“Je n’ai pas vu l’intégralité de l’épreuve de Chasse et il est bien sûr assez difficile de juger sur un écran sans être sur place, mais j’ai trouvé que c’était une épreuve fluide, qui se sautait bien, et un tout petit peu délicate à deux ou trois endroits. Le derniers double avait l’air relativement technique, il fallait bien le négocier. Il y avait aussi la palanque délicate, ainsi que le triple, dont les couleurs semblaient un peu particulières. Mais dans l’ensemble, je trouvais que le tour se sautait plutôt bien.

Avant le début du championnat, j’avais déjà dégagé six ou sept couples favoris, qui sont pour moi de sérieux prétendants à une médaille. Je pense notamment à nos deux belges, Gilles Thomas avec Ermitage Kalone et Pieter Devos sur Casual DV. Ces deux chevaux sont assez exceptionnels et ont une grande chance d’aller jusqu’au bout, même si le chemin est long, ce qui est le cas pour tout le monde. Il y a aussi des incontournables, comme Julien Épaillard avec Donatello d’Auge et Maikel van der Vleuten associé Beauville. Ces deux chevaux ont déjà beaucoup gagné avec des cavaliers d’expérience. Lors des trois dernières saisons, ils sont peut-être les cavaliers les plus médaillés (le Français a décroché le bronze individuel aux Européens 2023, l’argent par équipes aux Jeux de Paris 2024 et a soulevé la Coupe du monde en avril, tandis que le Néerlandais était en bronze individuel et argent par équipes aux Mondiaux de 2022 et en bronze individuel à Paris, ndlr). Pour moi, ils font partie des favoris, auxquels nous pouvons évidemment ajouter United Touch S (deuxième après la Chasse avec l’Allemand Richard Vogel, ndlr), que l’on attend de pied ferme. Il a déjà à son actif deux ou trois championnats dans lesquels il n’est pas encore passé, mais j’ai l’impression que son heure de gloire pourrait venir cette semaine. Ce n’est pas vraiment une surprise, mais je pense aussi à Steve Guerdat, qui a prouvé depuis vingt ans qu’il était un véritable cavalier de championnats. Même s’il n’est pas engagé avec Dynamix (de Bélhème, championne d’Europe et vice-championne olympique, préservée en vue des Mondiaux et qui a laissé sa place à Albfuehren’s Iashin Sitte, ndlr), il fait partie des favoris.”

“Il n’y a rien à gagner lors de la Chasse, mais c’est là que l’on peut tout perdre”

“Christian Kukuk est peut-être un peu moins attendu, mais compte-tenu de son statut de champion olympique, il faudra le suivre de près. Je pense sa jument Just Be Gentle un peu moins forte que Checker 47 et peut-être moins régulière sur la durée, mais il sera intéressant de voir comment ils évoluent au cours de la semaine. Dans l’ensemble, tous les chevaux que j’avais identifié comme favoris ont performé aujourd’hui et tous très bien sauté. Dallas Vegas Batilly (vingt-troisième avec Ben Maher, à 2,35 points de la tête, ndlr) est un peu plus en retrait en raison d’une faute, mais le couple n’est pas très loin non plus. Cela paraît peut-être moins évident, mais j’avais aussi pensé à l’Italienne Giulia Martinengo Marquet et Delta del’Isle, qui ont signé une saison incroyable et pourraient créer la surprise (le duo est pour l’heure septième, ndlr). Dans la même veine, suivons aussi attentivement une jument comme Mila, avec Nadja Peter-Steiner, qui est en forme depuis quelques mois. Je pense bien sûr aussi à Nina Mallevaey, très au point depuis des semaines (avec Nikka vd Bisschop, ndlr). 

Comme on le dit souvent, il n’y a rien à gagner lors de la Chasse, mais c’est là que l’on peut tout perdre. Il faut donc être dans le coup dès le départ. Il n’y a pas de secret, ceux qui vont aller chercher des médailles individuelles se placent dans les quinze ou vingt premiers après la Chasse. Il y a du beau monde, et pour le moment, tous se sont placés sans que nous n’assistions à de grand couac ou de surprise. Nous y verrons un peu plus clair après la première manche de la finale par équipes (qui se court aujourd’hui dès 15h, ndlr). Les parcours sérieux arrivent, même si cette première manche reste souvent abordable. Les écarts se creuseront peut-être davantage vendredi. 

Du côté des équipes, le constat est un peu le même ; les équipes ultra-favorites pour le championnat – à savoir la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la Belgique – n’ont pas déçu, hormis l’Irlande (septième, ndlr), que l’on aurait imaginé plus haut, mais cela est souvent le cas en championnats. Les outsiders que sont la Suisse, la France et les Pays-Bas sont juste derrière.”