionnels mais aussi pour sécuriser les pratiques et les bénéficiaires. C'est le chemin sur lequel s'est engagée la FFE depuis plusieurs années et l'implication de parlementaires pour en définir le périmètre et les conditions de pratiques constitue un levier majeur.”
C’est une reconnaissance de la part de l’État, pour une pratique qui est d’ores-et-déjà largement structurée par la FFE, avec la démarche Cheval et Diversité engagée depuis 2017, ayant pour objectif de structurer et professionnaliser les pratiques, former les intervenants, tout en veillant à garantir le bien-être animal. Au cours des travaux préparatoires de l’initiative parlementaire, la Fédération a établi les fondements d’une pratique rigoureuse, éthique et encadrée: création de référentiels de formation spécifiques à la médiation équine, partenariats scientifiques pour évaluer les effets des pratiques, soutien à des projets innovants menés en collaboration avec l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation (IFCE) et d’autres partenaires (FEHAP, France Alzheimer, etc.) auprès de publics aux besoins spécifiques (notamment des enfants souffrant de trouble du spectre de l’autisme, adultes en difficulté psychosociale). Cette action s’appuie sur un atout majeur, celui de la présence de plus de six-mille poney-clubs et centres équestres sur l’ensemble du territoire, ce qui garantit un ancrage local fort et un accès pour tous à la médiation.
La FFE a aussi développé une offre de formation complète, à destination des professionnels du monde équestre ainsi que des professionnels du secteur sanitaire, social et médico-social. Elle propose ainsi la formation de Médiateur équin (ME), conçue pour structurer et encadrer les pratiques. Les Brevets Fédéraux d’Encadrement Equi Handi (BFEEH) et Equi Social (BFEES) forment des intervenants à l’accompagnement de publics en situation de handicap ou de précarité.
Lors de la conférence de presse de présentation, la FFE a relayé deux témoignages visant à illustrer l’intérêt du travail engagé par les parlementaires:
Marianne, infirmière puéricultrice, médiateur équin et responsable des activités de médiation à l’aide sociale à l’enfance des Alpes-Maritimes?: “Lors d’une séance de médiation, une ponette s’arrête et fixe l’enfant. Je lui demande à quoi elle pense ? Elle me répond “Elle pense que je suis malheureuse”. A ce moment, l'enfant livre ce qui est le plus dur dans sa vie. Grâce à la médiation, elle met du sens sur ce qu’elle vient de vivre. Elle a compris ce qu’elle a ressenti et a pu le reprendre. Il est important d’avoir des connaissances, sans connaissance, on ne voit rien. La posture de l'accompagnant professionnel est de laisser faire mais de savoir. Si tu n’es pas formée, tu laisses passer la scène sans rien en faire.”
Camille, jeune femme non cavalière, ayant bénéficié de séances dans sa lutte contre le cancer: “Il y a eu des moments d’échanges et de connexion qui m’ont fait du bien et où, pour la première fois, je ne pensais qu’à moi, moi sans mon cancer. Ce lien et cette connexion ont commencé à me réparer, parce qu’il y a un traumatisme qui est là et qui ne s’en va pas tout seul. Le cheval a participé à cette reconstruction, au fur et à mesure. Il a laissé quelque chose, il a réparé, il a fait s'exprimer des choses que je n’exprimais pas forcément avec une psychologue. Ce sont pendant ces moments-là, où j’ai vraiment repris confiance, où je me suis dit que tout était possible. J’étais très apaisée.”